Un étudiant de 23 ans de l'université technique de Pecs, à 200 km au sud de Budapest, a tué jeudi dernier un de ses camarades de cours et blessé trois autres personnes avec une arme à feu. «Les étudiants de l'Institut de biophysique avaient un cours de pharmacie lorsqu'un de leur camarades a commencé à tirer», a expliqué le porte-parole de l'université, Zoltan Gyorffy. Le drame a eu lieu à 11H30 locales (10H30 GMT). Un élève de première année en pharmacologie a reçu trois balles dans la poitrine et est mort sur le coup, selon Cecilia Németh, une porte-parole des services de secours. Deux étudiants et une femme de ménage ont été blessés et hospitalisés, deux d'entre eux dans un état grave. Selon la police, l'agresseur s'est ensuite réfugié dans une clinique dans un bâtiment voisin. De là, il a appelé par téléphone la police qui avait bouclé le campus, et a accepté de se rendre. Il a été interpellé 20 minutes après son appel au 7ème étage de ce bâtiment. Le ministre de l'Education Istvan Hiller s'est rendu immédiatement sur place. Les motivations de l'agresseur, toujours interrogé par la police, restaient inconnues dans l'immédiat. «Il ne s'agit pas d'un acte terroriste», a de son côté précisé le ministre de l'Intérieur Tibor Draskovics. Selon lui, l'agresseur était membre d'un club de tir et a ouvert le feu avec un revolver 9 mm de fabrication tchécoslovaque pour lequel il possédait un permis. Face à cet acte, le ministre a remis en question les conditions d'attribution des ports d'armes en Hongrie. Selon des professeurs et des étudiants qui ont souhaité garder l'anonymat, le tireur était «introverti», avait une «personnalité déstabilisée» et des problèmes d'alcool. D'autres témoins ont indiqué qu'il avait des mauvaises relations avec les autres étudiants et se comportait d'une façon étrange depuis plusieurs jours. «Je partage la douleur de la famille de la victime (décédée) et je souhaite un prompt rétablissement aux blessés de la tragédie de Pécs», a déclaré le Premier ministre Gordon Bajnai dans un communiqué. «Nous ne connaissons pas encore les raisons de cet acte monstrueux, personne ne peut se préparer à cela, mais pour essayer d'éviter des tragédies pareilles dans l'avenir, il faudra examiner calmement les motifs» de celle de jeudi, a ajouté M. Bajnai en soulignant «qu'il avait demandé à la police d'enquêter le plus rapidement possible».