L'ex détenu de Guantanamo, le marocain Younes Chekkouri restera en prison et ne bénéficiera pas de la liberté provisoire comme l'avait annoncée un de ses proches. Selon la Coordination de défense des prisonniers islamistes au Maroc, M. Chekkouri ne sera pas libéré vendredi, comme elle l'avait annoncé citant un de ses proches selon lequel le juge chargé des affaires anti-terroristes près la Cour d'appel de Salé aurait accepté de faire bénéficier le prévenu de la liberté provisoire. La même source précise que cette information est due à un « malentendu » d'un des proches de Chekkouri qui assistait mardi à l'audience. Younes Chekkouri, poursuivi pour « atteinte à la sécurité de l'Etat », comparaîtra de nouveau devant le juge le 23 février prochain. Le New York Times, rappelle-ton, est revenu sur cette affaire en mettant l'accent sur le « flou juridique » qui l'entoure. Chekkouri, 47 ans, rappelle-ton, avait été incarcéré, le 23 septembre dernier, à la prison de Salé par décision du juge d'instruction chargé des affaires du terrorisme près l'annexe de la Cour d'appel de cette ville. Il est accusé d'atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat. Il avait été arrêté à son retour de Guantanamo où il avait été enfermé durant 13 ans. Son avocat marocain, Khalil Idrissi a déclaré dans un entretien téléphonique accordé au New York Times que son client est « bien traité physiquement » mais il est « extrêmement déprimé ». Interrogé si Chekkouri a été impliqué dans le Groupe combattant islamique marocain, Me Idrissi a affirmé qu'à la lecture des déclarations faites lors de son interrogatoire, rien ne l'incrimine dans ce sens. Son avocate britannique, Cori Crider avait, rappelle-t-on, qualifié de « honteux » le fait que son client soit incarcéré pour « atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat ». Crider, directrice de l'ONG britannique Reprieve (grâce) avait rappelé que son client avait été déclaré « libérable » par au moins six organismes américains dont la CIA, le FBI et les Départements d'Etat et de la défense, précisant au passage qu'il n'avait jamais ourdi un quelconque attentat. Pour sa part, le Ministre de la justice, Mustapha Ramid avait démenti les propos des défenseurs de Younés Chekkouri, selon lesquels le Maroc s'était engagé auprès des Etats-Unis à ne pas arrêter cet homme rapatrié en septembre dernier. « Nous avons bien négocié avec Washington pour rapatrier Chekkouri au Maroc, mais nous n'avons jamais donné l'assurance qu'il serait libéré » une fois rapatrié, avait déclaré M. Ramid.