Delta Air Lines : Un nouveau pont direct entre les Etats-Unis et le Maroc    Recherche : le CESE alerte sur la fragmentation du système scientifique marocain    Aérien : record de fréquentation enregistré par les aéroports du Royaume    Al Barid Bank : Nouvelle offre bancaire en faveur des vétérinaires    Revue de presse de ce lundi 27 octobre 2025    Donald Trump entame ce lundi une visite officielle au Japon    Liga / Clasico : Mbappé et Bellingham font plier le Barça    LDC : La RSB ramène un nul précieux de Tripoli    Marathon International de Casablanca 2025 : Dazza et Bouasriya vainqueurs de la 16e édition    Marathon de Casablanca : la 16e édition suscite l'engouement    Le groupe chinois Guizhou Tyre officialise la création d'une base industrielle au Maroc tournée vers l'Afrique et l'Europe pour étendre sa présence mondiale    Aéroport Mohammed V: interpellation d'un Français d'origine algérienne    Mondial féminin U17: Le Maroc affrontera la Corée du Nord en huitièmes de finale    Transport urbain 2025-2029 : Agadir s'équipe de 70 nouveaux autobus    Le Polisario attribue ses échecs au «manque de soutien» des partis espagnols    Aéroport Mohammed V : arrestation d'un Franco- algérien recherché par Interpol    Maratón de Casablanca 2025: el marroquí El Mahjoub Dazza triunfa en 2h09'43''    Nizar Baraka annonce une future zone industrielle dans la province de Taza    Le Maroc concentre 41 % des cyberattaques africaines contre les petites entreprises, selon la société Kaspersky    Santé au travail : Les tanneurs sous la menace de graves risques chimiques    Liga : le Real Madrid remporte le Clasico et met le Barça à cinq points    Marathon de Casablanca 2025 : le Marocain El Mahjoub Dazza triomphe en 2h09'43''    Marrakech rejoint le réseau mondial de Delta Air Lines avec une nouvelle liaison directe depuis Atlanta    Le SG de l'ONU dénonce les violations des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf    Une source sécuritaire répond au rapport de l'AMDH sur les condamnations de membres de GenZ Maroc    Saïd Bensedira estime que le Maroc a remporté la bataille diplomatique du Sahara grâce au trio Abdellatif Hammouchi-Nasser Bourita-Yassine Mansouri    Le Qatar veut s'implanter dans le marché marocain des énergies renouvelables et des technologies électriques    Connecting Moroccans in the Netherlands with economic opportunities in Morocco    Une délégation italienne à Laayoune    Chine-USA: Désescalade commerciale après 2 jours de négociations en Malaisie    Laâyoune : Préparatifs intenses pour la commémoration du 50ème anniversaire de la Marche Verte    Quand la passion du football rencontre la réalité médicale    Entretien - Youssef Guezoum : « Ma musique est bilingue. Elle parle à la fois le langage du monde et celui de mes origines »    Sous Pedro Sánchez, plus de 272 000 Marocains ont obtenu la nationalité espagnole, un flux inédit concentré sur certaines régions espagnoles    Rabat « De mes soucis elle a pleuré » : Un vers qui unit, un recueil qui inclut    Festival national du film 2025 : "La Mer au loin" de Saïd Hamich triomphe à Tanger    Interview avec Idriss Iounousse : «L'objectif du SIC est de démocratiser l'accès aux compétences numériques»    Cinquante ans après la Marche Verte : Laâyoune renouvelle son serment envers le Roi et la Nation    Hakimi : « Heureux d'avoir marqué, remporter le Ballon d'Or Africain serait une fierté »    UM6P : Clôture du programme national de formation au numérique et à l'IA au profit des enfants    Entre mémoire et culture, le Maroc à l'honneur à Bruxelles    France : La GenZ Maroc commémore le 60e anniversaire de l'enlèvement de Mehdi Ben Barka    Argentine : Le président Milei ouvre le marché des changes aux Américains    SM le Roi adresse un message de condoléances et de compassion aux membres de la famille de feu Mohamed Razin    Médiateur du Royaume: L'accès à la plateforme MARFI9I ouvert aux usagers du «Pass Jeunes»    Académie des Arts : la Fondation Al Mada donne un nouvel élan à la jeunesse créative    « Croissance » : un voyage gospel entre ciel et terre    Football : 50 ONG appellent Fouzi Lekjaa à intégrer l'amazigh    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Le recours à la drogue est très répandu»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 20 - 02 - 2004

Pour la médecin-psychiatre et anthropo-psychanalyste Rita El Khayat, l'idée selon laquelle la toxicomanie est une affaire de riches n'a pas de fondement. Les pauvres trouvent aussi leur toxicomanie, encore moins l'histoire de la mauvaise fréquentation, source d'influence. Pour elle, tout le monde est exposé au risque. Entretien.
Aujourd'hui Le Maroc : Plusieurs fils de «notables» sont impliqués dans des affaires de consommation de drogues. S'agit-il là d'un phénomène spécifique aux couches les plus aisées ?
Rita El Khayat : Je ne pense pas que la consommation de drogues est l'affaire des couches favorisées. Elle touche toutes les couches de la société. Dans tous les pays du monde, toutes les classes sociales sont concernées par ce phénomène. Il est désormais prouvé que les personnes qui n'y succombent pas jusqu'à 40 ans ont peu de chances de devenir accros. Cependant, il ne faut pas se cacher la réalité. Chez nous au Maroc, nous avons une longue tradition de la toxicomanie. La consommation du cannabis est largement répandue. Toutes les classes sociales sont touchées. Certes, aujourd'hui la consommation du kif, de par son image de vieux et de pauvre qu'il véhicule est en recul. Par contre, la consommation de haschich reste massive. Alors que le recours aux drogues dures est de plus en plus répandu. Je tiens toutefois à préciser que la population des filles et de femmes est à son tour touchée. Le recours à la drogue est très répandu.
Quelles sont, selon vous, les raisons derrière la prolifération de la consommation de la drogue chez les femmes ?
Vous savez, les angoisses, de quelles natures soient-elles, sont toujours les mêmes. La quête de l'allégement de la souffrance conduit, des fois, à des comportements divers. Que ce soit pour celle qui opte pour le voile, ou celle qui s'adonne à la drogue ou autre, la conduite reste le même. Soulager sa souffrance peut prendre différentes formes. Pis, la cigarette est aussi une forme de toxicomanie. Consommer jusqu'à deux paquets de cigarettes par jour est plus grave pour le corps. Il est ainsi détruit. Tout est affaire de dose.
Y a-t-il un profil type du consommateur marocain?
Franchement, l'idée selon laquelle la toxicomanie est une affaire de riches n'a pas de fondement. Les pauvres trouvent aussi leur toxicomanie, sauf que, pour les riches, ils ont accès à des produits-de «meilleure qualité». Rappelez vous les soûlards du quartier. Ils font généralement avec les moyens à leur disposition. Ils n'hésitent pas à recourir à l'alcool 90 degrés par exemple.
Autre aspect, la mauvaise fréquentation est généralement indiquée comme source d'influence menant à la toxicomanie, ce qui n'est absolument pas prouvé. Sur dix personnes qui s'adonnent à la drogue sous toutes ses formes, vous avez deux pour qui c'est un choix, un sera toxicomane alors que le reste n'est pas intéressé. Ceci pour dire que tout le monde est exposé au risque.
Existe-t-il des centres de désintoxication au
Maroc ?
Il y en a effectivement un à Rabat-Salé à l'hôpital Errazi. A ma connaissance, l'Union Européenne a essayé à son tour d'aider dans ce sens. Elle a alloué des fonds, mais malheureusement l'opération est restée sans suite.
Comment se fait l'accompagnement psychologique des toxicomanes ?
C'est avant tout une affaire de volonté. Ceux qui désirent réellement arrêter y arrivent mais le traitement est très long. Personnellement j'essaye de convaincre les parents qui forcent leurs enfants à se faire soigner qu'il faut d'abord que l'enfant soit motivé. Autre chose le risque de rechute suppose une meilleure compréhension. Il ne faut surtout pas se fâcher avec le patient. Il faut au contraire réessayer pour que l'objectif soit atteint. Par contre, je tiens à signaler qu'il m'arrive effectivement de traiter des patients dépendants de drogues dures. Je pense en particulier à certains marocains établis en Italie. Il m'arrive d'être découragée. Rien ne leur est proposé. Par exemple, la méthadone, le substituant connu, ou autres programmes de substitution ne sont malheureusement pas disponibles au Maroc. Il faut en parler. On ne sauve pas les gens dans le silence. Il faut sans cesse les motiver jusqu'à ce que la thérapie soit concluante. Les médicaments, psychotiques surtout, ne sont là que pour compenser. Malheureusement, les dégâts sont graves.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.