Le Brésil pourrait expédier jusqu'à 1,5 million de têtes de bétail vivant d'ici la fin de l'année 2025, selon une estimation de la société de conseil Scot Consultoria, qui s'appuie sur des éléments recueillis auprès d'acteurs du secteur. Un tel volume figurerait parmi les plus élevés jamais atteints dans l'histoire de l'élevage brésilien destiné à l'exportation. «Si cette prévision se confirme, elle constituera une forme de rétribution pour les éleveurs et offrira un débouché supplémentaire à la filière nationale de l'élevage bovin», a indiqué Scot Consultoria dans un communiqué transmis à la presse et consulté par Barlamane.com. Au cours des quatre premiers mois de l'année, le Brésil a déjà exporté quelque 300 000 têtes, soit plus du double des 145 500 unités enregistrées à la même période en 2024. La valeur des expéditions a elle aussi connu une progression remarquable, passant de 126 millions de dollars (environ 1,26 milliard de dirhams) à 286 millions de dollars (environ 2,86 milliards de dirhams). Sur l'ensemble de l'année 2024, les recettes générées par ces ventes avaient atteint 829 millions de dollars (environ 8,29 milliards de dirhams), contre 488 millions de dollars (environ 4,88 milliards de dirhams) en 2023, soit une progression de plus de 70 %. Un axe sud-sud en expansion vers le monde arabo-musulman L'Iraq, la Turquie et l'Egypte occupent les trois premiers rangs des destinations privilégiées, suivis du Liban, du Maroc, de la Jordanie, de l'Arabie saoudite, de l'Algérie, de l'Iran et du Pakistan. L'orientation majoritaire vers des pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord reflète une demande soutenue en bétail vivant, répondant à des usages alimentaires, commerciaux ou rituels spécifiques. Le Maroc, qui avait repris ses importations à partir du port de Vila do Conde il y a deux ans, figure désormais parmi les marchés récurrents, selon les chiffres transmis par les professionnels du transport maritime spécialisé. Le Brésil poursuit en parallèle l'élargissement de ses débouchés. Dernier exemple en date : l'Indonésie vient d'autoriser les importations en provenance de son territoire et a porté à 534 000 le nombre total de têtes qu'elle pourra accueillir en 2025, après avoir ajouté un contingent complémentaire de 184 000 animaux. La progression de ces échanges tient à la compétitivité structurelle de l'élevage brésilien, fondé sur des troupeaux extensifs, une logistique fluviale et portuaire éprouvée, ainsi qu'un réseau d'accords sanitaires bilatéraux avec plusieurs Etats du Sud global.