L'opération «Marteau de Minuit», menée par les Etats-Unis le 21 juin contre les installations nucléaires iraniennes de Natanz, Ispahan et Fordow, en étroite coordination avec Israël, marque un tournant décisif dans la lutte contre un régime qui, depuis quarante-six ans, est le principal instigateur, financeur, inspirateur et exécuteur direct du terrorisme mondial. Confirmée par le président Donald Trump, cette offensive anticipatoire («préemptive») répond à une menace nucléaire imminente, corroborée par des experts comme David Albright et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Dans cet article, j'analyse, à la lumière de mon entretien avec Negocios TV le 22 juin 2025, les dimensions inédites de ce conflit, les risques nucléaires réels, la précision chirurgicale des frappes, l'affaiblissement stratégique de l'Iran après l'implosion de ses alliés, et les perspectives d'une solution diplomatique visant à neutraliser l'ambition nucléaire d'un régime oppressif et belliqueux. La nature du régime iranien : l'épicentre du terrorisme mondial Depuis la Révolution islamique de 1979, l'Iran s'est imposé comme l'architecte principal du terrorisme international. Ses ramifications ont orchestré des attentats à Beyrouth, Buenos Aires, Paris, en Ethiopie, en Turquie, en Espagne et au-delà, ciblant ambassades, civils et dissidents avec une impunité alarmante. Un exemple emblématique est celui du diplomate iranien arrêté en 2018 en Allemagne, transportant une bombe de plusieurs dizaines de kilos destinée à massacrer des opposants lors d'un rassemblement près de Paris, un acte planifié par le ministère iranien du Renseignement et exécuté sous couvert d'un passeport diplomatique. Comme le souligne l'expert en contre-terrorisme Richard Kemp, «l'Iran a systématiquement utilisé ses réseaux diplomatiques pour couvrir des opérations terroristes» (Kemp, The Times, 2019). Ce n'est qu'un des centaines d'attentats et des milliers d'assassinats attribués au régime, qui a armé et financé des groupes comme le Hamas, le Hezbollah, les Houthis et les milices chiites irakiennes, déstabilisant la région et menaçant la sécurité globale. À l'intérieur, le régime étouffe une population de quatre-vingt-dix millions d'habitants, dotée d'une classe moyenne instruite qui, dans sa grande majorité, le rejette, comme en témoignent les mèmes et commentaires sur les réseaux sociaux célébrant l'élimination des chefs des Gardiens de la Révolution et des scientifiques nucléaires. Les Iraniens sont les premières victimes d'un système théocratique qui asphyxie leur richesse et leur vitalité, entretenant des centres d'«études» de milliers de mètres carrés avec à peine une douzaine de chercheurs, comme je l'ai observé lors de ma visite à Téhéran avant les élections de 2005. Ce bilan d'oppression et de violence justifie l'urgence de neutraliser la menace nucléaire iranienne. L'évaluation de David Albright : un avertissement crucial David Albright, président de l'Institut pour la science et la sécurité internationale, est l'une des voix les plus autorisées sur le programme nucléaire iranien. Dans une interview publiée dans The Wall Street Journal le 20 juin 2025, il avertit qu'avant les frappes israéliennes du 13 juin, l'Iran pouvait produire de l'uranium de qualité militaire pour onze armes nucléaires en un mois et vingt-deux en cinq mois, avec 900,8 livres d'uranium enrichi à 60 %. Les attaques ont considérablement affaibli Natanz et Ispahan, mais Fordow, fortifié sous une montagne, demeure une menace. Albright estime que, si l'Iran conserve son uranium à 60 %, Fordow pourrait produire du matériel pour neuf armes en un mois. Comme l'affirme l'ancien directeur de l'AIEA, Yukiya Amano, «l'enrichissement à 60 % est à un pas de la qualité militaire, rendant la vigilance internationale impérative» (Amano, IAEA Report, 2019). Albright dénonce les erreurs historiques des services de renseignement occidentaux, qui, depuis 2007, ont affirmé à tort que l'Iran avait stoppé son programme nucléaire en 2003. Cette complaisance, aggravée par l'accord désastreux du JCPOA de 2015, a permis à l'Iran de progresser vers un «seuil nucléaire» tout en négociant avec l'Occident. Promu par l'administration Obama et l'Union européenne, cet accord a offert un allégement des sanctions sans traiter les violations mineures, galvanisant Israël, qui, face à l'incapacité de distinguer si l'Iran préparait ou fabriquait des armes, a opté pour l'action militaire. L'élimination de neuf scientifiques clés, comme Fereydoon Abbasi-Davani, a désorganisé le programme, mais la résilience iranienne exige des actions soutenues. Frappe anticipatoire, non préventive : légitimité morale et juridique L'opération «Marteau de Minuit» est une frappe anticipatoire («préemptive»), et non préventive, comme l'ont détaillé le président Trump, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth et le général Caine depuis la Maison Blanche. Les attaques sur Natanz (trente missiles Tomahawk et deux bombes GBU-57), Ispahan (dix missiles Tomahawk) et Fordow (douze bombes GBU-57 lancées par sept B-2 Spirit) ont mobilisé cent vingt-cinq avions, soixante-quinze missiles et bombes de précision, des chasseurs de quatrième et cinquième générations, ainsi que des sous-marins protégés par des flottes. Hegseth a souligné que cette opération rétablit la dissuasion comme pilier de la stratégie de défense américaine, envoyant un message clair aux ennemis : Washington recherche la paix, mais défendra avec fermeté sa population, ses forces armées, ses intérêts et ses alliés. Une frappe anticipatoire, conforme à l'article 51 de la Charte des Nations Unies, répond à une menace imminente et vérifiable. Le rapport de l'AIEA du 31 mai 2025 et des experts comme Albright confirment que l'Iran pouvait produire de l'uranium de qualité militaire (90 %) en quelques jours, suffisant pour neuf à douze bombes par mois, selon un analyste cité par la BBC (News Hour, 22 juin 2025). Cette capacité, combinée à la rhétorique belliqueuse de Téhéran, justifie juridiquement l'action en tant qu'autodéfense. Moralement, neutraliser un régime qui menace d'anéantir Israël et perpètre du terrorisme est une obligation éthique, comme l'a soutenu le juriste international Yoram Dinstein : «L'autodéfense anticipatoire est légitime face à une menace imminente et irréfutable» (Dinstein, War, Aggression and Self-Defence, 2017). En revanche, une frappe préventive, visant des risques hypothétiques à long terme, est illégale. La précision chirurgicale des bombes GBU-57, dotées d'un triple guidage (GPS, inertiel et laser), et des missiles Tomahawk, a minimisé les dommages collatéraux, préservant la population civile et évitant de cibler les troupes iraniennes, comme l'a souligné Hegseth. Les GBU-57, capables de pénétrer quatre-vingts mètres de roche, auraient dévasté Fordow, malgré les déclarations iraniennes minimisant les dégâts. Cette précision renforce la légitimité morale, en phase avec le rejet majoritaire des Iraniens envers leur régime. Contexte géopolitique : l'implosion d'Assad et l'affaiblissement des proxys L'opération a été rendue possible par l'implosion du régime de Bachar el-Assad, principal instrument iranien pour harceler Israël via le Hezbollah et le Hamas. Sans la Syrie d'Assad, régime personnaliste responsable d'atrocités, le réseau terroriste iranien a perdu un pilier fondamental. Le Hamas, réduit à vingt mille combattants à Gaza, lutte pour survivre après les frappes israéliennes. Le Hezbollah, décapité après l'élimination de ses dirigeants et avec ses lance-roquettes au sud du Liban détruits, fait face à une population libanaise de plus en plus hostile. Les Houthis, affaiblis par des attaques américaines, saoudiennes et émiraties, conservent une capacité à perturber le trafic maritime, mais évitent les navires chinois ou russes, révélant leur dépendance à des parrains extérieurs. L'Irak émerge comme le «talon d'Achille» de l'Iran, avec des dizaines de milices pro-iraniennes représentant une menace asymétrique. La présence de bases américaines, comme la Cinquième Flotte à Bahreïn (évacuée par précaution) et la base aérienne à Doha, au Qatar, limite la capacité de ces milices à agir sans provoquer une réponse dévastatrice. La chute d'Assad a affaibli la coordination iranienne, mais n'élimine pas le risque de représailles. Le risque terroriste : la réponse d'un régime acculé La faiblesse militaire conventionnelle de l'Iran, dont la marine est incapable de défier les porte-avions Ronald Reagan, Carl Vinson et Nimitz, le poussera à intensifier le terrorisme. L'histoire montre que, lorsqu'il se sent acculé, l'Iran recourt aux cyberattaques, à la propagande et aux attentats. Les cibles les plus vulnérables seront les pays moins protégés, notamment en Europe, où les ambassades et les communautés expatriées sont des proies probables. Le Liban, avec un Hezbollah actif malgré sa décapitation, et l'Irak, avec des milices pro-iraniennes, sont des points chauds immédiats. Dans le Golfe, les minorités chiites, notamment à Bahreïn (soixante-dix pour cent de la population), constituent un risque, bien que toutes ne soient pas radicalisées. La répression d'un soulèvement chiite à Bahreïn en 2011, avec l'intervention des Emirats, de l'Arabie saoudite et de la Jordanie, illustre cette sensibilité. L'Iran n'hésitera pas à frapper des cibles «molles». Les précédents, comme les attentats contre les ambassades à Buenos Aires, l'assassinat de dissidents en Europe et les attaques du Hezbollah contre des figures libanaises comme Rafic Hariri, témoignent de son absence de scrupules. Des craintes existent quant à l'utilisation de «bombes sales» contre les Etats-Unis, Israël ou des alliés occidentaux, comme l'a averti l'expert en sécurité Bruce Hoffman : «L'Iran a démontré sa capacité à orchestrer des attaques asymétriques sophistiquées» (Hoffman, Foreign Affairs, 2020). La communauté internationale doit renforcer la sécurité au Liban, en Irak et en Europe. La menace du détroit d'Ormuz : un chantage voué à l'échec L'Iran a annoncé la fermeture du détroit d'Ormuz, par où transite vingt pour cent du pétrole mondial (vingt millions de barils quotidiens, quatre-vingt-quatre pour cent vers l'Asie). Ce chantage classique se heurte à des obstacles insurmontables. La Chine, dont quarante-cinq pour cent du pétrole provient du Golfe, exercera une pression sur Téhéran pour éviter des perturbations. Les capacités de déminage des Etats-Unis, des Emirats et de l'Arabie saoudite, combinées à la présence de deux groupes de porte-avions dans le Golfe et d'un troisième en Méditerranée, neutralisent cette menace. Les mines modernes, activées par vibrations ou sons, ne posent pas de défi à la technologie alliée. La marine iranienne, bien que rompue aux tactiques asymétriques, est insignifiante face à la supériorité navale américaine. L'Arabie saoudite, le Koweït, les Emirats et le Qatar, aux côtés de la Chine, répondront avec force, rendant tout blocus intenable. L'importance de la précision chirurgicale L'efficacité chirurgicale de «Marteau de Minuit» est cruciale pour éviter les victimes civiles et les fuites nucléaires. Les bombes GBU-57 et les missiles Tomahawk ont minimisé les dommages collatéraux, préservant la population iranienne, qui rejette le régime. L'AIEA a confirmé l'absence de fuites radiologiques, et l'évacuation préalable d'uranium par l'Iran a réduit les risques. Cette précision empêche le régime d'exploiter la souffrance civile pour galvaniser un soutien interne et renforce le narratif d'une action ciblée contre l'élite dirigeante, non contre le peuple. La planification méticuleuse, avec des cibles probablement «marquées» par Israël, reflète un engagement envers la légitimité morale et stratégique, comme l'a noté l'analyste militaire Michael O'Hanlon : «La précision des frappes modernes limite les conséquences humanitaires tout en maximisant l'impact stratégique» (O'Hanlon, Brookings Institution, 2022). La tiédeur européenne : une déconnexion alarmante La réaction européenne, menée par Ursula von der Leyen et António Costa, a été d'une lenteur alarmante, avec des déclarations de «préoccupation» publiées huit heures après les frappes, à 11 h 20 un dimanche. Cette passivité reflète un manque de leadership et une déconnexion avec la gravité de la menace iranienne. L'Europe, voisine du brasier du Moyen-Orient, ne peut se contenter d'être spectatrice. L'infiltration d'agents iraniens dans les institutions européennes, comme l'affaire du diplomate arrêté à Vienne, et la «proximité suspecte» de certains responsables avec Téhéran, soulignent la vulnérabilité du continent. La réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne du 23 juin arrive trop tard, et les condamnations génériques de l'«usage de la force» ignorent la légitimité anticipatoire. L'Europe doit soutenir la pression sur l'Iran et renforcer sa sécurité interne. Pression pour négocier : vers un nouvel accord nucléaire «Marteau de Minuit» vise à contraindre l'Iran à négocier un accord nucléaire éliminant sa capacité d'enrichissement d'uranium et limitant son programme à un usage civil, sous la supervision de l'AIEA. Contrairement au JCPOA, qui a permis à l'Iran de conserver des centrifugeuses et de dissimuler des installations comme Fordow, le nouvel accord doit être inflexible : combustible importé, enrichi à deux à six pour cent, et aucune installation d'enrichissement propre. La question est évidente : si le programme est civil, pourquoi le cacher ? La réponse révèle des intentions militaires. Trump a offert quinze jours pour négocier, mais averti que toute riposte entraînera une réponse dévastatrice. La faiblesse de l'Iran, après la décapitation du Hezbollah, la chute d'Assad et les coups portés aux Houthis, l'oblige à envisager la négociation. Un accord exigerait que l'Iran renonce à l'enrichissement à soixante pour cent, autorise des inspections exhaustives et cesse de soutenir les proxys terroristes, en échange d'un allégement progressif et vérifiable des sanctions. Scénarios futurs : entre diplomatie et escalade Si l'Iran ne cède pas, les Etats-Unis et Israël intensifieront les frappes. Les Etats-Unis pourraient déployer davantage de B-2 avec des GBU-57 contre Fordow, tandis qu'Israël pourrait recourir à des cyberattaques ou à des incursions commandos. La faiblesse des défenses antiaériennes iraniennes facilite ces opérations, mais le risque de représailles terroristes est élevé. L'Iran pourrait intensifier les cyberattaques et les attentats au Liban, en Irak ou en Europe, voire recourir à des «bombes sales». Les milices pro-iraniennes en Irak, avec un historique d'attaques contre des intérêts occidentaux, représentent une menace immédiate. À long terme, l'implosion du régime est une possibilité, bien que non déclarée comme objectif. La majorité des Iraniens, asphyxiée par les ayatollahs, soutient tacitement la pression extérieure. Une chute pourrait déclencher une guerre civile ou l'émergence de factions encore plus radicales. La communauté internationale doit soutenir les forces démocratiques iraniennes pour éviter un Etat failli. L'opération «Marteau de Minuit» est une réponse légitime et nécessaire face à un régime combinant ambition nucléaire et quarante-six ans de terrorisme. La précision chirurgicale, la coordination stratégique et la pression sur Téhéran ouvrent une fenêtre pour la diplomatie, mais exigent une posture ferme de l'Occident. L'Europe doit abandonner sa tiédeur, exprimant publiquement ce qu'elle murmure en coulisses, et la communauté internationale doit soutenir un accord nucléaire démantelant les ambitions militaires de l'Iran. Tant que les ayatollahs resteront au pouvoir, le risque d'attentats brutaux persistera. L'histoire ne pardonnera ni la complaisance ni l'inaction face aux tyrans. Il est temps d'agir avec détermination pour garantir la sécurité mondiale et libérer le peuple iranien de ses oppresseurs.