Les Etats d'Asie-Pacifique préparent leur contribution à la Conférence mondiale de 2026 au Maroc contre le travail des enfants    Le Cameroun parie sur les services pour soutenir sa croissance    Les exportations turques de l'acier vers le Maroc progressent de 137,7 % en huit mois    Le groupe chinois Goldwind, à travers sa filiale marocaine, signe avec un accord de fourniture d'éoliennes avec EEM, passée sous l'égide de l'émirati AMEA Power    Denrées alimentaires : le Maroc parmi les principaux clients de l'Egypte    Enseignement supérieur : les Marocains, première communauté étudiante étrangère en France    Commerce : l'Irlande publie un guide "Doing Business in Morocco"    Malawi. Aux urnes citoyens !    La périlleuse banalisation de l'horreur    Sommet arabo-islamique d'urgence. Soutien unanime au Comité Al-Qods, présidé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et à l'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif    Doha. Arrivée de SAR le Prince Moulay Rachid pour représenter SM le Roi au sommet arabo-islamique d'urgence    Mondiaux d'athlétisme : le Kenya postule    Le Maroc progresse de neuf rangs dans l'Indice mondial de l'innovation 2025 et atteint son meilleur classement historique    Le Maroc perd 60 000 hectares de couvert arboré entre 2001 et 2024 selon Global Forest Watch    Edito. Préserver l'authenticité, mais encore    « Casa Guira » : la nouvelle comédie signée RedOne et Omar Lotfi dès le 17 septembre dans les salles marocaines    Indice mondial de l'innovation 2025: Le Maroc réalise un bond de 9 places    Le gouvernement examine le 18 septembre la loi sur les établissements de crédit et une convention fiscale avec le Burundi    Le temps qu'il fera ce mardi 16 septembre 2025    Triple E Awards : l'UEMF récompensée pour sa Chaire de l'Alliance des civilisations    Algérie : La nomination de Sifi Ghrieb, pari de Tebboune face à l'instabilité    Des ONG dénoncent le recrutement forcé de réfugiés sahraouis comme mercenaires dans les camps de Tindouf    Hausse record du trafic à l'aéroport de Pékin Daxing grâce à l'exemption de visa.    Coupe du Monde Féminine de Futsal – Philippines 2025 : Les Lionnes dans le groupe A    Botola Pro D1 : Une première journée riche en rebondissements et promesses    Botola D1 : Pluie de cartons rouges à Tanger en ouverture de la J2    S.M. le Roi adresse une Lettre au Conseil des Oulémas pour le 15e siècle de la naissance du Prophète    Pékin et Washington « très proches » d'un accord à Madrid concernant TikTok    Donald Trump au Royaume-Uni pour cimenter la relation spéciale avec Londres    Le Maroc renforce sa présence en Centrafrique : un message de gratitude du président Touadéra au roi Mohammed VI    Riyad : Réélection de Fouzi Lekjaa au Conseil exécutif de l'UAFA    Mondiaux d'athlétisme Tokyo-2025 (3000 m steeple) : Soufiane El Bakkali remporte la médaille d'argent    Interview avec RedOne : « Le Maroc était le choix naturel pour me lancer dans le cinéma »    Vernissage du peintre Barbara Piekarska Abou-Hilal à El Jadida : Une célébration picturale entre mémoire et territoire !    OM : Nayef Aguerd forfait face au Real Madrid en LdC    Morocco joins emergency Arab-Islamic summit in Doha to address Israeli attack on Qatar    Ferhat Mehenni écrit sur le colonialisme algérien en Kabylie    Al Hoceïma, chef-lieu d'une culture qui se fait «mémoire des diasporas»    Les températures attendues ce lundi 15 septembre 2025    Le temps qu'il fera ce lundi 15 septembre 2025    Moulay Rachid à Doha pour représenter le Roi au sommet arabo-islamique d'urgence    Dans «Mohammed V, dernier sultan et premier roi du Maroc», l'historien Benjamin Badier rappelle à la conscience collective une figure illustre et plus complexe qu'il n'y paraît    Taghazout Bay 2025 : La Coupe d'Afrique de Triathlon, dimanche 21 septembre    Nadia Fettah : Le Maroc, sous la conduite du Roi, est engagé en faveur de la coopération Sud-Sud    Tanger : la police arrête un jeune homme pour conduite dangereuse et tentative de corruption    MAGAZINE : Mustapha Bakbou, le blues du guembri    La cuisine marocaine étincelle de mille saveurs au Village international de la gastronomie à Paris    Cinéma : le 7e art marocain brille sur les canaux vénitiens    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le profond malaise qui demeure entre la France et l'Algérie s'exaspère
Publié dans Barlamane le 18 - 04 - 2021

Le soutien de l'Elysée au président du régime Tebboune n'a pas suffi à désarmer l'hostilité des généraux algériens, alors même qu'il alimente le ressentiment contre la France au sein de la jeunesse contestataire, écrit l'historien Jean-Pierre Filiu. Les polémiques, qui se sont succédé depuis plusieurs semaines pour dénoncer le passé colonial français, ont très largement gagné l'espace public algérien.
Sombre tableau franco-algérien ! Report d'un déplacement du premier ministre français, Jean Castex à Alger, les autorités algériennes ayant jugé officiellement le format de la délégation française trop réduit par rapport aux enjeux de cette visite. La diplomatie française «s'efforce de justifier ce report sine die par le contexte sanitaire. Mais un tel camouflet illustre bien les errements de la politique algérienne menée par Paris depuis plus d'un an, alors même que la contestation pacifiste du Hirak, suspendue par la crise sanitaire, a repris de plus belle en février» écrit l'historien Jean-Pierre Filiu.
Puis, les déclarations de Ammar Belhimer, le ministre algérien de la communication, qui a invité l'ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, à mots-couverts, à s'abstenir de rencontrer des opposants favorables à une transition démocratique. Enfin, le coup de grâce, «du jamais vu» : le 8 avril, El Hachemi Djaaboub, ministre algérien du travail, accuse la France d'être «l'ennemi traditionnel et éternel» de son pays.
C'est dans ce contexte que le nouvel ambassadeur d'Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud, a remis récemment ses lettres de créance au président Emmmanuel Macron, dans une atmosphère qualifiée de surchargée, marquée par les tentatives des pouvoirs publics français (contestées en Algérie) de multiplier les gestes de reconnaissance, inscrivant progressivement la guerre d'Algérie dans l'espace public et le calendrier national et déclassifiant des archives. «Le président français n'a pas pris la mesure de la nouvelle donne que le Hirak a imposée. Il a ainsi cru qu'Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre 2019, avec 60 % d'abstention, pouvait être son partenaire dans ce grand œuvre franco-algérien. C'était oublier que Tebboune ne représente que la façade civile d'un régime toujours fermement tenu par la haute hiérarchie militaire» détaille M. Filiu.
Le soutien de Macron au régime algérien a suscité un tollé dans l'opposition, qui a dénoncé l'ingérence de la France. Karim Tabbou, figure emblématique du Hirak, emprisonné durant dix mois, interpelle publiquement le président français dès novembre 2020 : «Dans la mesure où nous n'attendons aucun soutien de votre part, votre abstention aurait été moralement compréhensible pour le peuple algérien. Par contre, votre soutien affiché au régime algérien, un des plus liberticides de la Méditerranée, dévoile votre mauvaise foi et votre hypocrisie politique.» Le sentiment antifrançais des manifestations du Hirak, relancées depuis le 22 février, se confirme.
«M. Macron et la France sont désignés comme "complices" des généraux et du "régime militaire", en place depuis 1962, que les protestataires veulent enfin remplacer par un "pouvoir civil et démocratique". Ce combat pour la «nouvelle indépendance» du pays, qui visait jusqu'à présent la caste dirigeante à Alger, met aujourd'hui en cause l'ancien colonisateur. Une telle hargne contre la France est particulièrement perceptible chez les jeunes manifestants, qui scandaient, le 13 avril : "La France est de retour, mais la révolution est toujours là"» note la même source.
«La population tunisienne a eu l'élégance, après le renversement de Ben Ali en 2011, de ne pas tenir rigueur à la France de son soutien sans faille au dictateur déchu. Au moins le régime tunisien affichait-il, jusqu'à sa chute, sa proximité avec Paris, alors que la France cumule en Algérie la rancœur des autorités et celle de la contestation. L'absence de réaction de Paris à la provocation de M. Djaaboub encourage en outre la stratégie de la tension des dirigeants algériens», indique M. Filiu avant de conclure : «La France gagnerait sans doute à s'interroger sur les présupposés d'une politique qui, en Algérie, tend à faire l'unanimité contre elle.»


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.