Sahara: le Parlement d'Amérique centrale soutient l'intégrité territoriale du Maroc    Nasser Bourita arrive à Quito, capitale de l'Equateur, en tant que représentant de Sa Majesté le Roi pour l'investiture du nouveau président équatorien    À Cap Draa, des artificiers américains manœuvrent un robot de neutralisation d'explosifs sous le regard de leurs homologues marocains    TAQA Morocco: un RNPG quasi stable au T1, le résultat net consolidé en hausse de 4,1%    L'Ouzbékistan étoffe son réseau d'entreprises exportatrices, du Maroc à l'Asie-Pacifique    La marine marocaine s'apprête à recevoir un nouveau patrouilleur hauturier issu des chantiers espagnols de Navantia    Boeing mise sur son ancrage industriel au Maroc et réaffirme son engagement envers le secteur aérien africain après une période d'incertitude    Matches amicaux : La liste de l'équipe du Maroc face à la Tunisie et au Bénin annoncée le 27 mai    Service militaire au Maroc : une formation encadrée par les FAR et structurée selon le niveau d'instruction des appelés    Baccalauréat, collège, primaire : le calendrier complet des examens au Maroc    Yassir Chakib : "Adopter tôt des technologies locales est de nature à permettre de faire des sauts comparables à ceux de la Corée ou de la Chine"    Investissement. L'AES met en place sa propre banque    RDC: le Sénat lève l'immunité parlementaire de l'ancien président Joseph Kabila    ONEE. 300 millions d'euros pour moderniser le réseau national    Académie Mohammed VI de Football. L'excellence, rien que l'excellence    Le Mozambique et l'Angola s'accordent pour l'action sociale    CAN/Mondial 2030. Le Maroc passe à l'offensive économique    « Sans justice sociale, pas d'émancipation pour les femmes amazighes »    La Fondation Banque Populaire installe 12 bibliothèques à Laâyoune    Kinshasa fête le tourisme et la musique    Festival de Fès : Valentin Zellweger : « La culture, levier stratégique entre la Suisse et le Maroc »    Manœuvre navale des forces spéciales marocaines et ghanéennes au large d'Agadir    Le Maroc réorganise la gouvernance du médicament et transfère des compétences à deux nouvelles agences publiques    Une célébration culturelle réunissant les patrimoines du thé chinois et sri-lankais... renforçant les liens entre les deux pays    Série A / J38 : Le Napoli ou l'inter, lequel sera champion ce soir ?    HB. 41e CACVC 25 : ce vendredi, Derb Sultan - Espérance (Bronze) ; Ahly - Zamalek (Or) !    Coupe de la CAF : La RS Berkane débarque à Zanzibar    FICAM 2025 : Clôture d'une édition alliant animation et jeu vidéo    Lionceaux de l'Atlas : le FC Barcelone sur les traces d'Abdellah Ouazane    Le Maroc renforce ses capacités militaires avec des unités spéciales pour contrer les menaces liées aux tunnels grâce à des technologies avancées    Le Niger redessine la carte des alliances au Sahel : l'hommage à Saddam Haftar, une gifle pour le régime algérien    Maroc : Mohamed Boudrika poursuivi en détention    L'ONEE lève 300 millions d'euros pour financer le renforcement de son réseau électrique    Terrorismo: Un artículo le recuerda a Trump los estadounidenses asesinados por el Polisario    Alerte météo : fortes averses orageuses avec risque de grêle dans plusieurs régions    L'ANRT notifiée du projet de concentration économique d'IAM et Wana    Bourse de Casablanca : ouverture en bonne mine    Services automobiles : Piassaty étend son maillage national    Le Real Madrid fait ses adieux à Carlo Ancelotti    Morocco at the heart of rising migrant deaths on irregular routes in 2024, report finds    Pékin : La Chine et les Pays-Bas renforcent leur partenariat stratégique    Les Ittihadies dénoncent la situation des femmes détenues dans les camps de Tindouf    Liga : Raphinha prolonge au FC Barcelone jusqu'en 2028    Les prévisions du vendredi 23 mai    Dancing on the rooftop : Le combat de Hajar Ameziane pour suivre sa passion    FICAM 2025 : À Meknès, une révolution cartoonesque de l'animation !    Tourisme : Grenade fait sa promotion à Rabat    «La Huppe et les Douze Oiseaux» : Une comédie musicale soufie et poétique au cœur de l'enfance    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Gdim Izik : La force d'un procès équitable
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 19 - 05 - 2017

Le président a su préserver son autorité, tout en laissant aux prévenus une si large liberté d'expression que bien des observateurs européens ont été étonnés.
A l'heure où nous écrivons ces lignes, nous avons quitté Rabat depuis mercredi dernier et n'avons pas assisté aux audiences d'hier lundi, et d'aujourd'hui mardi. Mais nous apprenons que plane sur ce procès la menace des accusés et de leurs avocats de ne plus vouloir y assister. C'est leur droit comme c'est celui de la justice d'y contraindre les premiers et de réquisitionner les seconds. Ces développements actuels du procès de Gdim Izik ne nous surprennent cependant pas. Nous en avions perçu les prémices la semaine dernière, lundi, à partir de 16 h plus exactement.
De quoi s'agit-il ?
Les accusés et leurs avocats ont retenu une stratégie de défense maximaliste qui consiste à nier tous les faits, toute participation, et à renverser la responsabilité de l'ensemble des événements à un complot de l'Etat marocain. Cette démarche, à caractère trop politique, a montré ses faiblesses dès les premiers jours du procès. Dans les premières audiences, elle a pu cependant faire illusion, les prévenus se moquant de la Cour, en niant en bloc toute accusation de participation. On sentait bien que leur objectif n'étant que médiatique, ils ne visaient que la presse internationale et les observateurs étrangers. Mais ceux d'entre nous qui ont le souci d'une analyse indépendante, n'ont pu que voir dans cette défense monolithique la marque d'une organisation collective et une absence totale de vérité. La question a été alors de savoir jusqu'à quand cet artifice pourrait tenir ?
Tant qu'il s'est agi d'interroger les prévenus sur leur identité et leurs activités le jour des faits criminels, le tribunal a souvent ressemblé à une scène de théâtre antique. Les prévenus ont su habilement user de formules qui marquent les esprits et qui ont pu faire rire jusqu'à la Cour et les procureurs et parfois les avocats des parties civiles. Mais les juristes qui savent qu'un procès pénal a une logique autre que ponctuelle, parce qu'elle est rythmée par le temps et par la rigueur de l'analyse des faits et des interrogatoires, savaient que ces exercices ne dureraient pas plus que des feux de paille.
Fort de ce principe, le président a su préserver son autorité, tout en laissant aux prévenus une si large liberté d'expression que bien des observateurs européens ont été étonnés. Il est vrai que la procédure dans ce procès tient plus à des pratiques anglaises que françaises et continentales. Depuis 2011 et sa nouvelle Constitution, depuis 2012 et son nouveau code de procédure pénale, le Maroc innove en effet sur bien des points et notamment sur celui des droits de l'Homme. On a ainsi pu sentir très tôt un président, sûr de lui, maître du jeu, mais profondément libéral. Aucune des parties ne peut ainsi soutenir qu'elle n'a pas reçu le traitement le plus équitable. De sorte que ce jeu de la défense a plutôt renforcé le tribunal qu'il ne l'a gêné. Le temps étant en toutes choses le maître, y a ainsi mis fin, tout naturellement puis-je dire. Avec les premiers témoins, le château de cartes s'est effondré. Ce fut plus exactement, je le redis, lundi dernier, lorsque l'un d'eux a fermement reconnu l'un de ses agresseurs armé d'un 4X4 et qu'il a fait état de la marque de celui-ci et de sa couleur. Le procès a changé de nature en cet instant. Il devint tragique. D'autant qu'un jeune auxiliaire des forces de police a trouvé la mort en ces circonstances auprès du témoin. Et, les jours qui ont suivi, l'exercice s'est répété. Les faits ont été installés au cœur du procès, durs et violents, rejetant nécessairement dans l'ombre les abstractions générales, les slogans et les négations. La force d'un procès équitable s'est révélée à Rabat la semaine passée.
Cette stratégie de défense aurait pu convenir dans un procès de Moscou ou encore d'une dictature féodale ou militaire. Elle n'a aucun sens lorsque l'intention supérieure de la Cour est d'offrir une tribune aux droits de l'homme. Ce qui explique qu'aujourd'hui la défense soit dans un cul-de-sac. Les prévenus et leurs conseils peuvent-ils admettre alors qu'il y a deux logiques bien distinctes, politique et judiciaire. Que la première est étrangère à la seconde. Qu'elle renvoie à des périodes révolues où l'appareil judiciaire n'avait pas la légitimité du droit. Alors, de deux choses l'une, soit c'est l'intérêt de chacun des prévenus qui prédomine, soit c'est celui de quelques enjeux politiques, plus étrangers que nationaux.
La sagesse voudrait qu'ils méditent sur les risques encourus.
(*) Avocat au Barreau de ParisObservateur pour le compte du Conseil national des droits de l'Homme


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.