Eli Feldstein et Yonatan Urich, collaborateurs de tout premier plan du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, seront prochainement inculpés pour des délits financiers dans le cadre de l'enquête en cours dite «Qatargate», selon une source judiciaire de haut rang s'étant confiée au journal Maariv. Cette affaire, scrutée de près par l'unité nationale en charge de la criminalité grave et internationale au sein de Lahav 433 — le bras d'élite de la Police israélienne — est menée en étroite coopération avec le Service général de sécurité intérieure (Shin Bet). Elle se concentre sur des soupçons de transferts d'argent illicites et de prestations occultes en faveur de l'émirat du Qatar, dans un contexte de rivalités régionales aiguës. Eli Feldstein, qui officiait en qualité de porte-parole au sein de l'entourage du chef du gouvernement, est soupçonné d'avoir été employé de manière dissimulée par Jay Footlik, homme d'affaires américain jouant, à l'époque, un rôle d'intermédiaire officieux pour le compte de Doha. Le versement de ses honoraires aurait transité par un homme d'affaires israélien, lequel a reconnu avoir facilité l'opération à des fins de dissimulation fiscale. D'après les premiers éléments recueillis, Yonatan Urich aurait été intégré ultérieurement à cet agencement. Les deux hommes auraient mobilisé diverses tribunes médiatiques pour diffuser des contenus favorables à l'image du Qatar, au détriment apparent des intérêts de l'Egypte. Cette campagne de communication parallèle aurait visé à réhabiliter la réputation du Qatar dans l'opinion israélienne. L'enquête, qui a connu une inflexion notable au début du mois d'avril, a vu M. Feldstein convoqué puis interrogé dans les locaux de l'unité nationale d'enquête de Lahav 433, avant d'être assigné à résidence. De surcroît, les investigations ont mis au jour des éléments susceptibles de relier M. Urich à une autre affaire distincte, relative à la divulgation de documents classifiés. Selon des sources citées par Walla, les téléphones portables saisis à son domicile renferment des messages effacés, dont certains établiraient un lien direct avec la fuite d'un document secret — lequel aurait été transmis à M. Feldstein par un officier supérieur, Ari Rosenfeld, également mis en cause. Ce document aurait ensuite été diffusé par le quotidien allemand Bild. Le parquet doit encore se prononcer sur l'opportunité d'une double inculpation de M. Urich, tant pour son rôle dans l'affaire Qatargate que dans celle des documents confidentiels. Pour l'heure, le dossier ne cesse de prendre de l'ampleur et pourrait, selon plusieurs observateurs, ébranler encore le cercle rapproché du Premier ministre.