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Hélène Le Gal, Chakib Benmoussa et le baiser de Judas
Publié dans Barlamane le 08 - 06 - 2020

L'Ambassadrice de France au Maroc, Hélène Le Gal, a affirmé, dans un tweet, que Chakib Benmoussa, président de la Commission spéciale sur le modèle de Développement (CSMD) et ambassadeur du Maroc en France, lui a « présenté un point d'étape » de ladite commission. Un tweet polémique tant sur le fond que la forme, mais qui révèle des dessous bien plus sibyllins. Analyse.
Ce n'est pas la première fois qu'Hélène Le Gal suscite la polémique par les formulations de ses propos à l'égard du Maroc, de ses institutions ou des personnes qui les composent. Son discours doit donc être analysé à l'aide d'une double approche. En premier lieu, à la lumière de l'état actuel des relations franco-marocaines, puis, en second lieu, à la lumière de la personne d'Hélène Le Gal elle-même.
Revenons-en aux faits : à travers un tweet, Hélène Le Gal a « remercié » Chakib Benmoussa de lui avoir « présenté » le point d'étape du nouveau modèle de développement. Un tweet anodin à première vue mais qui est en réalité dénué de toute bienveillance, que ce soit à l'égard de Chakib Benmoussa qui n'est ni « Monsieur » ni « Son excellence », ou par rapport à la « bourde » diplomatique qu'il inculpe à Chakib Benmoussa. Pour faire dans les habitudes, un brin de suprématie a même été saupoudré par Hélène Le Gal sur sa publication, en affirmant que Chakib Benmoussa « lui » a « présenté » le point d'étape, au lieu d'employer le « nous » référant à la mission diplomatique, laissant sous-entendre une certaine hiérarchie. Benmoussa n'a pas non plus discuté avec Le Gal. Il ne lui a pas fait part ni partagé avec elle, il lui a bel et bien « présenté » le point d'étape. Le Gal se croit-elle en pays conquis, dans le pré carré français du temps de Jacques Focart?
Pour mieux comprendre le discours de Le Gal, jettons un coup d'œil sur son parcours professionnel. L'Ambassadrice de France peut se targuer d'une longue expérience dans le domaine de la diplomatie. Elle a intégré le ministère des Affaires étrangères en 1988, à l'âge de 21 ans seulement, puis a enchaîné les postes en Afrique, au Canada, en Europe et en Israël. Grâce à ses compétences, elle a été la première femme française nommée consul général au Québec, la première femme conseillère pour les affaires africaines à l'Elysée sous le mandat du président François Hollande, et la première femme à prendre les rênes de l'Ambassade de France en Israël en 2016, après avoir été première secrétaire, ainsi que la première française à être nommée ambassadrice au Royaume du Maroc. Elle a été décorée plusieurs fois, par son pays et par d'autres.
Mme Le Gal connait donc très bien les arcanes et les chemins sinueux de la diplomatie. Et aussi le poids des mots ! Lorsqu'elle était conseillère du président Hollande, un journaliste français lui avait demandé quelles étaient les raisons de la campagne menée par la presse de l'Hexagone contre le Maroc. Hélène Le Gal avait répondu avec un sang froid que c'était dans le panier des négociations. Elle ne semble donc pas commettre d'erreurs, mais plutôt des pas bien calculés, puissent-ils déplaire.
En 2012, la République du Rwanda avait refusé d'accréditer Hélène Le Gal en tant qu'Ambassadrice de la France, pour des raisons encore inconnues, causant une crise diplomatique entre les deux pays et poussant la France à rappeler son ambassadeur à Kigali pour consultations. Pendant sa mission à Tel Aviv (2016-2019), les autorités israéliennes ne semblaient l'avoir en odeur de sainteté. Elle n'était pas non plus l'interlocuteur apprécié de l'Elysée avec les chefs d'Etat africains quand elle officiait aux côtés de François Hollande.
Eu égard à ce bref aperçu historique, il est légitime de se poser des questions sur les dessous des remerciements sur Twitter de Mme Le Gal à l'endroit de Benmoussa. Ce genre d'échanges des ambassadeurs dans tous les pays du monde fait l'objet de notes à la hiérarchie et non de posts sur Facebook ou sur Twitter. Le tweet de Mme Le Gal n'est ni une bourde, ni une déclaration sincère mais sonne plutôt comme le baiser de Judas.
Quoi de mieux pour semer la zizanie dans un Maroc qui agace par son indépendance politique et par ses choix économiques, par son influence grandissante sur le continent africain, par son ambition à jouer dans la cour des grands ? Quoi de mieux aux yeux des commanditaires de cet acte pour se débarrasser d'un ambassadeur timoré qui occupe le poste depuis huit longues années, que de le jeter à la vindicte populaire et à la colère de sa hiérarchie ?
Notre ambassadeur a malheureusement marché sur la peau de banane de sa collègue Le Gal, et même avec sa bonté légendaire, sa naïveté et toute la bonne volonté du monde, sa naturalisation française ne lui facilitera aucunement la tâche auprès des marocains. Il ne lui reste alors que sa langue pour dire, tel Jesus : Hélène, c'est par un baiser que tu me livres…


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