Les rues du centre d'Alger étaient bondées pour ce 47ème mardi consécutif de contestation contre le système au pouvoir. Les manifestants réclament une assemblée constituante, une justice libre et un Etat civil. Quelque milliers d'étudiants ont défilé aujourd'hui à Alger contre le système en place, réclamant notamment «un Etat de droit, une justice indépendante, un système civil et la libération des personnes interpellées dans le cadre de la contestation, dont une vingtaine ont été condamnées à de la prison ferme». Partis depuis la Place des martyrs, les étudiants, accompagnés de citoyens, ont défilé sous une surveillance policière jusqu'à la Grande Poste, lieu de rassemblement traditionnel du mouvement de contestation qui secoue l'Algérie depuis maintenant onze mois. Les forces de l'ordre étaient fortement déployées dans la capitale. Les étudiants ont également défilé dans plusieurs autres villes du pays, selon des sites d'information algériens et de nombreux autres rassemblements ont été évoqués par des médias ou sur les plates-formes des réseaux sociaux. Passant, dans le centre d'Alger, les manifestants ont réclamé une justice indépendante et fustigé une «transition démocratique bâclée», exigeant la «dissolution des deux branches législatives du gouvernement, «l'organisation d'élections locales anticipées», «une ouverture politique et médiatique» et «la séparation des pouvoirs». C'est la troisième manifestation après la disparition du général Gaïd Salah, ex-homme fort qui a dirigé de facto l'Algérie depuis la démission début avril 2019, sous pression de la rue, du président Abdelaziz Bouteflika. La contestation refuse mordicus que l'appareil hérité d'Abdelaziz Bouteflika et le système qui gravite autour puisse gouverner encore, appelant à la mise en place d'institutions choisies par le peuple.