Le Ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaa, a évoqué, mardi à Genève avec les responsables du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la situation humanitaire catastrophique des 408 Marocains détenus dans les camps de Tindouf (Algérie). Rencontrant le Président du CICR, M. Jakob Kellenberger, en marge de sa participation aux travaux de la 61ème session de la Commission des droits de l'homme, M. Bouzoubaa a souligné le caractère tragique et inacceptable de la poursuite de la détention de 408 Marocains par le "Polisario" à Tindouf. Il a souligné comment la libération, le 22 janvier 2005, de deux détenus marocains, très malades (et dont l'un est mort au lendemain de son retour à la mère patrie), est venue confirmer la situation humanitaire et sanitaire dramatique dans laquelle se trouvent ces détenus depuis plus d'un quart de siècle. Après avoir remercié le CICR pour les efforts déployés (et les appels lancés périodiquement) pour la libération totale et inconditionnelle de ces détenus, le Ministre a exhorté les responsables de l'organisation humanitaire à intensifier ces efforts, rappelant que rien ne pouvait justifier le maintien en détention de ces "plus vieux prisonniers du monde", selon une qualification du CICR lui-même, et que cette détention se faisait au mépris du Droit international Humanitaire, notamment les dispositions pertinentes de la 3ème Convention de Genève et les multiples résolutions du Conseil de sécurité. M. Kellenberger s'est engagé à poursuivre et à intensifier les efforts de son organisation en vue d'une libération complète, inconditionnelle et immédiate de ces détenus marocains, assurant que pour son organisation il s'agissait là d'un dossier "prioritaire".