Le Conseil de gouvernement, réuni jeudi à Rabat sous la présidence du chef de l'exécutif, a entériné le projet de décret n°2.25.365 portant application des dispositions de la loi n°18.23 relative à l'industrie cinématographique et à la refonte du Centre cinématographique marocain (CCM). Présenté par le ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, ce texte donne corps aux articles 77 et 80 de ladite loi, promulguée par le dahir n°1.24.67 du 11 joumada II 1446 (20 décembre 2024). Il vise à instaurer une architecture institutionnelle renouvelée pour le CCM, consolidant son rôle en matière de régulation, de développement et d'accompagnement des métiers du cinéma. Selon les explications fournies par le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, «le décret établit une tutelle directe de l'autorité gouvernementale en charge de la communication sur le Centre cinématographique marocain, tout en redéfinissant les règles de composition et de fonctionnement de son conseil d'administration». Cette instance sera désormais structurée en deux collèges. Le premier regroupera des représentants des administrations concernées, notamment les départements chargés de la culture, des finances, de l'intérieur, de l'éducation, du tourisme et de l'emploi. Le second réunira des délégués issus des organisations professionnelles actives dans le secteur cinématographique, dans une optique de concertation et de représentation équilibrée. Toujours selon le porte-parole du gouvernement, «le projet de décret consacre une gouvernance rénovée du CCM, fondée sur la complémentarité entre l'autorité publique et les opérateurs du secteur, dans le respect des spécificités culturelles et des impératifs de qualité et de rayonnement». La réforme du Centre cinématographique marocain intervient dans un contexte où les mutations technologiques, les exigences artistiques et les transformations sociales imposent une adaptation constante des mécanismes de soutien et de régulation. L'entrée en vigueur de ce nouveau dispositif juridique permettra, selon ses promoteurs, d'offrir un cadre plus rigoureux, mieux articulé aux réalités du terrain, et apte à encourager les vocations, les coproductions et la diffusion des œuvres nationales. Le CCM, institué en 1944 et rattaché au ministère en charge de la communication, est l'organe pivot de l'Etat en matière de cinéma. Il instruit les autorisations de tournage, délivre les visas d'exploitation, gère les aides financières et supervise les festivals reconnus d'utilité publique.