Selon les dernières données publiées par la plate-forme IndexBox, le marché des machines à laver, dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) devrait connaître une croissance mesurée au cours des dix prochaines années, malgré une contraction marquée observée ces dernières années. Le rapport anticipe une progression annuelle moyenne de +1,9 % en volume et de +3,0 % en valeur entre 2024 et 2035, portant le chiffre d'affaires du secteur à 720 millions de dollars en prix de gros nominaux d'ici à la fin de la période considérée. En 2024, la consommation régionale s'est établie à 7 000 unités, enregistrant un recul de -5,5 % par rapport à l'année précédente. Cette tendance s'inscrit dans un mouvement de déclin amorcé depuis le sommet de 2017, année au cours de laquelle la demande atteignait 16 000 unités. La valeur globale du marché a chuté à 518 millions de dollars en 2024, en retrait de -39,2 % par rapport à 2023, bien en deçà du pic de 1,5 milliard de dollars enregistré en 2021. L'Egypte tire la demande malgré le recul de la production régionale En 2024, l'Egypte a représenté à elle seule près de 41 % des importations régionales de machines à laver, avec 992 unités acquises. Elle devance la Turquie (505 unités) et l'Iran (248 unités), ces trois pays concentrant ensemble près de 70 % des importations. En termes de valeur, l'Egypte arrive en tête avec 42 millions de dollars, devant la Turquie (41 millions de dollars) et l'Iran (4,8 millions de dollars). Le royaume d'Arabie saoudite (1 400 unités), la Turquie (1 200 unités) et l'Egypte (983 unités) figuraient également parmi les plus grands consommateurs, réunissant à eux seuls la moitié de la demande régionale. Rapportée à la population, la consommation par million d'habitants reste toutefois dominée par l'Arabie saoudite (37 unités), Israël (31 unités) et les Emirats arabes unis (31 unités). Le Maroc, pour sa part, a importé 128 unités de machines à laver industrielles en 2024, se plaçant derrière les Emirats arabes unis (173 unités) mais devant la Tunisie (108 unités) et l'Algérie (44 unités). En valeur, les importations marocaines restent modestes par rapport aux grands marchés régionaux, représentant une part marginale des flux totaux. Le prix unitaire moyen payé par le Maroc, estimé à 813 dollars, figure parmi les plus bas de la région. Ce niveau reflète une orientation vers des équipements à moindre coût, probablement d'entrée de gamme ou d'occasion. En matière de production, la région a vu sortir 8 600 unités d'usines en 2024, soit un recul de -3,1 % par rapport à l'année précédente. Cette contraction confirme la tendance baissière entamée après le pic industriel de 2020. En valeur, la production s'est élevée à 495 millions de dollars, ce qui traduit une nette réduction par rapport aux niveaux précédents. La Turquie conserve sa position de principal pôle manufacturier, avec une production de 4 300 unités en 2024, soit 50 % du total régional, suivie par l'Arabie saoudite (1 300 unités) et l'Irak (667 unités). En valeur, la production turque s'élève à 78 millions de dollars, représentant 97 % des exportations régionales. Les exportations turques dominent largement la scène régionale Avec 3 600 unités exportées en 2024, la Turquie continue de dominer les flux sortants de la région, devançant très largement les Emirats arabes unis (189 unités), qui assurent à peine 5 % du total. En dépit d'une baisse de -5,4 % par rapport à 2023, les exportations ont enregistré une croissance soutenue sur la période 2013–2024, portée par l'essor industriel turc. Le prix moyen à l'exportation s'établit à 20 000 dollars l'unité, en hausse de +9,8 % par rapport à l'an dernier. Cette évolution masque toutefois une tendance générale au repli des prix depuis le sommet de 2014. En revanche, les Emirats arabes unis, bien que secondaires dans le commerce extérieur régional, affichent un taux de croissance annuel remarquable dans la valeur de leurs ventes (+21,1 %). En parallèle, les importations ont reculé de -13,1 % en volume pour s'établir à 2 400 unités, tandis que leur valeur a progressé de manière significative, atteignant 101 millions de dollars, en raison de la hausse du prix unitaire moyen, lequel a grimpé de 42 % pour atteindre 41 000 dollars. Ce renchérissement est particulièrement manifeste en Turquie (81 000 dollars l'unité), tandis que le Maroc demeure l'un des marchés les moins onéreux avec un prix moyen de 813 dollars l'unité. Perspectives modérées malgré un regain d'intérêt anticipé À l'horizon 2035, les projections avancées par IndexBox tablent sur une remontée progressive de la demande, avec un volume attendu de 8 700 unités et une valorisation de 720 millions de dollars. Cette trajectoire demeure cependant conditionnée à une stabilisation des chaînes d'approvisionnement, une réorientation des flux commerciaux et une consolidation des capacités industrielles locales. Les performances contrastées des pays de la région traduisent, selon le rapport, «un clivage croissant entre les nations dotées d'une base manufacturière solide et les autres, tributaires d'importations onéreuses ou volatiles.»