Vingt-quatre partis politiques ont restitué au Trésor, entre 2022 et mars 2025, la somme de 35,92 millions de dirhams (MDH) de soutien public perçu sans fondement, non utilisé ou non justifié, indique la Cour des comptes dans son dernier rapport consacré à l'audit des finances partisanes. Cette restitution s'est répartie sur trois exercices : 19 MDH en 2022, 8,07 MDH en 2023 et 8,85 MDH au cours des trois premiers mois de 2025. Les montants concernés proviennent principalement du financement public des campagnes électorales (28,71 MDH), de la participation de l'Etat aux frais de gestion courante des partis (2,42 MDH), et des dépenses relatives aux missions, études ou recherches (4,79 MDH). Toutefois, à la date de clôture du rapport, quinze formations politiques restent débitrices d'un total de 21,96 MDH. Ces sommes, selon la juridiction financière, résultent de soutiens perçus indûment (0,65 MDH), non engagés ou utilisés à des fins étrangères à celles prévues (6,24 MDH), ou encore non assortis des pièces justificatives requises (15,07 MDH). Ces irrégularités se rattachent, pour partie, au financement des campagnes électorales de 2015 et 2016 (2,41 MDH dus par trois partis), et de 2021 (18,13 MDH dus par sept partis). Elles concernent également des subventions destinées à la couverture des charges de gestion pour les exercices 2017, 2020, 2021, 2022 et 2023 (1,42 MDH dus par sept partis). Dans sa publication, la Cour des comptes (CDC) affirme assurer le suivi de l'état des restitutions, mais souligne que ces recouvrements tardifs, échelonnés sur plusieurs années, traduisent une lenteur manifeste dans la régularisation des situations financières. Malgré des efforts sporadiques, le volume des sommes toujours à recouvrer reste substantiel.