Bank Al-Maghrib (BAM) et la Société financière internationale (IFC), filiale du Groupe de la Banque mondiale consacrée au secteur privé, ont signé mercredi à Rabat un cadre de coopération destiné à favoriser l'accès des petits exploitants agricoles marocains au crédit et aux services financiers. Ce rapprochement entre l'institution monétaire nationale et l'organe international s'attache à élaborer des mécanismes souples et adaptés aux réalités du monde rural, en particulier aux besoins spécifiques des cultivateurs de petite taille et des filières agricoles locales. Selon un communiqué conjoint, cette entente répond aux objectifs stratégiques du royaume en matière de sécurité alimentaire et d'élargissement de l'inclusion financière d'ici à 2030. L'accord met l'accent sur l'exploitation des technologies agricoles émergentes, désignées sous le terme d'AgTech, en tant qu'outil au service d'une meilleure articulation entre accompagnement technique, gestion des circuits de production et financement. Ces solutions technologiques, en plein essor, permettent d'orienter les agriculteurs vers des produits financiers sur mesure, structurés à partir de données sectorielles fines. L'enjeu central du dispositif repose sur l'amélioration de la résilience des exploitations agricoles en contexte de volatilité climatique et de raréfaction des ressources hydriques, tout en préservant un équilibre entre développement économique et stabilité sociale des campagnes. La convention prévoit, entre autres, la mobilisation des établissements de crédit, la diffusion d'approches fondées sur l'analyse des données agraires, ainsi qu'un effort soutenu d'information à destination des producteurs. Il s'agit de leur fournir les moyens de comprendre et d'évaluer les choix de financement qui leur sont proposés, en fonction de leurs contraintes réelles. «Ce partenariat constitue un jalon structurant pour rapprocher le système financier marocain des réalités agricoles, lesquelles exigent des réponses souples, intelligibles et pérennes», ont affirmé BAM et l'IFC dans leur déclaration commune. Ce projet, conjuguant ressources techniques et expertise institutionnelle, s'inscrit dans une volonté d'ancrer le secteur agricole marocain dans une logique de croissance équilibrée, tout en accordant une attention particulière aux segments vulnérables du tissu rural.