La société Caitlyn India Private Limited (CIPL) a annoncé, le 27 mai, un investissement de 400 crores de roupies (environ 44 millions d'euros) en vue de l'édification d'un complexe intégré de production d'acide phosphorique dans le sud de l'Inde, avec mise en service prévue à l'horizon de l'exercice budgétaire 2026–2027. L'installation occupera une superficie comprise entre 12 et 20 hectares dans une zone industrielle dotée d'un accès portuaire. Le futur site, d'une capacité annuelle de 50 000 tonnes, comprendra également une unité captive de fabrication d'acide sulfurique. CIPL y appliquera la technologie dite « hémihydrate–dihydrate » (HH-DH), réputée pour la pureté de l'acide obtenu et la qualité des sous-produits plâtreux générés. Cette entreprise s'inscrit dans une volonté d'appuyer l'agriculture indienne à travers une fourniture accrue d'intrants fertilisants de fabrication locale. Le phosphate naturel indispensable au procédé sera importé principalement du Maroc, de la Jordanie et de l'Egypte. CIPL explore actuellement la possibilité de conclure des contrats d'approvisionnement à long terme afin d'assurer la stabilité des volumes et des prix. Dans un premier temps, l'acide phosphorique produit sera destiné aux fabricants indiens d'engrais. Une partie sera ensuite allouée aux propres besoins de CIPL, lorsque celle-ci mettra en place sa future unité de production d'engrais NPK (azote, phosphore, potassium). «Le marché indien de l'acide phosphorique connaît une croissance soutenue, mais la production nationale reste structurellement inférieure à la demande», a déclaré Agnivesh Agarwal, directeur de CIPL. «Par ce projet, nous entendons offrir aux industriels du secteur une source d'approvisionnement fiable, d'origine domestique, tout en érigeant une plateforme manufacturière durable et concurrentielle à l'échelle mondiale.» Selon les données disponibles, le marché indien de l'acide phosphorique était évalué à 2,62 milliards de dollars en 2024. Il pourrait atteindre 4,91 milliards d'ici 2033, avec un taux de progression annuel moyen de 6,7 %. Le secteur des engrais, dans son ensemble, devrait quant à lui avoisiner 1,38 lakh crore de roupies (soit environ 16,58 milliards de dollars ou 155 milliards de dirhams marocains) à l'horizon 2032, d'après les estimations de l'India Brand Equity Foundation (IBEF). CIPL n'a pas encore arrêté le lieu précis de l'implantation, plusieurs options étant à l'étude dans le sud du pays.