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Le profond malaise qui demeure entre la France et l'Algérie s'exaspère
Publié dans Barlamane le 18 - 04 - 2021

Le soutien de l'Elysée au président du régime Tebboune n'a pas suffi à désarmer l'hostilité des généraux algériens, alors même qu'il alimente le ressentiment contre la France au sein de la jeunesse contestataire, écrit l'historien Jean-Pierre Filiu. Les polémiques, qui se sont succédé depuis plusieurs semaines pour dénoncer le passé colonial français, ont très largement gagné l'espace public algérien.
Sombre tableau franco-algérien ! Report d'un déplacement du premier ministre français, Jean Castex à Alger, les autorités algériennes ayant jugé officiellement le format de la délégation française trop réduit par rapport aux enjeux de cette visite. La diplomatie française «s'efforce de justifier ce report sine die par le contexte sanitaire. Mais un tel camouflet illustre bien les errements de la politique algérienne menée par Paris depuis plus d'un an, alors même que la contestation pacifiste du Hirak, suspendue par la crise sanitaire, a repris de plus belle en février» écrit l'historien Jean-Pierre Filiu.
Puis, les déclarations de Ammar Belhimer, le ministre algérien de la communication, qui a invité l'ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, à mots-couverts, à s'abstenir de rencontrer des opposants favorables à une transition démocratique. Enfin, le coup de grâce, «du jamais vu» : le 8 avril, El Hachemi Djaaboub, ministre algérien du travail, accuse la France d'être «l'ennemi traditionnel et éternel» de son pays.
C'est dans ce contexte que le nouvel ambassadeur d'Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud, a remis récemment ses lettres de créance au président Emmmanuel Macron, dans une atmosphère qualifiée de surchargée, marquée par les tentatives des pouvoirs publics français (contestées en Algérie) de multiplier les gestes de reconnaissance, inscrivant progressivement la guerre d'Algérie dans l'espace public et le calendrier national et déclassifiant des archives. «Le président français n'a pas pris la mesure de la nouvelle donne que le Hirak a imposée. Il a ainsi cru qu'Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre 2019, avec 60 % d'abstention, pouvait être son partenaire dans ce grand œuvre franco-algérien. C'était oublier que Tebboune ne représente que la façade civile d'un régime toujours fermement tenu par la haute hiérarchie militaire» détaille M. Filiu.
Le soutien de Macron au régime algérien a suscité un tollé dans l'opposition, qui a dénoncé l'ingérence de la France. Karim Tabbou, figure emblématique du Hirak, emprisonné durant dix mois, interpelle publiquement le président français dès novembre 2020 : «Dans la mesure où nous n'attendons aucun soutien de votre part, votre abstention aurait été moralement compréhensible pour le peuple algérien. Par contre, votre soutien affiché au régime algérien, un des plus liberticides de la Méditerranée, dévoile votre mauvaise foi et votre hypocrisie politique.» Le sentiment antifrançais des manifestations du Hirak, relancées depuis le 22 février, se confirme.
«M. Macron et la France sont désignés comme "complices" des généraux et du "régime militaire", en place depuis 1962, que les protestataires veulent enfin remplacer par un "pouvoir civil et démocratique". Ce combat pour la «nouvelle indépendance» du pays, qui visait jusqu'à présent la caste dirigeante à Alger, met aujourd'hui en cause l'ancien colonisateur. Une telle hargne contre la France est particulièrement perceptible chez les jeunes manifestants, qui scandaient, le 13 avril : "La France est de retour, mais la révolution est toujours là"» note la même source.
«La population tunisienne a eu l'élégance, après le renversement de Ben Ali en 2011, de ne pas tenir rigueur à la France de son soutien sans faille au dictateur déchu. Au moins le régime tunisien affichait-il, jusqu'à sa chute, sa proximité avec Paris, alors que la France cumule en Algérie la rancœur des autorités et celle de la contestation. L'absence de réaction de Paris à la provocation de M. Djaaboub encourage en outre la stratégie de la tension des dirigeants algériens», indique M. Filiu avant de conclure : «La France gagnerait sans doute à s'interroger sur les présupposés d'une politique qui, en Algérie, tend à faire l'unanimité contre elle.»


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