La Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) a tenu à rappeler, lundi 12 mai, que l'autorisation de sortie exceptionnelle des détenus, notamment pour rendre visite à un proche malade ou assister à des obsèques familiales, relève exclusivement de sa compétence, dans le respect des dispositions légales en vigueur. Dans une mise au point publiée en réaction à une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux par un ancien détenu, la DGAPR a dénoncé des «allégations infondées» prétendant que la sortie du détenu N.Z pour rendre visite à son père hospitalisé ne dépendait pas de ses services, mais aurait été décidée par d'autres instances. La Délégation précise que ces propos traduisent une méconnaissance manifeste de la loi n°10.23 régissant l'organisation des établissements pénitentiaires, et plus particulièrement de son article 218. Des autorisations encadrées par la loi et soumises, le cas échéant, à accord judiciaire La DGAPR rappelle que les sorties exceptionnelles de détenus sont strictement encadrées par les dispositions légales précitées. Elles sont délivrées sous sa seule autorité, et, s'il s'agit d'une personne en détention provisoire, l'accord préalable des autorités judiciaires compétentes est requis. Ces permissions s'inscrivent, selon la Délégation, dans une approche fondée sur le respect de la dignité humaine et le maintien des liens familiaux et sociaux des personnes incarcérées. À titre illustratif, en 2023, huit détenus ont été autorisés à visiter des proches gravement malades, que ce soit au domicile familial ou en milieu hospitalier, tandis que vingt autres ont été exceptionnellement autorisés à assister à des cérémonies funéraires. Pour l'année 2024, trois détenus ont bénéficié d'autorisations pour des visites à des malades, et treize autres pour assister à des enterrements. Le cas du détenu N. Z. et la réalité du dispositif Concernant le détenu N. Z., objet central de la polémique relayée en ligne, la DGAPR précise qu'il a bénéficié à deux reprises de telles mesures : la première le 30 juin 2021, afin de se rendre dans une clinique privée de Tanger auprès de son père, et la seconde le 14 janvier 2024, pour visiter sa grand-mère hospitalisée à Al Hoceïma. La Délégation insiste sur le fait que ces autorisations sont accessibles à l'ensemble des détenus, «y compris ceux poursuivis dans des affaires sensibles», dont bon nombre ont d'ailleurs déjà bénéficié de mesures analogues. Conditions de travail et communication avec les familles Réagissant à d'autres accusations relayées dans la même séquence vidéo, la DGAPR précise qu'un nouveau règlement interne a récemment été instauré au sein de l'administration pénitentiaire. Ce cadre rénové a permis une revalorisation des indemnités allouées aux agents, tous grades confondus, en reconnaissance de leur engagement constant en faveur de la sécurité carcérale. En outre, la Délégation réfute l'accusation selon laquelle un détenu n'aurait pas été informé du décès d'un proche. Elle assure que les directions des établissements pénitentiaires informent systématiquement les intéressés dès réception de l'avis de décès, et mettent à leur disposition des lignes téléphoniques fixes pour leur permettre de maintenir le contact avec leurs familles.