Le Maroc lancera d'ici à 2029 un vaste chantier de production d'électricité éolienne en mer, au large d'Essaouira, devenant ainsi le premier pays du continent à édifier un parc offshore, a confirmé l'Union pour la Méditerranée (UPM), organisation intergouvernementale réunissant 43 Etats membres. Un projet pionnier porté par le partenariat méditerranéen bleu Présenté lors de la Journée méditerranéenne de l'océan, tenue à Nice sous l'égide des Nations unies, ce projet figure parmi les premières entreprises relevant du «Partenariat méditerranéen bleu» (BMP), mécanisme de coopération lancé pour soutenir les économies maritimes durables. Selon l'UPM, plus de 500 millions d'euros ont déjà été mobilisés depuis 2015 pour financer quelque 250 projets régionaux de ce type, dans des domaines allant de la préservation des écosystèmes marins à la lutte contre les pollutions, en passant par la production d'énergie et le développement d'activités littorales à faible empreinte écologique. Trois projets pilotes ont été retenues au titre de ce cycle d'investissements : le parc éolien d'Essaouira, le projet de régénération d'Ayla dans le golfe d'Aqaba (Jordanie), centré sur la restauration des récifs coralliens, et la future station de traitement des eaux usées d'Alexandrie-Est, en Egypte, attendue à l'horizon 2028. Une étude approfondie de faisabilité lancée par la BEI En septembre 2024, la Banque européenne d'investissement (BEI) a relancé un appel d'offres pour une mission d'assistance technique de vingt-quatre mois, destinée à étudier la faisabilité d'un tel projet dans les eaux atlantiques du Maroc. Ce document souligne le fort potentiel du littoral marocain, caractérisé par des vents soutenus et des fonds marins favorables aux installations à fondation fixe. La société MASEN (Agence marocaine pour l'énergie durable) a exprimé son intention de structurer une filière nationale d'éolien marin, s'appuyant sur l'expérience acquise au sein du secteur énergétique national. Le projet d'Essaouira constituerait le premier jalon d'une industrie appelée à se déployer progressivement. Une vocation énergétique tournée vers l'exportation Dans une analyse technique récemment rendue publique, la Banque mondiale estime que le Maroc dispose d'un «gisement éolien marin remarquable.» Outre sa capacité à produire de l'électricité propre, ce potentiel pourrait permettre à Rabat de se tourner vers la production d'hydrogène vert, solution énergétique saluée pour sa valeur stratégique et sa compatibilité avec l'exportation d'énergie décarbonée. Intervenant à Nice, le commissaire européen chargé des affaires maritimes, Costas Kadis, a salué le rôle central de la Méditerranée, «capable de tracer la voie d'une économie bleue durable, et de devenir un exemple pour les autres bassins marins.» Il a insisté sur la nécessité de mobiliser plus de ressources publiques et privées afin de favoriser l'émergence de projets structurants à haute valeur scientifique et écologique.