CAN 2025: le Maroc bat la Zambie et se qualifie pour les huitièmes de finale    CAN 2025 : le Maroc bat la Zambie et passe en huitièmes    Drames de Fès et de Safi : Le PJD pointe le retard des réponses du gouvernement à ses questions    Bank Al-Maghrib digitalise l'exécution des contrats sur son portail Achats    Les Brigades Al-Qassam annoncent la mort de plusieurs de leurs dirigeants, dont Abou Obeida    BCIJ : «CAN ou pas CAN, pas de relâche face au terrorisme !»    Pétrole : le calme trompeur des prix bas    Droits de l'Homme: La DIDH adhère au Portail national du droit d'accès à l'information    Révision des listes électorales des Chambres professionnelles : Fin des inscriptions le 31 décembre    Tennis - W15 Antalya : La Marocaine Diae El Jardi sacrée en double    CAN 2025 : l'Afrique du Sud arrache sa qualification face au Zimbabwe    Milieu rural: le taux de généralisation du préscolaire atteint 81%    Moroccan tennis stars shine at ITF M15 Agadir tournament    Surpopulation carcérale : Ouahbi renvoie la balle à la Justice    DGSN. Versement d'une aide exceptionnelle au profit des veuves et des retraités de la Sûreté nationale    Lutte antiterroriste : les réseaux criminels investissent le champ des cryptomonnaies    Ryad Mezzour au quotidien chinois Global Times : l'Initiative « la Ceinture et la Route » a renforcé le partenariat stratégique entre le Maroc et la Chine    Climat des affaires : Le Maroc améliore davantage ses indicateurs dans la 2e édition du rapport "Business Ready" de la BM    Marché obligataire: les taux secondaires continuent de reculer    Diplomatie maroco-égyptienne : Ce que révèle la nouvelle concertation entre Nasser Bourita et Badr Abdelatty    CAN 2025 Maroc : le programme complet du lundi 29 décembre    CAN Maroc-2025 : Achraf Hakimi va jouer contre la Zambie    Match crucial pour le Maroc : victoire obligatoire contre la Zambie    Damane Cash muscle son positionnement monétique en reprenant une partie du portefeuille du CMI    Aéronautique au Maroc : de la consolidation à la montée en gamme    La Thaïlande accuse le Cambodge d'avoir violé le cessez-le-feu    Israël reconnaît le Somaliland, une décision qui ravive les équilibres régionaux    Indonésie : un incendie dans une maison de retraite fait 16 morts    Italie : Des tags sur les murs d'une église liés aux ultras d'Agadir    La Corée du Nord teste des missiles de croisière de longue portée    Ligue 1: Zakaria Aboukhlal s'apprête à rejoindre Nantes sous prêt    Ouahbi face aux avocats : Après une trêve fragile, la discorde ! [INTEGRAL]    Ghana. Le visa électronique prévu pour 2026    Situation hydrique : En quatre jours seulement, les barrages ont enregistré un gain de 409 millions de m3    Marché informel des pièces d'occasion : Des dizaines de garages et fournisseurs dans le viseur du fisc    Mouhamadou Youssifou : "Le Maroc a placé la barre très haut"    Moroccan national team gears up for decisive Africa Cup clash against Zambia    Voici la hauteur des pluies enregistrées ces dernières 24H    Italia: Pintadas en los muros de una iglesia vinculadas a los ultras de Agadir    Vernissage de l'exposition nationale «60 ans de peinture au Maroc» le 6 janvier 2026    L'exposition «Mohammed Ben Allal : Récits du quotidien» célèbre la mémoire populaire de Marrakech    Essaouira et les Provinces du sud unissent leurs mémoires pour la nouvelle génération    La "Bûche de la Fraternité" rassemble chrétiens, juifs et musulmans à Casablanca    Interview avec Rabiaa Harrak : « Face aux fléaux climatiques, une coopération internationale s'impose pour protéger notre patrimoine culturel »    MAGAZINE : Chris Rea, la guitare perd son slide    L'icône du cinéma français, Brigitte Bardot, n'est plus    UPF : la Conférence Inaugurale animée par un "Nobel de l'architecture"    WeCasablanca Festival : quand Soukaina Fahsi et Duke font vibrer le cœur de Casablanca    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Souvenirs de "Al-Tahrir" (49)
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 04 - 10 - 2004

Mohammed Abed al-Jabri, l'un des philosophes fondateurs de la pensée arabe moderne, s'intéresse dans ses «Positions : témoignages et mises en lumière» à l'histoire contemporaine du Maroc. Il nous la présente avec cette acuité et cette pertinence qui ont fait sa renommée de penseur perspicace.
Mohammed V : un roi trop difficile à influencer
Ces ”mises en garde” tendancieuses ne pouvaient cependant avoir grand effet sur un roi tel que feu Mohammed V. D'abord, parce que l'homme était un patriote sincère et véridique, aux yeux de qui les dispositions prises par le gouvernement servaient l'intérêt du pays, et représentaient une étape nécessaire vers la libération de l'économie nationale.
Ensuite, parce qu'il avait une confiance absolue en Abderrahim Bouabid, initiateur de l'idée de confier tous les pouvoir au Roi -considéré comme étant le seul bastion vraiment inviolable pour les adversaires de la libération politique et économique- et meneur avisé, qui avait su, lors des négociations avec la France, obtenir la réalisation des deux peincipales revendications populaires : le retour de Mohammed V et l'indépendance du pays. Abddallah Ibrahim jouissait lui aussi de la confiance royale. Patriote incontesté, il était connu pour ses liens avec les milieux de la résistance et de l'UMT, deux organisations ayant toutes deux officiellement proclamé leur loyauté à Mohammed V et leur confiance en sa personne, en tant que garant de l'accomplissement de l'indépendance du pays.
Cette proclamation mettait de fait les deux organisations dans la case opposée à celle de la direction traditionnelle de l'Istiqlal, avec à sa tête Allal Fassi qui, perçu un peu comme le Bourguiba local, était le seul à pouvoir susciter quelque crainte justifiée.
En choisissant le camp des conservateurs au sein de son parti, et en déclarant la guerre à ses ailes principales -la résistance et le syndicat- celui-ci se privera cependant lui-même des seuls soutiens dont il aurait pu disposer.
Mohammed V avait par ailleurs pleinement conscience de ce que sa popularité immense et incontesée -popularité acquise par son engagement, dès 1934, dans l'action nationale, et par le rôle qu'il assuma, depuis 1944, au même titre que le Mouvement national, à la tête de cette action- était le véritable garant de la Monarchie, au présent comme à l'avenir. Durant les longues années de lutte commune, le roi avait acquis une riche connaissance des arcanes de la politique. Observant de près les méthodes auxquelles les Français et leurs collaborateurs recouraient pour tramer et exécuter leur machinations, il avait abouti à la certitude de ce que tout dépendait de son aptitude à conserver, dans l'imaginaire du peuple, l'image que ce peuple avait cru voir de lui, peinte sur la face de la lune, au lendemain de sa déposition et son exil en 1953.
20- Une opération chirurgicale qui assassine l'avenir…
Ce n'était point là l'avis des membres de l'Institution royale, des courtisans et autres gens de la Maison du Makhzen. A leurs yeux, l'orientation que prenait le roi en suivant ce nouveau courant représenté par l'UNFP et le gouvernement Ibrahim, était un danger qui menaçait leurs intérêts et aspirations. C'est justement ce qui les rendra dociles aux mains des trois parties citées plus haut -les tenants d'intérêts colonialistes, la Troisième force et les riches partisans de l'Istiqlal- qui, comme nous le disions, composaient contre ce courant libérateur. La personnalité la plus importante sur laquelle ces parties concentreront leurs efforts sera la Prince héritier, à qui l'on suggèrera que si l'UNFP ne représentait aucun danger pour Mohammed V, il n'en irait certainement pas de même pour lui lorsqu'il accèderait au Trône. La solution? Eliminer ce danger dès à présent. Le moyen? Œuvrer à instaurer un climat d'hostilité entre le Roi et l'UNFP. Il en résultera une véritable bataille politique, dont l'enjeu sera pour chacun de gagner le Roi à sa cause. Comme nous l'explicitions dans le numéro précédent, les adversaires de l'UNFP ne reculeront devant aucun moyen pour convaincre le Princ héritier d'exercer des pressions sur son illustre père, afin de l'amener à révoquer le gouvernement Ibrahim. Ils y réussiront, et un nouveau cabinet sera nommé, dont le Roi prendra lui-même la présidence, en déléguant toutefois au Prince héritier ses compétences gouvernementales.
Mais se rendant compte, au bout de quelques mois seulement, de la gravité du cours antinational et antipopulaire que prenaient les choses, Mohammed V comprit que le Prince héritier avait succombé à l'influence des trois parties que nous nommions. Lors d'une rencontre officielle (mais tenue secrète) -rencontre sur laquelle nous aurons peut-être l'occasion de revenir- il confiera aux dirigeants de l'UNFP son intention de procéder, dès la fin de l'intervention chirurgicale à laquelle il devait être soumis, à d'importants remaniements au sein de l'Institution royale, remaniements qui n'excluraient pas le plus haut degré dans la hiérarchie de cette institution. Le destin voulut que cette opération, pourtant déclarée inutile par l'ensemble du corps médical, mît fin à la vie de ce grand monarque patriote -Dieu l'ait en Sa Sainte Misécorde- et, avec lui, à l'avenir du Maroc tel que le défunt Roi lui-même, avant tout autre, le concevait.
Ce développement devait marquer l'apogée du changement qui s'était opéré dans le pays. Reprenons-en quelques étapes, à travers certains des textes que nous publiâmes à ce sujet.
• Par Mohammed Abed al-Jabri


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.