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Il étrangle sa bien-aimée…
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 23 - 02 - 2002

Mustapha et Saâdia s'aimaient. Or la mère et la sœur du jeune homme transforment cette relation en enfer et œuvrent à la détruire. Et elles réussissent tellement bien qu'il finit par étrangler Saâdia et jeter son corps dans un canal d'irrigation.
Décembre 2000. Quelques jours avant la fête d'Al-Fitr. Les jeunes originaires du douar Ouled Tahar, Khemis Zemamra, province d'El Jadida s'apprêtent à rejoindre leurs familles. La plupart vivent à Casablanca ou ailleurs pour y gagner leur vie. Les fêtes sont les seules et rares occasions pour rendre visite à leurs familles.
Mustapha, trente et un an, fait partie de ces jeunes Doukkalis. Il travaille depuis des années à Casablanca dans une société de nettoyage. Cette année, son retour a une connotation très particulière. Il n'est pas là, seulement pour fêter l'Aïd, mais aussi pour rencontrer Saâdia. Il l'a recherchée vainement à Casablanca. Saâdia symbolise la beauté. Lorsqu'elle passait dans les champs, elle était la gazelle qui séduisant les chasseurs, la fleur attirant les abeilles. Et lorsqu'elle se tenait près d'un arbre s'exposant au soleil, elle devanait l'orage troublant les cœurs des jeunes lorsqu'elle circulait autour du ruisseau. Bref, elle est le fantasme des jeunes du douar. Elle quitte, elle aussi, son douar et depuis quatre ans elle a rejoint sa sœur au Hay Mohammadi, à Casablanca. Elle avait alors dix-huit ans. Elle a été recrutée dans une société de confection au quartier Maârif.
Les deux jeunes se croisent dans le douar. Mustapha décide ne pas rater l'occasion, lui fait part de l' amour qui consume son cœur. Et comme elle s'attendait à cet aveu, elle lui affirme qu'elle éprouve un grand respect pour lui, qu'elle le considère comme un frère, qu'elle n'a jamais pensé avoir une relation avec un homme. N'a-t-elle pas une relation amoureuse à Casablanca? « Non, j'appréhende ces relations, elles ne causent que des ennuis » lui répond-t-elle. – « Mais tu n'as jamais eu de relation pour en juger…Il faut essayer. De plus, mes intentions sont sérieuses : je veux t'épouser…Ce n'est pas un jeu d'enfant !». Saâdia ne pipe mot, gardant la tête baissée.
Pour atteindre son objectif, Mustapha sollicite le concours de sa mère. Elle est d'accord. « Tu as bien choisi mon fils » lui dit-elle avec un grand sourire et une grande joie.
Les jours de repos prennent fin et les soldats retournent à leurs casernes. Saâdia et Mustapha regagnent Casablanca, se rencontrent d'un week-end à l'autre. Leur relation se consolide d'un jour à l'autre, et ils en arrivent à devenir très intimes… Ils ne peuvent plus vivre l'un sans l'autre. Ils ne font désormais plus qu'un. C'est le vrai, le grand amour qui les lie. Elle se donne entièrement à lui. Et elle finit par perdre sa virginité. « Et après ? lui dit-il, c'est tout à fait normal puisque je vais t'épouser. Tu es comme ma femme depuis cet instant et je t'ai considéré comme telle depuis que je suis tombé amoureux de toi ».
La mère de Saâdia avise celle de Mustapha. Soutenue par sa fille, cette dernière ne veut plus de Saâdia comme belle-fille. « On ne peut pas accepter une fille qui ne veille pas sur son honneur », lui oppose-t-elle. « Mais c'est ton fils qui en est responsable », proteste la mère de Saâdia. « Et qui sait ? Ça peut être un autre, celle qui ouvre son lit à mon fils sans mariage peut y inviter un autre », réplique méchamment la mère de Mustapha.
Pendant ce temps, le couple s'aime toujours, se rencontre encore, jouit toujours de ses rencontres... Et c'est la douche écossaise. La mère de Saâdia dépose plainte contre Mustapha. Un moyen de pression semble-t-il. La mère de Mustapha s'adresse aussitôt à celle de Saâdia, lui promet le mariage entre son fils et Saâdia, à condition qu'elle retire sa plainte. «On veut du bien pour tous, pour ma fille et pour ton fils». Les fiançailles sont célébrées. Les cœurs du couple battent la chamade à l'unisson. Seulement, ils ne savent pas que la ruse brisera leur vœu de rester unis jusqu'à la mort. Car, toute cette histoire de fiançailles a été montée par la mère de Mustapha dans le seul but de gagner du temps et de ne pas mouiller son fils dans une affaire de viol. Puisque quelques semaines plus tard, elle oppose son veto à un futur mariage. Les habitants du douar interviennent. Mais ils n'arrivent pas à ébranler la mère, toujours soutenue par sa fille. «Non, c'est non !», leur répond-elle. Début juin 2001, c'est la fête d'Al Mawlid Annabawi. Le couple rentre au douar natal et sent une atmosphère tendue. « Il n'y aura pas de mariage entre mon fils et Saâdia, un point c'est tout ! », dit la mère de Mustapha ne laissant aucune place à l'espoir. Mustapha s'adresse à sa mère, essaie de la convaincre, de lui faire comprendre qu'il n'imagine pas Saâdia avec un autre, qu'il l'aime, qu'il est la cause de sa défloration. Mais elle reste sourde.
Deux jours après l'Aïd, Saâdia empaquette ses affaires, s'apprête à prendre le car vers Casablanca. Mustapha lui demande de rester avec lui cette nuit. Elle ne peut pas lui dire non. Ils se rendent aux champs, s'assoient dans un coin, discutent de leurs problèmes et de leurs sentiments.
A 20h00, il lui demande de l'attendre. Il rentre chez lui, prend un drap et une couverture et revient. Ils passent deux heures ensemble étendus sur la couverture... Puis Mustapha lui demande de l'attendre. Une fois encore, il se rend chez lui, mais cette fois-ci il tarde. Elle le rejoint, frappe à la porte. C'est la sœur qui ouvre.
L'œil méchant. Elle insulte Saâdia, l'injurie, tente de la frapper. Mustapha intervient, prend Saâdia et les deux amants s'en vont vers les champs. Ils s'assoient, conversent calmement. Puis, tout à coup, comme possédé ou pris de folie, il se met à la gifler avant de prendre ce cou si délicat entre ses mains. Et il se met à serrer, serrer, serre jusqu'à ce que la jeune femme rende l'âme. Puis il se saisit de ce corps qu'il a tant aimé et le jette dans le canal d'irrigation voisin. Mustapha a condamné à perpétuité. Sans doute n'a-t-il pu résister à cette double pression et l'opposition amour haine a du être à l'origine de son geste.


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