Soutenu par une demande nationale en croissance continue, le Maroc s'affirme comme premier consommateur et importateur de tourbe en Afrique, concentrant près de la moitié des flux du continent. Malgré un léger repli conjoncturel en 2024, les prévisions à l'horizon 2035 demeurent orientées à la hausse, tant en volume qu'en valeur, affirme la plate-forme spécialisée IndexBox. La consommation recule en 2024 mais demeure robuste Après trois années consécutives de progression, la consommation africaine de tourbe a fléchi de 9,8 % en 2024, s'établissant à 261 000 tonnes. Cette contraction intervient après un sommet atteint en 2023 (289 000 tonnes). Le chiffre d'affaires du marché a également reculé de 13,4 %, atteignant 90 millions de dollars. Le Maroc, avec 116 000 tonnes consommées, représente 44 % de la demande du continent, suivi par l'Afrique du Sud (41 000 tonnes) et l'Algérie (25 000 tonnes). Une croissance soutenue sur la décennie écoulée Entre 2013 et 2024, la consommation marocaine de tourbe a crû à un rythme annuel moyen de 12,4 %, tandis que sa valeur progressait de 16 %. En 2024, le marché marocain est estimé à 45 millions de dollars, loin devant le Rwanda (11 millions) et le Burundi. La consommation par habitant, qui s'élève à 3 kg, fait du royaume le pays le plus intensif du continent, très au-dessus de la moyenne africaine de 0,2 kg. Une production continentale en net repli La production africaine, concentrée au Rwanda et au Burundi, a chuté de 35 % en 2024, pour s'établir à 35 000 tonnes, contre 53 000 l'année précédente. Cette baisse fait suite à deux années de forte expansion, notamment en 2023, où la production avait bondi de 233 %. En valeur, la production s'est contractée à 19 millions de dollars, après un pic à 29 millions. Le Maroc tire la croissance des importations Les importations africaines de tourbe ont légèrement diminué en 2024, atteignant 233 000 tonnes (-2 %), pour une valeur estimée à 74 millions de dollars. Le Maroc, avec 116 000 tonnes, concentre à lui seul 50 % des volumes et 63 % de la valeur totale des importations. Depuis 2013, ses importations ont progressé de 12,4 % par an en volume et de 16,5 % en valeur. Le prix moyen à l'importation y atteint 403 dollars la tonne, le plus élevé du continent. Les exportations africaines ont triplé en 2024, culminant à 6 900 tonnes. L'Afrique du Sud en constitue le principal fournisseur, avec 4 500 tonnes, suivie de l'Egypte (2 000 tonnes). En valeur, le total atteint 2,5 millions de dollars, malgré un recul du prix moyen d'exportation à 354 dollars la tonne. La progression reste vigoureuse sur le long terme, notamment pour l'Egypte (+49,6 % par an) et l'Afrique du Sud (+44,8 %).