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El Mossadaq se démarque de Jettou
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 01 - 2004

La gestion calamiteuse du prix du pain, pourtant libéralisé, dénote un grand cafouillage gouvernemental. Driss Jettou a fait table rase des efforts d'Abderrazak El Mossadeq, tout en l'engageant dans une nouvelle série de rencontres avec les boulangers.Driss Jettou dénonce la décision unilatérale du syndicat des boulangers, alors que M. El Mossadeq évoque la loi de la concurrence qui rend caduque toute intervention de l'Etat dans la fixation du prix du pain. Véritable préoccupation ou faux problème ?
Après plusieurs rebondissements, et surtout un cafouillage gouvernemental flagrant, la dernière décision dans l'affaire du pain est tombée la semaine dernière.
Les boulangers ont ainsi renoncé à l'augmentation de 30 centimes, échelonnée sur trois trimestres, pour accepter une hausse de 10 centimes, applicable après les fêtes de l'Aïd Al Adha. Les raisons de ce timing d'une semaine restent inextricables.
Selon le président du Syndicat unifié des boulangers, Azaz El Houssine, "cette réactualisation sera appliquée effectivement au cours de la semaine qui suit les fêtes de l'Aïd Al Adha". L'approche des boulangers pourrait-être résumée par le fameux dicton: Un tiers vaut mieux que deux tu l'auras !
C'est ce qui a été convenu par les boulangers et le Premier ministre, réunis le jeudi dernier au siège de la Primature. Une rencontre à laquelle n'a pas assisté Abderazzak El Mossadeq, ministre des Affaires économiques, ministre de tutelle pour le secteur, qui se trouvait à Davos, en Suisse. Pourtant, la décision d'augmentation du prix du pain a été prise par les boulangers, le 16 janvier au lendemain d'une grève de deux jours.
En fait, même les déclarations du Premier ministre et de son ministre des Affaires économiques sont contradictoires.
Le 21 janvier, El Mossadeq rappelait, face aux membres de la Chambre des représentants, que "le pain a été retiré en 1988 de la liste des produits dont les prix sont définis au niveau national, conformément à la loi sur les prix de 1971, qui comporte une clause de modération prévoyant la possibilité d'augmenter le prix du pain".
Par ailleurs, le ministre a expliqué que "la loi sur les prix et la concurrence, promulguée en 2001, est intervenue pour consacrer la liberté des prix en tant que principe fondamental, tout en excluant le pain". El Mossadeq a constaté que "la grande majorité de la population marocaine ne consomme pas le pain dont il question dans cette affaire". Car justement, il ne représente que 5 à 6 % de la consommation nationale en farine. En d'autres termes, les boulangers sont non seulement en droit d'exiger un réajustement du prix du pain, mais aussi que cette augmentation ne risque d'avoir aucune incidence sociale.
Or, le lendemain, Driss Jettou s'est inscrit en faux par rapport à la position de son ministre. Le Premier ministre s'était opposé à cette décision en affirmant que "le gouvernement n'accepte ni la manière avec laquelle l'augmentation a été annoncée ni sa proportion".
Il a également estimé que cette augmentation "unilatérale", est "inopportune" particulièrement à l'approche de l'Aïd Al Adha.
De quoi déconcerter plus d'un, comme si une semaine de plus ou de moins allait changer le cours des choses. Tout d'abord, considérer la décision des boulangers d'augmenter le prix du pain comme "unilatérale", signifie que le gouvernement n'était absolument pas au courant de cette augmentation. Or, cette hausse n'est légalement assujettie à aucune autorisation gouvernementale, comme l'a précisé Azaz. Ce dernier s'appuie sur l'article 2 de l'accord de modération signé par le gouvernement et le syndicat. "la centrale est uniquement tenue d'informer les autorités publiques de la décision de réactualisation du prix". C'est ce qui a été effectué le 4 septembre 2003, date à laquelle les boulangers ont informé le gouvernement que le prix du pain sera réajusté dès le 14 octobre. Le gouvernement a attendu le jour-même de l'augmentation pour convoquer les boulangers et leur demander de reporter cette hausse du prix, après le mois de Ramadan. Les boulangers ont répondu favorablement à cette sollicitation pour éviter toute tension sociale au cours du mois sacré.
Juste après, le syndicat a envoyé plusieurs missives au ministre des Affaires économiques et au Premier ministre, leur rappelant leurs promesses.
En vain. Ni l'un ni l'autre n'a répondu aux lettres du syndicat. Résultat: ce dernier a décrété une grève de deux jours, les 14 et 15 janvier, pour attirer l'attention de l'opinion publique sur la situation des boulangers.
Et pour cause, une étude du ministère des Affaires économiques, datée de 2000, du temps où Ahmed Lahlimi en détenait les rênes, a démontré que la confection du pain de 200 grammes nécessitait au moins un prix de revient de 1,23 DH. Un coût qui dépasse le prix de vente qui est de 1,10 DH.
Par ailleurs, la loi sur les prix et la concurrence a libéralisé le prix de la farine de luxe, qui représente 60 à 70% du prix du pain. Par ricochet, le prix du pain, aussi, devrait être libre, d'autant plus qu'il ne figure pas dans la liste exonérée momentanément par la loi sur la concurrence. En outre, si un boulanger ajoute un autre ingrédient, comme des grains de sésame, il peut vendre son pain à 2 DH, s'il le veut. Pourquoi donc tout ce remue-ménage? Sachant que le prix de vente du pain dans les marchés populaires varie en fonction du volume de la baguette.
Toujours est-il que le Premier ministre a informé le Syndicat unifié que le gouvernement va mettre en place une réforme de tout le secteur de la boulangerie qui emploie plus de 14.000 personnes. Des solutions aux problèmes comme celui de la CNSS ou des impôts seront trouvées bientôt. Une prochaine rencontre sera organisée avec El Mossadeq qui, rappelons-le, se trouve actuellement en Suisse, et n'a donc pas participé aux négociations.
C'est à croire que le prix du pain divise les deux mastodontes de l'économie nationale, en l'occurrence Jettou et El Mossadeq. Le pain a surtout dévoilé la gestion calamiteuse d'une augmentation de quelques centimes.


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