Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a précisé, dans une note datée du 31 mai et consultée par Barlamane.com, que ses besoins financiers pour ses opérations au Maroc s'élèvent à 11,8 millions de dollars (environ 116,6 millions de dirhams). À cette date, seuls 5 187 772 dollars (environ 51,3 millions de dirhams) avaient été effectivement mobilisés, soit 44 % du montant requis. Ce déséquilibre laisse un déficit indicatif de 6 662 228 dollars (près de 65,3 millions de dirhams) à combler d'ici la fin de l'exercice en cours. Des fonds majoritairement ciblés L'analyse de la ventilation des fonds indique que la part la plus substantielle des contributions est affectée à des usages strictement déterminés. En effet, 3 620 232 dollars (près de 35,8 millions de dirhams) sont rigoureusement fléchés (tightly earmarked), 615 867 dollars (6,1 millions de dirhams) sont simplement ciblés, 290 320 dollars (2,9 millions de dirhams) faiblement orientés tandis que 661 353 dollars (6,5 millions de dirhams) demeurent non affectés à une activité particulière. Ces chiffres illustrent le faible degré de souplesse budgétaire dont dispose le HCR pour adapter son intervention aux besoins évolutifs sur le territoire marocain. Les principaux donateurs explicitement engagés en faveur du Maroc sont l'Union européenne (1 089 325 dollars, soit 10,8 millions de dirhams), l'Italie (989 118 dollars, 9,8 millions de dirhams), les Etats-Unis d'Amérique (494 782 dollars, 4,9 millions de dirhams), la Suisse (177 207 dollars, 1,75 million de dirhams), Monaco (161 117 dollars, 1,6 million de dirhams) et l'Allemagne (154 958 dollars, 1,5 million de dirhams). À ces contributions s'ajoutent 33 281 dollars (environ 330 000 dirhams) versés par des donateurs privés. Des ressources supplémentaires non géographiques Outre ces montants spécifiquement destinés au Maroc, le HCR indique bénéficier de contributions non géographiquement attribuées, qu'il peut redistribuer selon les nécessités opérationnelles. Parmi ces soutiens, figurent notamment la Suède (74,1 millions de dollars), la Norvège (56,9 millions), le Danemark (37,8 millions), les Pays-Bas (36,3 millions), le Royaume-Uni (28,5 millions), l'Espagne (25,2 millions) ou encore la Suisse (20,4 millions). Ce mode de financement permet de pallier en partie l'insuffisance des versements expressément dirigés vers le Maroc. Le document précise que la méthodologie du HCR repose sur une allocation indicative des contributions souples, permettant de refléter avec plus d'exactitude les ressources véritablement disponibles. «Une contribution non affectée est ventilée selon les besoins régionaux et redistribuée au fil de l'année afin de couvrir les activités prioritaires», explique l'organisation. Malgré cette mécanique d'ajustement budgétaire, le déficit constaté demeure préoccupant pour la bonne conduite des programmes d'assistance aux réfugiés et demandeurs d'asile. Le HCR appelle donc les bailleurs à réévaluer leur engagement, «afin de garantir une continuité effective des actions de protection et de soutien aux populations concernées.»