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Lettre de Marrakech : maire de Tombouctou, marocain dans l'âme
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 18 - 07 - 2003

Quand on pose la question à Mohamed Ibrahim sur sa ville ou son pays, il en est fier et il en parle avec amour, il se lance dans des discours qui remémorent l'histoire de Tombouctou en parlant de l'université qui recevait les ouléma et savants marocains venus pour recevoir et donner de leur savoir.
La lettre de Marrakech a toujours donné de l'importance aux amis africains de Marrakech. Nous avons eu déjà l'honneur de rencontrer et de parler de grandes figures de notre continent comme l'actuel Premier ministre du Mali, M. A.G Hmani, un grand ami et l'un des artisans des bonnes relations entre son pays et le nôtre, mais aussi Issa Hayatou, camerounais et président de la CAF. Aujourd'hui, nous allons parler d'un homme, certes d'envergure plus simple, mais un grand artisan du rapprochement entre la ville de Tombouctou et celle de Marrakech, actuellement en visite dans notre pays conduisant une grande délégation malienne d'hommes et de femmes venus pour sceller à jamais l'acte de coopération établi entre la communauté urbaine de Marrakech et la ville de Tombouctou que l'on surnomme la «Reine du désert» ou encore la «Ville des 333 saints».
En effet, M. Mohamed Ibrahim, maire de la ville de Tombouctou est né le 1er janvier 1957 dans la ville de Tombouctou, située dans la région nord du Mali, marié et père de 5 enfants. Il est venu accompagné d'une grande délégation composée de membres de son conseil municipal, des députés de la ville, du président de la Chambre de commerce et d'industrie de sa ville, du président et des membres de l'ARST (Association des ressortissants de Tombouctou) et de plusieurs personnalités de la vie économique et de la société civile du Mali. Cette forte délégation conduite par Mohamed Ibrahim est venue nous rendre visite pour signer et mettre en exécution cet acte de coopération très important qui va concerner plusieurs domaines de coopération entre Marrakech et Tombouctou.
Il s'agit d'un acte global qui pourra être enrichi par la signature d'autres protocoles de coopération entre différents intervenants au sein de l'activité économique des deux villes, notamment dans les domaines commerciaux, touristiques, agricoles et associatifs. D'ailleurs, lors de cette semaine, un premier accord de coopération entre les deux Chambres de commerce et d'industrie des deux villes a vu le jour et a été ratifié à Marrakech, le 7 juin 2003 après qu'il ait été signé à Tombouctou en avril dernier.
D'autres relations bilatérales ont été établies entre Tombouctou et certaines entités de la ville de Marrakech comme ; le Conseil régional du tourisme, le Conseil régional des investissements, l'Office régional agricole du Haouz, la Chambre d'artisanat et le Conseil régional des ouléma de la région.
Concernant ce dernier, les deux villes de Marrakech et de Tombouctou y accordent une extrême importance car notre consœur malienne avait connu il y a deux à trois siècles un échange important entre les savants théologiens et les ouléma des deux pays. Tombouctou est le berceau de plusieurs mosquées célèbres comme Djindjire, Sankore ou encore celle de Sidi Yahya, qui nécessitent une assistance et une rénovation. Grâce à cet acte de coopération et en partenariat avec le ministère de la Culture marocain, une mission d'experts est actuellement à Tombouctou pour évaluer les mesures adéquates et inhérentes à la restauration de ces chefs-d'œuvre d'ailleurs classés patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.
Notons aussi que nos deux villes, désireuses de resserrer les liens d'amitié, conscientes de l'intérêt que la coopération peut avoir pour le bien-être et la qualité de la vie de leurs administrés, résolus à utiliser la coopération sous tous ses aspects pour le développement des deux villes, prennent l'engagement solennel d'établir des relations privilégiées entre leurs collectivités locales par cet accord de coopération. Ce dernier est établi pour développer les actions concernant plusieurs domaines. La modernisation de l'administration municipale à travers les échanges d'expériences entre les deux institutions.
La protection de l'environnement ainsi que l'assainissement et le traitement des eaux usées.
La promotion des politiques sociales actives qui favorisent l'attention et l'intégration sociale. La promotion des échanges culturels des deux villes. La promotion et le développement économique entre les deux villes. La promotion de l'artisanat proposant l'échange d'artisans entre les deux villes.
La promotion des échanges de jeunes étudiants entre les deux cités (colonies de vacances aussi).
Tout cela ne pourra se réaliser sans l'établissement d'une programme cohérent pour gérer l'acte de coopération par différentes mesures comme des sessions de formation, des échanges d'information et de documentation, des stages, des missions d'expertises et des projets mutuels. Nous voyons donc que la volonté, entre les deux villes, Marrakech et Tombouctou est grande, sincère et qui renaît après un sommeil historique des échanges.
Mohamed Ibrahim que nous avons côtoyé pendant les deux séjours, chez lui et cette semaine à Marrakech paraît être porteur de cette rage de remettre sa ville Tombouctou au niveau des grandes villes africaines et lui faire redorer le blason qu'elle a porté naguère. Il ne veut plus des voyages qui durent à dos de chameaux, «52 jours de Zagora à Tombouctou », il veut développer un lien plus rapide soit par avion soit par route et là nous avons vu cette belle route entre Bamako et Tombouctou, longue de près de 1000 km qu'il faut absolument fuir car c'est la première condition pour la réussite de cette ville malienne qui dispose d'un bel aéroport mais manquant encore de certaines infrastructures. Quand on pose la question à Mohamed Ibrahim sur sa ville ou son pays, il en est fier et il en parle avec amour, il se lance dans des discours qui remémorent l'histoire de Tombouctou en parlant de l'université qui recevait les ouléma et savants marocains venus pour recevoir et donner de leur savoir, il parle des ces fameuses mosquées qui font la fierté de sa ville, de toute cette vieille ville qui peut renaître pour en faire un lieu de tourisme du désert exemplaire avec un plaisir inégalable. Tout cela rend l'homme Mohamed Ibrahim, poète, sensible parlant du fond du cœur et parfois, devant nous, allant jusqu'à pleurer, car dit-il, ce que je veux faire pour Tombouctou, je ne peux le faire faute de moyens. Il reconnaît que les autorités maliennes allant de l'actuel président de la république M. Amadou Toumani Touré (les Maliens l'appellent A.T.T), du Premier ministre A.G Hamani, de plusieurs ministres dont M. Maïga (Tombouctien) aussi que beaucoup d'autres qui font tout ce qui est dans leur possible pour développer cette ville et la faire renaître.
En tous cas, Marrakech, avec ses moyens, est en train de concrétiser l'acte de coopération par des actions visibles visant à activer le développement de cette belle ville qu'est Tombouctou. Sur Marrakech, Mohamed Ibrahim a fait plusieurs commentaires : de ville extraordinairement belle, qui se verdoye et qu'il l'a retrouvée propre. Il m'a dit j'espère voir un jour, ou tout au moins, nos enfants, Tombouctou comme votre ville. A ce moment, je pourrais mourir ici ou là-bas, peu importe, je serai enterré chez moi au Maroc ou au Mali. Mohamed Ibrahim connaît bien notre pays et son histoire et il est rêveur devant les réalisations des dynasties et surtout de la dynastie Alaouite. Il déclare que le Maroc a eu la chance d'avoir un Roi comme feu SM Mohammed V qui a amené l'indépendance du pays et surtout feu SM Hassan II qui a su donner au Maroc sa valeur d'aujourd'hui, qui a préparé le Maroc démocratique d'aujourd'hui et qui a permis à votre pays d'être un porte-drapeau de l'Afrique. Quand il m'a parlé de S.M. Mohammed VI, il en a beaucoup d'estime et de respect, c'est lui me dit-il, qui donne l'exemple de la jeunesse, de la cohésion sociale et c'est lui l'avenir de ce beau pays. Quant aux événements du 16 mai dernier. Il regrette qu'une poignée de fous veulent déstabiliser un pays islamique, de tolérance et de référence. Ils ne savent pas la valeur de leur pays, pour cela, il faut qu'ils viennent voir ailleurs, en Afrique, ils sauront qu'ils doivent dire un seul mot : merci mon Dieu pour ce pays que vous nous avez donné, ils doivent dire Hamdou Lillah.


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