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Qualité des eaux de surface à Kénitra : une évaluation rigoureuse des paramètres physico-chimiques démontre une empreinte humaine grandissante sur les milieux aquatiques
Une étude approfondie, récemment publiée dans l'African Journal of Biomedical Research (AJBR), apporte un éclairage scientifique sur la qualité des eaux de surface dans la province de Kénitra. À travers une analyse méthodique des paramètres physico-chimiques, les chercheurs de l'Université Hassan 1er de Settat et de l'Institut supérieur des professions infirmières et des techniques de santé (ISPITS) ont mis en évidence des déséquilibres préoccupants, révélateurs des pressions croissantes exercées sur les ressources hydriques de la région. Une altération progressive des équilibres hydriques L'évaluation des échantillons prélevés met en relief une minéralisation marquée de l'eau, attestée par une conductivité électrique dépassant 700 μS/cm. Une telle valeur, excédant les normes admises pour une eau de bonne qualité, témoigne d'une charge ionique élevée, vraisemblablement attribuable à l'infiltration de polluants agricoles et industriels. Par ailleurs, la concentration en nitrates dépasse localement 50 mg/L, une teneur excédant les seuils définis par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'eau potable. Une telle charge azotée révèle une présence significative d'effluents agricoles, issus notamment de l'épandage intensif d'engrais chimiques. La turbidité, oscillant entre 2 et 25 NTU, traduit une charge en matières en suspension susceptible d'altérer la photosynthèse aquatique et d'affecter la faune benthique. Quant à l'oxygène dissous, dont les valeurs avoisinent 5 mg/L, il témoigne d'une qualité de l'eau oscillant entre un état acceptable et une dégradation préoccupante. Pressions anthropiques et vulnérabilité écologique L'étude met en évidence une empreinte humaine grandissante sur les milieux aquatiques de la province de Kénitra. L'urbanisation croissante, la croissance démographique et l'expansion des surfaces irriguées participent à une charge polluante qui fragilise la résilience des écosystèmes aquatiques. Les résultats obtenus suggèrent une nécessité impérieuse de réévaluer les pratiques agricoles et de mettre en œuvre des méthodes de dépollution adaptées, afin de limiter l'accumulation de substances altérant la qualité de l'eau. Vers une gestion raisonnée des ressources hydriques Face aux pressions cumulatives pesant sur les eaux de surface, l'élaboration d'une stratégie d'assainissement et de surveillance approfondie s'impose. Un suivi rigoureux des paramètres physico-chimiques permettrait d'identifier les sources de contamination et d'adopter des mesures correctives appropriées. Les auteurs de cette recherche soulignent également la nécessité d'un encadrement plus strict des rejets industriels et agricoles, afin d'endiguer la propagation des contaminants et de préserver la qualité des ressources hydriques. En définitive, cette étude offre des perspectives essentielles pour une gestion équilibrée et scientifique de l'eau dans la province de Kénitra, dans un contexte où la raréfaction des ressources et la pollution exigent des solutions à la hauteur des enjeux environnementaux et sanitaires.