Les relations entre le Maroc et le Ghana connaissent un renouveau remarquable, nourri d'une volonté politique affirmée de part et d'autre. C'est ce qu'a souligné le ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, à l'issue d'un entretien, jeudi à Rabat, avec son homologue ghanéen Samuel Okudzeto Ablakwa. M. Bourita a rappelé que la visite du roi Mohammed VI à Accra, en février 2017, constitue le point de départ d'un rapprochement soutenu, qualifié de «dynamique très positive», qui se traduit depuis lors par un développement continu des liens bilatéraux. Les deux ministres ont convenu d'un ensemble de mesures destinées à revitaliser les mécanismes de coopération, en particulier la commission mixte maroco-ghanéenne, dont la dernière réunion remonte à 2015. Ils ont arrêté le principe de sa convocation prochaine. À cette occasion, un mémorandum d'entente relatif aux consultations politiques a été signé, en vue de «renforcer la coordination et l'interaction diplomatiques» entre les deux capitales, selon les termes de M. Bourita. Abordant le volet économique, le ministre marocain a déploré que les échanges bilatéraux demeurent «en deçà du potentiel réel des deux économies». Il a indiqué s'être entendu avec son homologue sur l'organisation d'un forum économique maroco-ghanéen, avec une attention particulière portée à la coopération dans le domaine des engrais et de la sécurité alimentaire. Concernant les questions migratoires, il a annoncé la mise en place prochaine d'un mécanisme d'«autorisation de voyage», prélude à un accord définitif pour supprimer l'obligation de visa entre les deux pays. M. Bourita a également salué le rôle du Ghana en tant que «pôle de stabilité» dans la région du Sahel, et noté la convergence de vues entre le roi Mohammed VI et le président ghanéen, John Dramani Mahama, sur la nécessité de privilégier une approche fondée sur le développement pour répondre aux défis sécuritaires. Les entretiens ont en outre porté sur la coordination des positions au sein des instances régionales africaines, notamment l'Union africaine, ainsi que sur l'implication active du Ghana dans les chantiers lancés par le souverain, tels que le processus de Rabat des Etats africains atlantiques et le projet de gazoduc Afrique-Atlantique. Enfin, M. Bourita s'est félicité de «l'évolution positive de la position du Ghana» sur la question de l'intégrité territoriale du Maroc, telle qu'exprimée dans le communiqué conjoint publié à l'issue de la rencontre, et a salué une visite «importante», appelée à ouvrir la voie à un élargissement des domaines de coopération.