Le Parlement européen débat du Maroc et du commerce international lors de sa session du 9 octobre    Industrie : l'activité recule en août 2025 selon BAM    La Direction générale de la sécurité des systèmes d'information avertit d'une vulnérabilité critique dans le plugin Spirit Framework de WordPress    La police déjoue un trafic de trente-trois kilogrammes de cocaïne au port de Tanger Med    La police saisit 9 300 comprimés psychotropes à Tifelt et arrête un suspect    Agadir : deux arrestations après des dégradations publiques volontaires à Tikiouine    L'envoûtante Meknès se vêtit à l'international pour fêter son deuxième festival interculturel sur le soufisme et la poésie    Line Producers India étend son maillage au Maroc et tisse un pont cinématographique entre l'Inde et le monde arabe    Risques naturels : Le Maroc au 51ème rang mondial, selon un rapport international    Casablanca – Industrie : lancement d'un programme stratégique pour accompagner la croissance des entreprises marocaines    Espagne: Une Marocaine couronnée au concours mondial de la meilleure tarte au chocolat    Mondial U20 : Le Maroc s'incline face au Mexique    Mondial U20 : Vers un ''Maroc-Egypte'' en 8es si...!!!    Mondial U20 / Aujourd'hui, Maroc vs Mexique : Horaire ? Chaînes ?    Botola D1 / J4 : l'IRT pour confirmer, RCAZ, KACM et FUS pour réagir !    Liga: le Real Madrid domine Villarreal et reprend provisoirement la tête du classement    GenZ : Le droit de rassemblement respecté durant les manifestations des deux deniers jours (CNDH)    Après des infractions protocolaires, deux nouveaux walis nommés à Marrakech–Safi et Fès–Meknès    Destitution du gouvernement : Entre revendications de la Gen Z et contraintes constitutionnelles    Marrakech : La justice dément toute mort lors des événements de Sidi Youssef Ben Ali    Youssoufia: Minuit au chevet de la santé publique !    Province de Sidi Kacem : Neuf morts dans un accident de la route    Al Hoceima (Sidi Bouzineb): Célébration de l'épopée héroïque de l'Armée de libération    GenZ212: "le débat public s'est déplacé dans l'espace virtuel, il faut s'y adapter", Abdejebbar Rachdi    Italie : Donné pour mort depuis 10 ans, un journaliste marocain retrouvé vivant    Marrakech : Aucun décès lors des violences à Sidi Youssef Ben Ali (procureur général)    Kénitra : 17 individus déférés devant le parquet après les violences à Sidi Taibi    Diaspo #409 : Noura Mennani rend hommage à son père par le pop art    Le Hamas d'accord pour libérer tous les otages    Botola : Résultats et suite du programme de la 4e journée    USA: le Sénat va voter pour la 4e fois sur une proposition de financement de l'Etat    Maroc-Allemagne : Première réunion du Groupe de travail sur l'alimentation et l'agriculture    Joe & The Juice s'installe au Maroc : une première en Afrique    Accord Maroc-UE : Revers pour le polisario après l'inclusion explicite des produits du Sahara    Crédits-Dépôts bancaires : le tableau de bord de BAM en 5 points clés    L'Humeur : Yves Saint Laurent, homme à chiens    Munich : le trafic aérien de nouveau interrompu après une alerte aux drones    Droits de douane : le gouvernement US promet une aide « conséquente » aux agriculteurs    Mondial U20 au Chili : Le Maroc « fascine »    Une ONG appelle Israël à poursuivre Aziz Rhali et les participants marocains à la flottille Sumud    Salon : cinquièmes "Lettres du Maghreb", pour habiter et écrire le monde (VIDEO)    Rendez-vous : demandez l'agenda    Mondial U20 : le Mexique d'Eduardo Arce joue sa survie face au Maroc    Maroc... Quand la stabilité devient la véritable richesse    Témoignant de l'ouverture du Maroc aux questions mondiales... Mohamed Oujar participe au Congrès pour la Paix en Chine    Le Festival du cinéma méditerranéen à Tétouan rend hommage à : Nabil Ayouch, Aida Folch et Eyad Nassar    SM le Roi présidera jeudi une veillée religieuse à l'occasion du 27e anniversaire de la disparition de Feu SM le Roi Hassan II    Trois films marocains en lice aux rencontres cinématographiques de Cotonou    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Simples retouches budgétaires
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 29 - 09 - 2003

S'exprimant sur la Loi de Finances 2004, Driss Benali, président de l'association Alternatives et professeur universitaire, relève le manque d'imagination qui caractérise ce projet. Si les objectifs escomptés ne sont pas atteints, le pays risque de nouveau de subir une politique d'ajustement structurel dont il a le moins besoin.
ALM : Quelle est votre appréciation du projet de Loi de Finances 2004, qui vient d'être approuvé par le Conseil de gouvernement ? Et quelles sont les nouveautés qu'il a apportées ?
Driss Benali : La remarque qui s'impose d'elle-même est que, telle que présentée, cette loi de Finance n'a pas réussi à sortir l'économie marocaine des limites tracées par les organismes financiers internationaux tels que la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International. L'objectif reste le même, à savoir maintenir les grands équilibres macro-économiques. Prenant en considération le taux de croissance on ne peut plus faible de l'économie marocaine d'une part, et la nécessité, l'urgence d'une relance économique, on serait forcé de se poser la question si cette approche est la plus adéquate ? Sans tomber dans un keynésianisme classique, tel que adopté par les pays développés qui ont recours au déficit budgétaire pour donner un nouvel élan à leur économie, la politique budgétaire marocaine se doit d'être plus imaginative. Mais les choses étant ce qu'elles sont, il est évident que le souci majeur reste celui de ne pas dépasser un déficit de 3%. Néanmoins, la loi de Finance 2004 est marquée par un début de quelques retouches de type fiscal.
Justement, ce projet de loi de Finances stipule une baisse de l'IGR de 44 à 41,5 % et une hausse de la TVA sur l'électricité. Sachant par ailleurs que la tendance est baissière en matière de droits de douane, vu les engagements du Maroc, quel jugement portez-vous sur ces choix ?
Les objectifs de telles baisses sont clairs. Il s'agit pour l'Etat d'élargir son assiette fiscale en appelant à faire des déclarations fiscales et en absorbant une partie de l'informel, qui représente 25 à 40 % de l'économie marocaine. C'est aussi une façon de relancer la demande interne, des plus dépressive, dans une conjoncture internationale marquée par une récession économique des plus dures aux USA, mais aussi en Europe, continent où 60 % des exportations marocaines sont destinées. Face à la faiblesse actuelle de l'assiette fiscale, ces mesures font office de facteurs stimulant. D'autant plus que tout le monde est traqué par la déclaration fiscale. La refonte du code d'enregistrement, mais aussi la privatisation de la Régie des Tabacs peuvent à cet égard compenser ces baisses. Mais si ce scénario n'aboutit pas, on risque de tomber dans des dérapages financiers encore plus forts. À cela, il faut ajouter les inquiétudes de la Banque Mondiale et du FMI, qui qualifient les équilibres macro-économiques d'artificiels dans la mesure où le déficit de 3 % est à mettre à l'actif des opérations de privatisation. Le déficit réel est de 5 %. On risque donc que ce « dérapage » ne soit encore plus grave, ce qui se traduirait par un autre recours à l'ajustement structurel économique, qui serait plus dur à supporter par l'économie marocaine.
L'Etat aurait donc pris un risque dont l'issue est incertaine ?
En réduisant le taux de l'IGR et de la TVA, l'Etat a certainement pris des risques. D'autant qu'il intervient à un moment où le taux de croissance ne dépasse pas 3,2 à 3,5 %, ce qui reste faible. Cela, alors qu'il faut un taux de 6 % pour stabiliser le chômage. Le boom démographique généré dans les années 1960 et 1970 nous a procuré une jeunesse, qui maintenant est en mal d'emplois. Une jeunesse qui reste en grande partie peu qualifiée, étant donné que le système d'enseignement n'a pas accompagné ni cette évolution démographique, ni celle du marché de l'emploi.
Le budget d'investissement prévu dans cette loi de Finance stagne toujours à 19 milliards DH. Qu'est- ce qui explique ce choix ? Et est-il opportun ?
L'Etat a toujours les yeux rivés sur les équilibres macro-économiques. C'est ce qui explique ce choix. On cherche à réduire la dette extérieure par tous les moyens. Une démarche fondée sur l'accessibilité du Maroc aux marchés financiers internationaux et qui obéit à une double-contrainte. D'une part, nous avons un budget de fonctionnement de l'Administration qui s'accapare 12 % du PIB et 40 % du budget général, ce qui laisse une faible marge à l'investissement. D'autre part, la volonté de maîtrise de la dette extérieure se répercute sur la dette interne, de plus en plus lourde. Résultat : la plus grande partie des liquidités bancaires vont à l'Etat. Et c'est ce qui justifie le comportement des banques, dont le fonctionnement est marqué par une prudence certaine, voire une certaine logique de rente.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.