En lisant ce qu'a écrit Jerando sur son site Tahadi, "Dbibina" se demande à quel jeu joue cet individu, celui qui se prétend redresseur de torts et qui se présente comme un défenseur de la monarchie. Celle-ci ne lui a rien demandé au demeurant, relève "Dbibina", qui reste pourtant perplexe sur la nature de cet homme qui n'est aucunement gêné de changer d'opinion, comme on change de veste. Comment cet homme, Hicham Jerando, peut‐il en effet soutenir tranquillement une chose et son contraire ? En lisant son dernier «tract», sur Facebook, "Dbibina" apprend que Jerando croyait hier la monarchie et le Monarque responsables de tous les travers que connaît le Royaume, et le voilà soudainement qu'il devient un fervent défenseur du Trône. Aujourd'hui, il clame haut et fort 'je suis royaliste', 'je défends mon pays', 'vive le Roi', 'j'aime le Roi', 'je défends l'intégrité territoriale de mon pays'. Qui espère‐t‐il convaincre en disant cela ? Il s'agit d'une simple manœuvre tactique, d'une manœuvre opportuniste, car Jerando a pu voir les levées de boucliers contre lui. "Dbibina" constate qu'en fait, depuis quelques semaines, cet homme ne montre qu'une seule chose, qu'il est désemparé de se savoir vomi par le peuple marocain ; alors il recule en panique et s'en prend à la police, à la justice, aux institutions qu'il dit corrompues, en un mot à ce qu'il décrit comme 'l'Etat profond'. Dans sa vidéo insultante diffusée l'année dernière, Jerando s'en prend pourtant directement au Roi Mohammed VI en traduisant le long article de The Economist, un article truffé d'inepties et de contre‐vérités sur la monarchie et le Souverain. Dans cette fameuse vidéo, il fait siennes les assertions saugrenues dictées à ce journal britannique par Majdoubi, Lemra‐bête et Ziane, qui s'attellent à matérialiser dans les médias internationaux, l'existence au Maroc d'un 'Etat profond', voire même d'une 'structure secrète'. Mais n'était‐ce pas ce même Etat profond aux allures de structure secrète, dont le maître chanteur Jerando a récemment réclamé à ses représentants de s'attabler avec lui ? Pourquoi ? Pour les rançonner ? En contrepartie de quoi ? De son simulacre d'allégeance au Roi ? "Dbibina" sait qu'il n'est pas médecin, mais il se demande si ce type est en possession de toutes ses facultés et il se demande aussi si ce n'est pas un complexe infantile qui l'anime. En effet, cet homme, parti au Canada où il gère une société de vêtements, a besoin de reconnaissance, a besoin de garder le contact avec le pays, a besoin de se rassurer en se croyant populaire et vertueux, peut‐être même admiré, il doit même en rêver depuis l'enfance. En réalité, Jerando vit une profonde dépression. Et il le sait. La raison, "Dbibina" la connaît, ou plutôt il les connaît, elles sont deux : la première est qu'il voit son audience le fuir, tant son discours ne passe plus, et qu'en désespoir de cause, il doit changer de position. La seconde raison est qu'il se sait recherché activement par les justices du Canada et du Maroc. Jerando ne sait plus comment reculer, comment recalibrer son discours. Il regrette ses revenus, qui ont fondu comme neige au soleil, ainsi que le montrent ses audiences en chute libre. Et il regrette enfin le temps où il n'était recherché par personne et où il pouvait vivre tranquillement sa vie d'expatrié marocain. Oui, mais "Dbibina" n'a que dédain pour cet individu qui, lancé dans sa course à la notoriété et à l'enrichissement facile, a impliqué et compromis sa famille, actuellement poursuivie par la justice. Alors, lui qui se dit déterminé à se battre jusqu'à son dernier souffle, pourquoi ne se bat‐il donc pas pour sa sœur, son mari et leurs enfants ? Il les laisse lâchement répondre devant la justice marocaine d'actes qu'il les a poussés à commettre, en prenant, quant à lui, la poudre d'escampette pour se photographier avec les singes en Indonésie. Entre mépris pour cet homme, colère ou pitié, "Dbibina" hésite. Il choisit finalement le mépris.