«Dégage!» sera, sans conteste, le mot qui s'est imposé cette année, courant de révolte en révolte et influençant les stratégies géopolitiques de la majorité des pays du monde. «Dégage!» sera, sans conteste, le mot qui s'est imposé cette année, courant de révolte en révolte et influençant les stratégies géopolitiques de la majorité des pays du monde: de la Tunisie à l'Egypte, la Libye, en passant par la France, l'Espagne, la Grèce, l'Italie et la Grande-Bretagne, atteignant même les Etats-Unis ou encore la Russie. Ceci jusqu'à être considéré à l'unanimité par le monde des médias comme le mot de l'année. Ce «mot-projectile» a été traduit dans plusieurs langues. Avec «Dégage», le tutoiement s'impose pour casser cette distance injustifiable mise entre gouverné et gouvernant. «Dégage Ben Ali!»: la Tunisie a ouvert le bal, renversant mi-janvier le président et le régime dont elle ne voulait plus. L'Egypte a suivi avec un slogan identique (Irhal!) en arabe adressé au président Hosni Moubarak. Le même mot a été utilisé par la révolution libyenne, avant que celle-ci ne se transforme en révolution armée menée par le CNT. «Dégage Bachar!» a été mal compris par le président syrien qui opprime toujours sa population et s'attire la foudre de toute la communauté internationale. En Italie, «Dégage» a été traduit par le «Dimettiti Buffone!» (Démissionne bouffon!) lancé le 3 février par des manifestants italiens à Bologne à l'endroit du président du Conseil Silvio Berlusconi qui a lassé les citoyens par ses frasques avec la gent féminine. «Dégage» aura même pour cible les marchés financiers. L'idée est de libérer les citoyens de la logique du gage, de la finance, des bourses. Ainsi, les Espagnols ont protesté contre les retombées de la crise économique et le chômage et continuent à manifester contre la cure d'austérité préparée par Zapatero. Les Britanniques sont descendus à leur tour en masse dans la rue pour protester contre l'austérité. Le message est arrivé jusqu'en en Amérique avec des jeunes très en colère. En octobre, le mouvement Occupy Wall Street (OWS) a pris d'assaut le centre symbolique de la finance mondiale pour protester contre les inégalités et le capitalisme extrémiste. n