Hilale: La coopération Sud-Sud, un axe stratégique de la Diplomatie Royale    Aziz Akhannouch : « Notre parti n'attend pas les élections pour investir le terrain »    Les députés RNI énumèrent les réalisations du gouvernement    Zidane : «L'Oriental possède un potentiel exceptionnel d'investissement et de production»    La gauche radicale palestinienne s'aligne sur les positions algériennes hostiles au Maroc    Agropole du Loukkous : El Bouari inaugure le Qualipôle Alimentation    Stade Moulay El Hassan : Les VRD confiés à SGTM pour 305 MDH    Tanger : Les études sectorielles autour de la gare TGV et de Sania-Est approuvés    Sécurité alimentaire : le Maroc et la Mauritanie renforcent leur coopération en insémination artificielle    Kordofan/Soudan: 6 Casques bleus tués et huit autres blessés dans des attaques de drones    Un coup fatal porté au régime algérien : proclamation de l'indépendance de la République de Kabylie depuis Paris    USA : Trump admet le risque d'une défaite aux législatives de mi-mandat 2026    Sydney : une célébration juive tourne au drame, 12 morts    CAN 2025 : la CAF et le LOC s'engagent à offrir les meilleures conditions de travail aux médias    La finale de la Coupe intercontinentale opposera le PSG au Flamengo    Classement IFFHS : la RS Berkane, meilleur club marocain et troisième en Afrique    Ayyoub Bouaddi : « Mes parents m'ont transmis mes valeurs »    Éducation : logement de fonction obligatoire à tous les directeurs d'établissements    Merzouga : la gendarmerie porte secours à deux touristes espagnols emportés par les crues    Lahcen Saadi : « L'identité amazighe est chère à tous les Marocains »    Riyad accueille le Salon international de l'artisanat marocain    Tras las revelaciones de Elmahdaoui, Younès Moujahid fue apartado del buró político de la USFP.    Après les révélations d'Elmahdaoui, Younès Moujahid écarté du bureau politique de l'USFP    Trois prix pour «La mer au loin» au 21e Festival international cinéma et migrations    Omar Hilale : la coopération Sud-Sud, un axe stratégique de la diplomatie royale    CoSPAL : l'Afrique revendique un siège permanent au CS et réaffirme son attachement à l'intégrité des États    Alerte météo : chutes de neige et fortes pluies de samedi à dimanche dans plusieurs régions    Casablanca-Settat: L'AREF adopte son plan d'action et son budget 2026    Billetterie du Mondial 2026: Brésil–Maroc, 2ème match le plus prisé    Banques : Le déficit de liquidité se creuse de 5,93% du 4 au 11 décembre    Casablanca accueille le Winter Africa by WeCasablanca    Mohamed Ramadan à Marrakech pour tourner l'hymne officiel de la CAN 2025    La version chinoise de 2 ouvrages sur le patrimoine culturel marocain présentée en Chine    FIFA Challenger Cup : ce samedi, Flamengo vs Pyramids FC pour une place de finaliste face au PSG    Athlétisme : Kénitra organise la 5 édition de son ''10 Km International''    Commerces de proximité : L'inéluctable mise à jour des « Moul l'hanout » [INTEGRAL]    Mondial féminin de handball 2025 : l'Allemagne et la Norvège en finale ce dimanche    Après l'Algérie, le Polisario consulte l'Afrique du sud sur la prochaine phase des négociations    ZLECAF : Le Royaume du Maroc au cœur de l'essor économique continental    Le Parc national de Dakhla : Un sanctuaire écologique et un levier de développement durable    Métaux lourds : Le poison discret des sociétés modernes    Prévisions météorologiques pour samedi 13 décembre 2025    Après l'inscription du caftan, nouveau succès du Maroc à l'UNESCO    Le Royaume consolide sa diplomatie culturelle à l'international    Colloque international à Rabat – Lire le sacré : Enjeux géopolitiques de l'exégèse    Message de solidarité libyen avec la déclaration d'indépendance de la Kabylie    Trump annonce un cessez-le-feu entre la Thaïlande et le Cambodge    Production céréalière record en Chine renforçant la sécurité alimentaire et la reprise agricole    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Jocelyne Laâbi se raconte
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 20 - 10 - 2004

«La liqueur d'aloès» est le nouveau roman de Jocelyne Laâbi. Sorti aux éditions Marsam, cet ouvrage est le récit d'une vie et d'une souffrance causée par la séparation avec l'être aimé.
Jocelyne Lâabi, l'épouse de l'écrivain marocain Abdelatif Lâabi, vient de publier un roman auquel elle tenait tant. La «liqueur d'aloés» vient de paraître aux éditions Marsam. C'est un roman de 215 pages qui retrace une histoire vécue, celle de Jocelyne.
L'auteur commence par faire le récit de sa vie de jeune fille à Lyon avant de prendre la route pour le Maroc. Son père était mécanicien et un ami, lui proposa de travailler avec lui dans un magasin de réparation et de vente de pneus au Maroc. C'est ainsi, que la famille de Jocelyne voyage vers ce pays et s'installe à Meknès. Le récit est raconté à la troisième personne du singulier. Elle c'est Jocelyne, et dans les premiers passages du récit, le lecteur est emporté dans le monde de cette fille de 7 ans. Un monde qui relève du fantastique. Ici, on note l'habitude de l'auteur à écrire des contes pour enfants. Le style littéraire de La «liqueur d'aloés» ressemble beaucoup à celui des contes fantastiques. Toute la période de l'enfance de Jocelyne est racontée à la troisième personne du singulier.
Le temps passe et la petite fille est devenue grande. En 1964, elle épouse Abdelatif Laâbi, un mariage qui aura lieu malgré le désaccord de ses parents. De ce fait, elle bravera tous les préjugés de l'époque. Sa vie prendra un autre tournant, lorsque Abdelatif Laâbi sera incarcéré en 1972. Commence pour elle une période de dur combat, et de souffrance. Cependant, La «liqueur d'aloés» n'est ni une autobiographie, ni un témoignage des années de détention qu'elle vécut à travers son mari. En fait, La «liqueur d'aloés» est plus qu'un récit, l'auteur ne se contente pas de raconter les faits tels qu'ils sont. Jocelyne Laâbi n'espère pas jouer le rôle de la victime pour être réhabilitée. Il s'agit en réalité de créer un autre style de l'écriture carcérale. Elle ne fut pas détenue de manière directe mais elle a vécu l'incarcération à travers son mari.
En effet La «liqueur d'aloés» nous rapproche d'une certaine période dans l'histoire du Maroc. Ceci se passe dans les années 70. Une époque marquée par des détentions et des incarcérations politiques. L'auteur-narrateur raconte diverses situations vécues pendant sa séparation avec son mari lors de son incarcération en 1972. A cette même époque, une période de dur combat commence pour Jocelyne. Elle fut séparée de l'être aimée, mais ne voulait en aucun cas doubler sa peine en désespérant et en baissant les bras. Ce qui la consolait, c'est qu'elle n'était pas seule dans cette situation d'attente et de souffrance.
D'autres femmes épouses de militants étaient à ses côtés. Elle raconte des après-midi, que ces femmes passaient ensemble en discutant et en essayant d'apaiser leur colère et leur haine contre des faits qu'ils savaient injustes. Des moments de solitude s'en suivaient. Mais pour faire face à cette solitude, Jocelyne s'occupait en écrivant des lettres à son mari. Ces mêmes lettres sont également publiées dans ce roman en guise d'illustration et d'argumentation. Dans ces lettres, l'auteur raconte son quotidien en détail à son mari. Elle souhaite l'avertir de tout ce qui se passe dans sa vie. Elle décrit tout, du plus banal au plus intéressant. « Hier, j'ai emmené tout mon monde à Ifrane. Nous sommes allés jusqu'à Michlifen. Il y avait beaucoup de neige ». C'est une façon d'impliquer son mari et de l'informer de tout ce qui se passe comme s'il n'était guère en prison. Une fois de retour à la vie normale, il ne sera guère dépaysé.
«Liqueur d'Aloès» est une première pour le parcours littéraire de Jocelyne Laâbi. Première dans la mesure où l'auteur a habitué ses lecteurs à des contes pour enfants. Ce récit dévoile une autre facette de l'écrivain,celle de pouvoir s'adresser à un lectorat plus averti. Jocelyne Laâbi a souhaité lever le voile sur les tourments qu'elle a vécus en compagnie de ses trois enfants, Hind Yacine et Qods. Une façon de faire entendre sa voix et d'éclairer le lecteur sur une période de l'histoire du Maroc vécue autrement. Autrement, car c'est un regard étranger « envers un pays qu'elle a réussi de haute lutte à faire sien ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.