Très controversé pour ses avis sans ambages, les plates-formes numériques avaient retiré plusieurs de ses vidéos en raison de leurs contenus violents ou sans filtres. Le prédicateur marocain est mort à l'âge de 65 ans. Le prédicateur salafiste Abou Naïm est mort dans les premières heures de la journée du 8 juillet dans un hôpital à Casablanca, a annoncé son entourage. «Le cheikh est mort cette nuit à Casablanca. Il avait la Covid-19», a déclaré un de ses proches. Né en 1956, il a multiplié sans cesses les sorties contre les institutions représentatives de l'islam au Maroc et les gestionnaires des affaires de l'Etat. En 2020, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, il avait sévèrement critiqué le gouvernement à la suite de la décision du Conseil supérieur des ouléma de fermer les mosquées. À cette période, le Maroc comptait déjà 44 contaminations, mais le prédicateur qui qualifiait cette décision d'«illégale du point de vue de la charia», estimait que «les conditions nécessaires à une telle mesure ne sont pas remplies». Il a été arrêté par les autorités après cette vidéo et condamné à un an de prison avant d'être libéré en avril. Abou Naïm, connu pour ses positions extrémistes, a aussi interpellé pour des propos relevant de l'«incitation à la haine et à la violence», avec une fatwa contre l'Etat marocain et ses institutions après l'annonce de la fermeture des mosquées, décrétée mi-mars 2020, avait indiqué entretemps la DGSN. Au mois de février 2014, il a été condamné à un mois de prison avec sursis et une amende de 500 dirhams pour avoir qualifié plusieurs personnalités politiques marocaines "d'apostats".