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Mohamed Tajeddine El Houssaini : «Les puissances régionales doivent faire pression sur l'Algérie»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 01 - 03 - 2009

Mohamed Tajeddine El Houssaini, professeur à la Faculté de droit de Rabat, analyse les enjeux de la récente tournée maghrébine de l'émissaire onusien, Christopher Ross, ainsi que les derniers développements de l'affaire du Sahara marocain.
ALM : Comment évaluez-vous la visite du nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross au Maroc ?
Tajeddine El Houssaini : En réalité, la visite de Christopher Ross au Maroc revêt une importance capitale. M. Ross a de très bonnes relations avec l'administration américaine. Ses efforts peuvent avoir un impact direct et positif sur le processus de règlement du différend autour du Sahara marocain. M. Ross avait occupé pendant 3 ans le poste de président de la mission culturelle américaine à Fès. Il avait, en outre, occupé le poste d'ambassadeur dans plusieurs pays arabes. Je parle ici de la Syrie et de l'Algérie. M. Ross parle parfaitement la langue arabe et peut, en conséquence, entamer des discussions directes avec les parties en perspective d'une solution au conflit. Comme je viens de le signaler, la visite de Christopher Ross au Maroc revêt une grande importance. Le Maroc est le point de départ. Et il est le premier concerné par l'affaire du Sahara.
Après le Maroc, M. Ross s'est dirigé vers Tindouf et Alger. Qu'en pensez-vous ?
Je pense que la visite de M. Ross aux camps de Tindouf n'est qu'une formalité. C'est en quelque sorte l'arbre qui cache la forêt. Certes, l'Organisation des Nations unies avait accepté que le Polisario soit le principal interlocuteur du Maroc dans l'affaire du Sahara. Mais comme je viens de le préciser, la visite de M. Ross aux camps de Tindouf n'est que formelle. Ce qui est plus important, c'est ce qu'a été dit par les responsables algériens à M. Ross à Alger.
Pouvez-vous être plus explicite à propos de la position d'Alger ?
La question qu'on doit se poser dans le cadre de la position d'Alger est la suivante : les algériens vont-ils changer de position ou bien continueront-ils de défendre la thèse qu'ils ont toujours revendiquée avec tant d'ardeur à savoir l'indépendance du Sahara à travers l'autodétermination et le référendum. Je pense que des cartes très importantes sont maintenant entre les mains d'Alger. Le président Bouteflika s'apprête à diriger le pays dans le cadre d'un troisième mandat ce qui va consolider sa position consensuelle vis-à-vis de l'institution militaire ou à l'égard des autres partis politiques. C'est une occasion qui se présente devant M. Bouteflika en vue de parvenir à une solution réelle de la question du Sahara. La solution de ce conflit artificiel est seule susceptible de relancer le processus de l'intégration maghrébine, de déverrouiller les frontières entre le Maroc et l'Algérie et ainsi de construire une union du Maghreb en tant que groupement régional fort qui remettra en marche le développement économique de la région.
Christopher Ross se rendra dans le cadre de sa tournée à Paris et à Madrid. Quelle lecture faîtes-vous de cette initiative ?
Effectivement, nous constatons que Christopher Ross devrait se rendre, dans le cadre de sa tournée à Paris et à Madrid. C'est une nouveauté par rapport à la pratique des anciens envoyés dans la région. On doit garder à l'esprit que la France et l'Espagne sont les anciennes puissances colonisatrices de la région. Ces deux Etats possèdent des documents d'une importance majeure concernant la carte de la région et l'étendue de la souveraineté du Maroc et de l'Algérie. A l'époque où l'affaire du Sahara a été soumise à la Cour internationale de justice, feu Hassan II a demandé à l'Espagne et à la France de présenter certains documents secrets devant cette cour, et ce, pour mettre en exergue la réalité des liens de souveraineté entre le Maroc et les provinces du Sud. La visite de M. Ross en France est très importante. La France est membre permanent du Conseil de sécurité. Elle entreprend de bonnes relations avec le Maroc et l'Algérie, notamment à travers des relations commerciales et économiques. Concernant l'Espagne, il faut rappeler que c'est l'Espagne qui a restitué, à travers la convention trilatérale de Madrid, l'administration des provinces du Sud au Maroc. Le Maroc a toujours rappelé que cette restitution s'est inscrite dans le cadre de l'indépendance graduelle qui a débuté par Tarfaya en 1958, puis Sidi Ifni en 1969 et enfin le Sahara en 1975 suite à la Marche Verte. Madrid détient elle aussi des documents importants en sa qualité d'ancien colonisateur du Sahara. Des documents qui prouvent que le Sahara n'était pas un terra nullis (terrain sans maître) et qu'elle a toujours été soumise à la juridiction du Maroc via la relation de l'allégeance. Mais il faudra surtout faire attention. La visite de M. Ross à Madrid peut être perturbée par la position de certaines composantes de la société civile espagnole qui soutiennent le Polisario et qui revendiquent l'autodétermination par l'indépendance.
M. Ross a décidé de ne pas visiter la Mauritanie malgré le fait que cette dernière a participé aux quatre rounds de négociation. Pourquoi à votre avis ?
Chacun sait que la Mauritanie a toujours été la partie la plus faible dans la région du Maghreb arabe. La Mauritanie n'a pas d'influence dans la région. Elle a toujours subi soit positivement ou négativement l'impact des rapports de force entre le Maroc et l'Algérie. Actuellement, ce pays passe par une période exceptionnelle. Après le coup d'Etat, les Mauritaniens espèrent toujours renouer avec le respect de la Constitution. Durant cette période transitoire, la Mauritanie n'est pas la bienvenue au dossier. Elle est actuellement objet d'un conflit et ne peut être partie au règlement.
A quand le prochain tour des négociations ?
Ce que fait actuellement Christopher Ross, c'est justement préparer le terrain pour un cinquième round de négociation entre les parties. Je pense que M. Ross cherche les moyens adéquats pour relancer le processus. La position du Maroc a été claire à ce propos quand il a demandé que les négociations ne doivent pas revenir à la case départ et qu'elles doivent être reprises de ce qui a été réalisé par l'ancien envoyé personnel, Peter Van Walsum. Rappelons que M. Walsum avait affirmé devant le Conseil de sécurité que l'option de l'indépendance est irréalisable. En plus, l'ancienne secrétaire d'Etat américaine aux affaires étrangères avait précisé que de bons documents se sont présentés dans cette affaire. Elle faisait allusion incontestablement à l'offre d'autonomie. La même chose a été affirmée par le Quai d'Orsay qui a exprimé son soutien à l'offre marocaine.
Etes-vous optimiste quant à l'issue des négociations ?
Je ne suis pas optimiste quand à l'issue des négociations sur le moyen terme. Tout simplement parce que quatre rounds de négociation n'ont pas abouti. Le cinquième round peut avoir le même sort. Chacune des deux parties ne veut paraître devant l'ONU comme la partie qui bloque le processus de négociation. Le Polisario fait tout son possible pour bloquer le processus de réglement. Cela a été clair lorsqu'il a refusé le prolongement de la mission de M.Walsum. Cela a été clair lorsqu'il a menacé de revenir aux armes. Et enfin, cela a été clair dans la réticence de l'Algérie à l'égard de toute proposition marocaine et son maintien du verrouillage des frontières.
Quelle est donc la solution face à ce blocage ?
Les puissances régionales doivent faire pression sur l'Algérie. Je pense que c'est la bonne solution. Je pense également que la solution doit être soutenue par Paris et Madrid. Reste à préciser que la clé de voûte de toute solution est une volonté ferme et crédible chez nos voisins de l'est de mettre fin à ce conflit. Les Algériens doivent désormais se décider s'ils veulent continuer de jouer le rôle de la puissance régionale qui revendique plus d'hégémonie sur la région du Maghreb arabe ou bien s'ils veulent réellement construire une Union du Maghreb arabe basée sur la coopération et les intérêts réciproques. La réponse à cette question reste très importante. Mais, assurément, la position d'Alger est loin de changer. Les responsables algériens essaieront, encore une fois, d'entraver le processus du règlement pacifique du différend.


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