Le Maroc accuse un retard en matière de délais de paiement, ce qui continue de menacer la viabilité des entreprises, surtout les TPME, selon le récent rapport du CESE. Le délai moyen a reculé de 56 jours en moyenne en 2018 à 42 jours en 2019 pour les établissements et entreprises publics (EEP). Néanmoins, cette diminution est à relativiser étant donné qu'elle ne tient pas compte des délais cachés, en amont du dépôt de la facture. En effet, il n'existe pas de mécanismes qui protègeraient les petits fournisseurs d'une éventuelle décision de l'ordonnateur public de retarder la date de réception de la facture pour différer l'activation de la phase de constatation du service fait. Pour leur part, les délais inter-entreprises privées demeurent excessifs. Les crédits inter-entreprises privées représenteraient près de 420 milliards de dirhams, soit quasiment l'équivalent du crédit bancaire octroyé aux sociétés non financières privées et aux entrepreneurs individuels à fin 2019. Selon les données de Coface arrêtées à fin juin 2019, le délai moyen de paiement entre entreprises privées frôle les 186 jours entre la date d'émission de la facture et le jour du paiement effectif. Ce délai moyen est décomposé en 93 jours de délai contractuel et 92 jours environ de retard de paiement. En plus de la lenteur de la généralisation de la digitalisation du processus de facturation, la difficulté de résorber les délais de paiement peut être attribuable, également, à la relation commerciale asymétrique entre petites et grandes entreprises qui conduit souvent à l'abstention des TPME de dénoncer les retards face à de grands clients, de peur de perdre leurs parts de marché.