Le Haut-Commissariat au plan (HCP) a livré une lecture chiffrée du déclin structurel de la pauvreté multidimensionnelle au Maroc sur la période 2014-2024, à travers une étude intitulée «Cartographie de la pauvreté multidimensionnelle : paysage territorial et dynamique», fondée sur les données des deux derniers recensements généraux de la population et de l'habitat (RGPH). L'indice national de pauvreté multidimensionnelle a connu une contraction significative, passant de 4,5 % en 2014 à 2,5 % en 2024. La part des Marocains touchés par ce type de précarité est tombée de 11,9 % à 6,8 %, traduisant une amélioration sensible des conditions de vie de la population. L'intensité moyenne des privations vécues par les personnes concernées a connu, pour sa part, une atténuation modeste, passant de 38,1 % à 36,7 %. Le phénomène demeure, toutefois, fortement enraciné dans les campagnes, où réside encore, en 2024, près de 72 % des personnes touchées, contre 79 % dix ans auparavant. La ruralité, sans cesser d'être le principal foyer de la pauvreté multidimensionnelle, a néanmoins enregistré des améliorations notables, tant en ampleur qu'en profondeur. L'ensemble des régions du Royaume a connu une décrue de cet indicateur, avec une régression marquée dans les provinces historiquement les plus affectées. L'étude observe une tendance à la baisse presque généralisée à l'échelle des 75 provinces et préfectures, bien que des disparités territoriales persistent. À l'échelon communal, 93,8 % des collectivités locales ont enregistré un reflux du taux de pauvreté, les milieux ruraux affichant une évolution plus prononcée (95,5 % des communes) que les espaces urbains (88,4 %). L'étude fait ressortir le rôle déterminant des politiques publiques de développement humain mises en œuvre au cours de la décennie écoulée. Le HCP souligne notamment l'apport du programme national INDH, qui a contribué à améliorer durablement les conditions d'existence dans les zones les plus démunies. Dans les 702 communes rurales bénéficiaires des deux premières phases de ce programme, la proportion des habitants en situation de pauvreté multidimensionnelle est passée de 27,8 % à 15,5 %, soit un recul de 12,3 points de pourcentage. En comparaison, dans les communes non ciblées, le taux est passé de 19,0 % à 10,6 %, soit un écart réduit à 8,4 points.