Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié mercredi les résultats de son enquête nationale 2023-2024 sur les unités de production opérant en dehors des circuits déclarés. Le document recense environ 2,03 millions d'unités de production informelles (UPI) à travers le royaume, soit une progression de plus de 353 000 entités depuis 2014. Cette croissance brutale, alimentée par l'essor des microstructures urbaines et du petit commerce, s'accompagne d'une marginalisation persistante. La grande majorité des UPI fonctionnent sans local professionnel, ni accès stable aux réseaux d'infrastructure essentiels. Même lorsque des locaux existent, l'immatriculation demeure l'exception. Une sphère dominée par l'autofinancement et le non-recours au crédit Le financement repose presque exclusivement sur des ressources propres. Le système bancaire demeure à l'écart. Les unités informelles, souvent issues de la contrainte économique, naissent par nécessité, notamment chez les femmes peu intégrées au marché du travail formel. Le secteur reste majoritairement masculin, bien que le niveau d'instruction progresse légèrement parmi ses acteurs. Le salariat informel, caractérisé par l'absence de contrat écrit et de protection sociale, reste marginal, la plupart des emplois étant individuels ou familiaux. Un poids décroissant dans la valeur ajoutée nationale En dépit de sa croissance en nombre absolu, la contribution relative du secteur informel à la production nationale se réduit. Il en va de même pour sa part dans la valeur ajoutée. Celle-ci demeure concentrée dans une minorité d'unités plus productives. La structure interne de ce secteur évolue : léger repli dans le commerce, progression des services, stabilité dans le bâtiment. L'essentiel de l'emploi informel reste localisé dans les grandes régions urbaines. Enfin, le rapport note une augmentation des interactions entre unités informelles et secteur déclaré, signe d'une interpénétration croissante entre économie visible et souterraine.