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La présence de mercenaires du Polisario en Syrie pose de nouveaux défis à la justice transitionnelle, affirme un rapport pakistanais
Publié dans Barlamane le 16 - 08 - 2025

Des documents officiels syriens récemment dévoilés et plusieurs sources locales confirment que des combattants du Front Polisario, mouvement séparatiste soutenu par l'Algérie, ont été présents en Syrie aux côtés des forces du régime Assad. Selon le portail pakistanais Dawn, un rapport de 2012 du Service de sécurité 279, authentifié par des spécialistes, recense «120 combattants sahraouis» répartis en quatre brigades dans l'armée arabe syrienne, évoquant aussi des contacts entre dirigeants du Polisario et le Hezbollah libanais dès janvier 2011. Ces informations corroborent, selon le journal Washington Post cité par Dawn, les témoignages de responsables régionaux et européens indiquant que des Sahraouis ont été formés en Syrie par l'Iran et le Hezbollah, des centaines d'entre eux étant aujourd'hui détenus par les nouvelles autorités syriennes.
Alliances et calculs politiques
Selon Wael Olwan, directeur de recherche au centre Jusoor Studies à Damas, le régime syrien de Hafez puis de Bachar al-Assad «a toujours soutenu des groupes séparatistes pour exercer des pressions sur des Etats». Il ajoute : «Ils ont soutenu le PKK contre la Turquie, les Houthis contre l'Arabie saoudite, les forces de Haftar contre le gouvernement de Tripoli et le Front Polisario contre le Maroc».
Cette logique éclaire la convergence entre l'Algérie, soutien déclaré du régime Assad, et le Front Polisario, adversaire du Maroc. En 2018, selon les propos de Nasser Bourita, ministre marocain des affaires étrangères, l'Iran et le Hezbollah ont fourni armes et formation au Front Polisario, utilisant l'ambassade d'Iran à Alger pour acheminer une cargaison d'armes.
En février, rappelle Dawn, le ministre algérien des affaires étrangères Ahmed Attaf a exigé à Damas la libération de militaires algériens et de combattants sahraouis détenus en Syrie. Mais le président syrien par intérim Ahmed al-Charraa a refusé, déclarant que des généraux algériens et environ 500 soldats de l'armée algérienne et du Polisario seraient jugés en Syrie.
Arrestations et fuites
Des sources indépendantes citées par Dawn rapportent que soixante-dix combattants du Polisario et des militaires algériens ont été arrêtés en décembre 2024 au sud d'Alep, près de l'aéroport militaire d'Abou Zouhour. Un journaliste local a affirmé que «le groupe est actuellement détenu à Idlib». Une autre source a confirmé que «le lendemain de la libération d'Alep, environ cinquante-huit combattants du Polisario ont été arrêtés près de l'aéroport d'Abu al-Duhur et sont actuellement détenus à Idlib».
Selon une troisième source, la plupart de ces combattants sont emprisonnés : certains ont reconnu leurs liens avec les Gardiens de la révolution iraniens et les services de renseignement algériens, admettant avoir commis des crimes de guerre contre des civils syriens. Wael Olwan affirme que «le régime supervisait ce dossier mais en collaboration avec le Hezbollah et les Gardiens de la révolution iraniens». De son côté, le chercheur syrien Abbas Sherifa a déclaré que le Polisario disposait d'un bureau politique à Damas, tandis que l'entraînement militaire se déroulait au Liban sous l'égide du Hezbollah.
Réactions du Polisario
Interrogée par Dawn, Nana Labat Rachid, «conseillère» de Brahim Ghali, a dénoncé les supposés «mensonges» de Rabat sans expliciter. Elle a souligné que le Washington Post avait dû corriger son article initial pour avoir omis de contacter le Front Polisario avant publication. Elle a précisé que la Rasd avait jadis une ambassade à Damas, supprimée après l'accession de Bachar al-Assad, et a rappelé que «la non-ingérence dans les affaires internes des autres pays est un principe clair du Front Polisario».
Justice post-conflit
Selon Dawn, les médias syriens ont confirmé que les bureaux du Polisario à Damas avaient été fermés en mai dernier. La présence de ces combattants sahraouis en Syrie illustre la complexité des dossiers laissés ouverts par la guerre. Abdel-Basset Abdel Latif, président de la Commission syrienne pour la justice transitionnelle, a révélé que son organisme collabore avec Interpol et d'autres instances internationales pour poursuivre les principaux responsables du régime Assad, dont Bachar et son frère Maher. Dans une déclaration à la chaîne Al-Arabiya, il a ajouté qu'il n'excluait pas la responsabilité de «milices transfrontalières, y compris des membres du Hezbollah, impliqués dans le sang versé en Syrie».
Au-delà de cette annonce, la question du traitement des combattants étrangers reste entière. Selon des observateurs cités par Dawn, la justice syrienne n'a jusqu'ici ni instruit de procès publics, ni établi de mécanismes clairs de réparation pour les victimes. Les détentions massives, notamment à Idlib, n'ont pas débouché sur des procédures transparentes. Certains prisonniers, selon ces sources, ont reconnu leurs liens avec des services étrangers et leur implication dans des crimes contre des civils, sans que la justice transitionnelle ait encore pu déterminer leur responsabilité exacte dans le cadre d'un procès équitable.
Cette opacité alimente, selon des chercheurs syriens interrogés par Dawn, la crainte d'une instrumentalisation politique des procès à venir. Beaucoup redoutent que les détenus ne servent de monnaie d'échange dans des négociations régionales entre Damas, Téhéran et Alger. D'autres estiment que l'absence de vérité publique empêche les familles syriennes de tourner la page de la guerre.
Le président de la Commission de justice transitionnelle insiste pourtant sur le caractère vital de cette entreprise : selon lui, «la justice n'est pas un luxe géopolitique, mais une nécessité pour le peuple syrien, qui a souffert non seulement d'un seul régime, mais aussi du poids de multiples agendas étrangers». Cette déclaration met en relief l'ambition de transformer une Syrie meurtrie en un pays apte à rétablir le droit, au-delà des intérêts des puissances régionales.
En filigrane, se dessine un dilemme : comment juger des mercenaires venus de Tindouf, d'Algérie, du Liban ou d'Irak, sans réduire ces procès à des règlements de comptes diplomatiques ? Comment faire en sorte que la justice syrienne, en coopérant avec Interpol et d'autres organes, demeure crédible auprès d'un peuple qui réclame vérité et réparation ?
À cet égard, Abdel Basset Abdel Latif rappelle que la Commission explore des partenariats avec des instances internationales pour recueillir témoignages et preuves, y compris contre des figures du régime Assad. Mais selon des sources proches du dossier citées par Dawn, ces efforts restent jusqu'ici inaboutis, faute de moyens et face à l'ampleur des crimes.
Plusieurs voix s'élèvent enfin pour rappeler que la réconciliation nationale syrienne ne pourra se réaliser qu'au prix d'un examen exhaustif des responsabilités. Comme le note un expert militaire interrogé par Dawn, «les Syriens veulent plus que l'effacement de leurs souffrances : ils demandent la vérité, la responsabilité et la possibilité de reconstruire une société où les milices étrangères ne décident pas de leur avenir».


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