Alors que le pouvoir algérien est au milieu d'un silence de mort après l'assassinat de deux vacanciers d'origine marocaine qui se sont égarés en jet-skis dans une zone frontalière par des garde-côtes algériens, les relais du régime d'Alger tentent de sauver la face en établissant un parallèle douteux avec des événements en régions de conflit. TSA Algérie, organe de propagande du régime, va jusqu'à jeter «la suspicion sur la qualité des quatre» vacanciers «et leurs réelles intentions» dans un contexte de «prolifération du trafic de drogue et des traversées clandestines dans la zone». Traduction : Les victimes méritaient d'être exécutées comme de vils scélérats. Soit ignorance de la question, soit défaut de franchise, les médias du régime algérien se tiennent dans un vague déplorable. Répondre par des faux-fuyants alors que le scandale prend de l'ampleur est sûrement une mauvaise idée. Le site, naguère proche de la société civile algérienne, trouve d'ailleurs dans le passé la justification de l'assassinat terrible autorisé contre des individus désarmés et dans des conditions abominables : «En novembre 2021, lorsque l'aviation marocaine (sic !) a assassiné trois commerçants algériens à la frontière avec le Sahara occidental, l'Algérie avait réagi au plus haut niveau de l'Etat et saisi toutes les instances internationales.» Pourtant, le Maroc avait indiqué que cet incident est survenu dans une zone «empruntée exclusivement par des véhicules militaires des milices armées» du Front Polisario. Au moment même, l'armée mauritanienne avait démenti dans un communiqué qu'il se soit produit en territoire mauritanien. Entretemps, Rabat a officiellement déclaré que si «l'Algérie veut la guerre, le Maroc n'en veut pas. Le Maroc ne sera jamais entraîné dans une spirale de violence et de déstabilisation régionale», avant de déplorer des «accusations gratuites» qui ont été démontées par la suite. Une source autorisée a même déclaré que «si l'Algérie souhaite entraîner la région dans la guerre, à coups de provocations et de menaces, le Maroc ne suivra pas», ajoutant que «le Maroc n'a jamais ciblé et ne ciblera jamais des citoyens algériens, quelles que soient les circonstances et les provocations». Sauf que la propagande du régime algérien plonge dans de l'huile bouillante tout ce qui peut confondre ses mensonges. Mais ce qui n'a pas été dit, ce qu'il importe aujourd'hui plus que jamais de faire connaître, c'est l'égarement meurtrier de ceux qui dirigent l'Algérie. Le régime n'est pas si fortement établi qu'il ne puisse d'un jour à l'autre tomber, raison pour laquelle il multiplie les bravades avec ses voisins directs. Akram Kharief, toute honte bue Pour «l'expert en sécurité» Akram Kharief, fondateur du site Menadefense et réputé proche des piliers de la gérontocratie algérienne, la mise à mort des vacanciers sert à rappeler que Kiev a utilisé des drones-suicides navals contre la flotte militaire russe en mer Noire, et que s'égarer en mer et frapper le port de Sébastopol avec des engins sophistiqués, c'est la même chose. Qu'attendre, donc, de «ce [régime algérien] infâme, négation de toute morale, obstacle à tout progrès social, meurtrier du peuple et violateur des lois, né de la force et qui doit périr par la force, élevé par le crime et qui doit être terrassé par le droit», pour paraphraser le grand Victor Hugo ? L'histoire retiendra le visage décomposé de la mère de M. Kessi et l'attitude accablée de cette noble femme sur qui s'est appesanti le pire des malheurs ; la perte d'un fils.