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Vendredi 16 mai, l'apocalypse
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 14 - 05 - 2004

Cherif Mohamed Zerrouki, l'un des rescapés des explosions qui ont visé La Casa De España et président de l'association des victimes et familles des victimes du 16 mai se souvient de cette nuit tragique. Interview.
Aujourd'hui Le Maroc : De quoi vous souvenez-vous une année après la tragédie du vendredi 16 mai ?
Cherif Mohamed Zerrouki : D'abord, il faut signaler que j'étais le premier rescapé. Je ne sais pas comment. J'aurais été parmi mes amis qui ont laissé leurs vies cette nuit du vendredi 16 mai 2003 à Casa De España. Mais Dieu a voulu que je sois là, parmi les vivants, en train de participer à la première commémoration de cet évènement tragique. Je me souviens quand j'étais avec mes amis en train de jouer le bingo. Nous étions six personnes autour d'une table et nous attendions six autres amis. J'attendais, moi aussi, mon épouse et ma fille, qu'elles viennent dîner avec moi. Heureusement qu'elles ont tardé parce que ma fille était à la salle de bain. En plus, mes amis et moi, nous avons changé la première table pour s'asseoir autour d'une autre plus grande et placée au centre. C'était la seule table qui est restée sans être renversée après les explosions. À la première déflagration, je suis tombé par terre, le sang coulait sur tout mon corps. En tournant la tête j'ai remarqué une main et une tête sous la table. C'était très horrible. Je ne savais pas ce qui s'était passé au juste. J'ai flairé l'odeur de la chaire humaine qui brûlait par terre. Je la hume encore de temps en temps. Lorsque la deuxième explosion a retenti, je me suis déjà relevé pour sortir.
Dans mon chemin, j'ai rencontré L'Hadj, le gardien, qui mettait sa main droite sur sa nuque. Il était poignardé par les kamikazes avant d'accéder à l'intérieur. Il a dit qu'un autre kamikaze était en haut. J'étais encore sous le choc alors que la douleur mordait tout mon corps.
Une fois dehors j'ai appelé ma femme par téléphone et j'ai commencé à crier avant d'être transporté aux urgences. Là, c'est un autre monde, des corps encombrés, des blessés partout, j'ai appris que d'autres lieux ont été ciblés par d'autres kamikazes. Bref, c'était l'apocalypse.
Cette image hante toujours votre esprit ?
Bien sûr, elle colle toujours à mon esprit. C'est une sorte d'infirmité perpétuelle.
Une année plus tard, comment vous sentez-vous psychiquement ?
Grâce à Dieu, mon état psychique s'est amélioré, bien que je me réveille encore d'une fois à l'autre durant la nuit.
Que pensez-vous faire pour dépasser complètement cet état psychique ?
C'est pour cela que nous avons au départ créé notre association, et nous avons mis la main dans la main pour nous solidariser, nous intégrer dans la société civile et participer à réparer ce qui a été détérioré par une bande de brigands, qui pourraient, eux aussi, être manipulés par d'autres personnes qui profitent de la religion.
Vous les blanchissez des crimes qu'ils ont perpétrés contre notre société ?
Non, mais je ne les mets pas totalement en cause, car il semble que ces jeunes qui se sont fait exploser ou ceux qui étaient prêts à se faire exploser pour tuer des innocents ont agi sans réfléchir. Quand je pense, je conclus que les vrais coupables sont ceux qui veillaient sur leur éducation, ceux qui les ont marginalisés pour les jeter entre les mains des manipulateurs. Ce n'est pas leur pauvreté qui est mise en cause.
Pourquoi vous avez ciblé, dans vos activités en commémoration du 16 mai, les enfants du quartier Sidi Moumen ?
Pour leur dire que nous ne les mettons pas en cause, qu'eux aussi sont des victimes. Il y'a une heure que nous avons rencontré les épouses de quelques personnes impliquées dans les attentats du 16 mai, elles nous ont demandé d'intervenir en faveur de leurs enfants qui sont devenus comme des parias dans leurs écoles. Leurs camarades les appellent “Fils de terroriste“ ou “fils du kamikaze“, alors qu'ils sont eux aussi des victimes de leurs pères. Nous les avons rassurés que nous n'avons rien contre elles et leurs enfants, que nous sommes prêts à les aider, à les soutenir jusqu'au bout.
Après la commémoration du 16 mai, dimanche prochain, que pensez-vous faire ?
D'abord, nous préparons la création d'un site Internet de notre association, et ce pour expliciter aux internautes les objectifs de notre association, les évènements du 16 mai. En plus nous préparons également l'organisation en juin d'une opération de circoncision avec la participation de 8 médecins, ainsi que d'autres activités qui seront dévoilées en temps convenable.


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