Les ennemis du Maroc tombent les uns après les autres : après Bachar AlAssad, renversé par une révolution armée qui a porté Ahmed Al-Charaa au pouvoir, c'est désormais au tour d'un autre soutien invétéré du Polisario de se retrouver dans le viseur. Il s'agit du président vénézuélien, Nicolás Maduro, autour duquel l'Administration Trump a décidé de serrer l'étau. L'autocrate de Caracas est accusé d'entretenir des liens étroits avec les cartels sud-américains, transformant son pays en plateforme du trafic de drogue qui inonde les Etats-Unis d'Amérique. Ces liens entre le régime vénézuélien et les réseaux internationaux de trafic de drogues sont connus depuis des décennies. Sous le coup de sanctions internationales, Nicolás Maduro y voit une manière de financer et de maintenir son régime. Selon la Drug Enforcement Administration (DEA), ces liens impliqueraient même le Hezbollah, qui blanchirait son argent en Amérique latine avec la complicité du Venezuela. Donald Trump a choisi de frapper le régime vénézuélien au portefeuille en ordonnant, le 2 septembre dernier, le bombardement d'un navire chargé de cocaïne au large du Venezuela, une attaque qui a coûté la vie à ses 11 occupants. Le bateau appartiendrait au puissant cartel vénézuélien Tren de Aragua, réputé pour ses liens étroits avec le pouvoir de Maduro, notamment via une autre organisation criminelle, le Cartel de los Soles, dont plusieurs dirigeants seraient issus des rangs du gouvernement et de l'armée vénézuéliens. Cette action a ravivé les tensions entre Washington et Caracas. Le président américain est allé jusqu'à menacer directement le régime Maduro en déployant un important dispositif militaire dans les Caraïbes, tandis que le dictateur vénézuélien dénonçait une tentative de renversement de son gouvernement et affirmait être prêt à "déclarer une république en armes" en cas d'attaque des forces américaines. Le Venezuela n'est pas seulement un adversaire diplomatique du Maroc sur la question de son intégrité territoriale, il représente aussi une menace pour sa sécurité. Les cartels soutenus par le régime de Caracas exploitent en effet l'instabilité au Sahel comme tremplin pour le trafic et l'exportation de cocaïne, en s'appuyant sur les différents groupes terroristes actifs dans la région. Il n'est donc pas surprenant que, dès le lendemain de la proclamation de Juan Guaidó, adversaire de Maduro, comme président du Venezuela en 2019, Rabat lui ait aussitôt apporté son soutien, aux côtés des Etats-Unis, du Canada et de la majorité des pays européens. Même si ce dernier n'est finalement pas parvenu à renverser Maduro, le départ de celui-ci est plus urgent que jamais, car ce dictateur illégitime est non seulement une menace pour notre pays, mais aussi pour la paix et la stabilité mondiales.