Le ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaïd, a annoncé lundi devant la Chambre des représentants l'élaboration d'un nouveau texte législatif relatif au Conseil national de la presse (CNP). Ce projet de loi, examiné par le gouvernement dans sa forme, sera enrichi sur le fond à travers des concertations avec les professionnels du secteur, dans une logique d'auto-régulation de la profession journalistique. Répondant à une question portant sur «l'autorégulation du secteur de la presse», M. Bensaïd a précisé que les enseignements tirés de l'expérience actuelle ont constitué une trame pour la rédaction du nouveau texte. Il s'agit, selon lui, de parvenir à «un texte garantissant l'autorégulation et la moralisation de la profession de presse». Le ministre a mis en lumière le cheminement qui a conduit à la création du CNP, en affirmant que ce processus, «bien plus qu'une simple mesure administrative, reflète une prise de conscience profonde que la liberté de la presse, telle que garantie par la constitution, ne saurait se concrétiser qu'à travers des mécanismes d'autorégulation». Il a souligné que cette démarche vise à affermir la liberté professionnelle et à consacrer le droit constitutionnel à son exercice, rappelant que l'article 28 de la constitution érige l'organisation démocratique du secteur de la presse en exigence fondamentale. L'autorégulation, a-t-il poursuivi, a pour vocation de prémunir la profession contre les pratiques dévoyées susceptibles d'en compromettre la crédibilité, telles que la désinformation, la diffusion de fausses nouvelles ou autres dérives contraires à l'éthique. Et de conclure que «l'autorégulation n'est pas l'apanage exclusif des journalistes, mais concerne l'ensemble du corps social, dans la mesure où la presse est au service de la société».