Les camps de Tindouf et particulièrement le camp d'Aousserd, connaissent depuis le début du mois de février plusieurs actes de violence et de vandalisme, perpétrés par un groupe de jeunes désœuvrés ayant des liens avec les réseaux de trafic illicite qui sévissent dans les camps. Ces événements rappellent les sanglantes échauffourées qui ont eu lieu en 2022 entre des groupes de la tribu Reguibat et les forces du Front Polisario. D'après nos informations, le développement du trafic de drogue à Tindouf, en se superposant aux trafics existants de cigarettes et de cannabis, a engendré une situation où les acteurs traditionnels de la contrebande, les éléments radicaux et les marges corrompues des services de sécurité liées au Polisario se confrontent. Les complicités locales alimentent également la lutte entre des factions alliées à ces parties qui agissent en toute illégalité. Le dernier acte est survenu la nuit du 21 au 22 février, où trois camions-citernes ont été incendiés par ces jeunes. Selon nos sources, le groupe d'insurgés avait attaqué il y a trois jours, le soi-disant poste de police FP du camp Awserd. Ces tensions fragilisent davantage la situation de Brahim Ghali, 73 ans, reconduit récemment, pour un nouveau mandat de trois ans comme secrétaire général du Polisario lors d'une parodie de vote à laquelle ont participé 1 70 délégués lors d'un congrès tenu dans le sud algérien, dans un camp de séquestrés sahraouis à 175 km de la ville de Tindouf.