Londres a ouvert une consultation publique sur l'évaluation environnementale transfrontalière du projet Xlinks, une infrastructure énergétique d'une ampleur inédite destinée à relier le Maroc au Royaume-Uni par un câble sous-marin de plus de 3 800 kilomètres. Destinée à acheminer de l'électricité renouvelable produite dans le sud du Maroc vers le réseau britannique, cette interconnexion traversera des écosystèmes marins. La consultation, qui se déroule du 6 mars au 17 avril 2025, permettra de recueillir les observations des citoyens et des parties prenantes avant une décision des autorités britanniques attendue cette année. Le gouvernement britannique a annoncé l'ouverture d'une consultation publique relative à l'examen environnemental transfrontalier du projet d'interconnexion électrique Xlinks Maroc-Royaume-Uni, un chantier d'une ampleur inédite destiné à relier le Maroc au Royaume-Uni par un câble sous-marin de plus de 3 800 kilomètres, selon un document exclusif obtenu par Barlamane.com. Porté par la société Xlinks 1 Limited, ce projet repose sur la construction d'un vaste complexe énergétique dans la région de Guelmim-Oued Noun, au sud du Maroc. Ce site de 1 500 km2 combinera des centrales solaires et éoliennes, couplées à un système de stockage par batteries de grande capacité. L'objectif est de produire jusqu'à 11,5 gigawatts d'électricité, dont 3,6 gigawatts seront acheminés en continu vers le Royaume-Uni grâce à quatre câbles sous-marins à courant continu haute tension (CCHT). Ces câbles, longs d'environ 3 800 kilomètres chacun, suivront un tracé traversant les eaux territoriales et les zones économiques exclusives de plusieurs pays, notamment le Portugal, l'Espagne et la France, avant d'atteindre leur point de connexion dans le comté de Devon, au sud-ouest de l'Angleterre. Sur le territoire français, ils parcourront environ 786 kilomètres, dont 155 kilomètres dans les eaux territoriales et 631 kilomètres dans la zone économique exclusive. Le projet représente un investissement estimé entre 22 et 24 milliards de livres sterling. Une fois opérationnel, il pourrait couvrir environ 8 % des besoins énergétiques du Royaume-Uni et alimenter jusqu'à 7 millions de foyers en électricité bas-carbone. Une consultation publique pour évaluer les conséquences environnementales En application de la convention d'Espoo de 1991, qui encadre l'évaluation des incidences environnementales dans un cadre transfrontalier, le ministère britannique du logement, des communautés et du gouvernement local a été officiellement saisi par l'inspection de l'urbanisme du Royaume-Uni. Après un premier examen, le secrétaire d'Etat britannique a jugé nécessaire d'ouvrir une consultation publique, considérant que cette infrastructure pourrait avoir des répercussions s'étendant au-delà des eaux territoriales du Royaume-Uni. Les citoyens et les acteurs concernés sont invités à soumettre leurs observations entre le 6 mars et le 17 avril 2025. L'ensemble des documents relatifs à cette évaluation est accessible en ligne sur le site de l'inspection de l'urbanisme britannique ainsi que dans plusieurs administrations locales, où des consultations sur rendez-vous sont également possibles. L'un des principaux enjeux soulevés concerne les milieux marins traversés par le tracé des câbles, notamment les zones sensibles du plateau continental européen. Les contributions recueillies devront éclairer la décision finale des autorités britanniques, attendue plus tard cette année. À l'issue d'un premier examen mené par le secrétaire d'Etat britannique, il a été établi que cette infrastructure pourrait engendrer des répercussions environnementales s'étendant au-delà des seules eaux territoriales du Royaume-Uni, justifiant ainsi l'ouverture d'une procédure de consultation publique. Plusieurs débats auront lieu, notamment sur les écosystèmes marins traversés par le tracé du câble, notamment dans les zones sensibles du plateau continental européen. La consultation en cours entend examiner ces préoccupations et éclairer la décision finale des autorités britanniques, attendue cette année.