Le Maroc élargit ses liens économiques avec la Corée du Sud en prélude à la deuxième édition de la Conférence des partenaires mondiaux (Global Partners Conference, GPC), prévue au mois de décembre. Une rencontre stratégique s'est récemment tenue à l'ambassade du Maroc à Séoul entre l'ambassadeur Chafik Hachadi et Ji Yeong-mo, président de l'Association coréenne des affaires pour la région Asie-Pacifique (KAPBA). Une ambition partagée pour un rapprochement entre les continents À l'occasion de cet entretien, M. Yeong-mo s'est dit convaincu de l'implication active des autorités marocaines dans la préparation du sommet, saluant la participation attendue de représentants du corps diplomatique et de figures du monde des affaires africain. Selon lui, la GPC pourrait constituer une enceinte décisive pour faire émerger des complémentarités fécondes entre les économies de l'Asie-Pacifique et celles du continent africain. M. Hachadi, doyen du corps diplomatique accrédité à Séoul et coordinateur du groupe des ambassadeurs africains, a accueilli avec bienveillance cet appel à une coopération accrue. «Par une communication constante et une volonté partagée, j'espère favoriser la naissance de projets communs non seulement entre entreprises coréennes et marocaines, mais aussi avec l'ensemble du tissu entrepreneurial africain», a-t-il déclaré. Il a confirmé l'engagement du Maroc à accompagner activement la tenue de la GPC. Le Maroc met en valeur ses atouts logistiques et miniers Le Maroc, par sa situation stratégique à la croisée de l'Europe, de l'Afrique et du monde arabe, entend faire valoir les avantages géographiques et économiques que représentent notamment le port de Tanger Med et le futur port atlantique de Dakhla. Comme l'a rappelé M. Hachadi, le Maroc dispose d'abondantes ressources naturelles – phosphates, cobalt – et déploie des efforts soutenus dans le développement des énergies renouvelables, dans une perspective d'interconnexion avec les partenaires asiatiques. Lors du récent «roadshow» nippo-coréen, Karim Zidane, ministre de l'investissement, a mis en exergue les capacités industrielles du Royaume dans les domaines de l'automobile, de l'électronique et de la construction navale. Ces secteurs représentent, selon Rabat, des champs de coopération concrets avec la Corée du Sud. Les deux pays ont également reconnu la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) comme un levier structurel susceptible d'amplifier leurs échanges commerciaux. Des dispositifs institutionnels pour soutenir les échanges En parallèle, un entretien entre Inkyo Cheong, ministre coréen du Commerce, et des représentants marocains a permis d'esquisser les contours d'un Accord de partenariat économique (APE) entre les deux pays. Ce mécanisme devrait permettre d'établir des passerelles durables entre les réseaux commerciaux, tout en favorisant la complémentarité entre les chaînes de valeur. Par ailleurs, un accord signé entre l'Association coréenne des importateurs et l'Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) a pour objectif de faciliter l'accès des produits marocains à haute valeur ajoutée au marché sud-coréen. Cette entente prévoit notamment un allègement des procédures douanières et une meilleure coordination logistique. À l'approche de la deuxième GPC, le dialogue entre Rabat et Séoul s'affirme comme l'un des volets les plus prometteurs de la diplomatie économique marocaine, qui cherche à affermir sa stature de trait d'union commercial et stratégique entre l'Afrique, l'Europe et l'Asie.