Le Travel Indaba 2025, grand-messe panafricaine du tourisme, s'est ouvert à Durban sur une note à l'unité continentale, portée par le vice-président sud-africain, Shipokosa Paulus Mashatile. Ce dernier a appelé à dépasser les barrières artificielles, raviver la mémoire des figures fondatrices de l'Afrique libérée et déployer des politiques concrètes pour faire du tourisme un levier d'émancipation et de prospérité partagée. Mention élogieuse du Maroc Dans son énumération des divers joyaux du continent, le vice-président sud-africain a exalté «les paysages culturels du Maroc», placés aux côtés d'autres hauts lieux touristiques africains tels que la montagne de la Table, les chutes Victoria ou les parcs nationaux de l'Ouganda. Le Maroc est ainsi présenté comme un fleuron du patrimoine africain, symbole d'une Afrique riche de ses civilisations et traditions millénaires, dont le tourisme doit révéler les strates profondes. «Les touristes du monde entier peuvent désormais découvrir une diversité d'attraits, allant des repères iconiques tels que la montagne de la Table ou les chutes Victoria, à nos villes vibrantes et nos réserves animalières – sans oublier les parcs nationaux de l'Ouganda et les paysages culturels du Maroc», a-t-il déclaré. Plaidoyer pour une Afrique unifiée et hospitalière M. Mashatile a exhorté les Etats du continent à tisser des alliances durables dans le domaine du tourisme. Il a évoqué les luttes des figures emblématiques telles que Jomo Kenyatta, Julius Nyerere ou Thomas Sankara, pour souligner que «l'Afrique n'a jamais été unie par des intérêts mais par une humanité partagée, enracinée dans l'Ubuntu», cette philosophie de solidarité et d'interconnexion. Face aux défis persistants – pauvreté, instabilité, inégalités, changement climatique – il a plaidé pour une réponse collective, conjuguant intégration régionale et développement inclusif. Tourisme comme socle économique Le secteur touristique est apparu comme un axe structurant du développement continental. Selon M. Mashatile, en 2023, le tourisme représentait 6,8 % du PIB africain, contre 5,9 % l'année précédente, et pourrait atteindre 10,4 % d'ici 2030. En Afrique du Sud, cette industrie soutient déjà 1,68 million d'emplois – un chiffre que Pretoria espère porter à 2,2 millions dans les cinq prochaines années. Il a insisté sur la nécessité de développer un tourisme intra-africain vigoureux, capable de stimuler les économies locales, favoriser l'interconnaissance culturelle et encourager les investissements transfrontaliers. Dans cette optique, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est appelée à jouer un rôle moteur. Clôturant son allocution par un appel à la réciprocité et à l'investissement interne, le vice-président sud-africain a proclamé : «L'avenir de l'Afrique appartient à ceux qui choisissent l'Afrique. Choisissons de visiter les pays de nos frères. Choisissons d'investir dans leurs entreprises.»