Le groupe migratoire mixte permanent (GMMP) maroco-français a tenu, le 25 juin à Paris, sa septième réunion plénière, sous la coprésidence de Khalid Zerouali, wali directeur de la migration et de la surveillance des frontières et celle de Frédéric Joram, directeur de l'immigration au ministère français de l'intérieur. Cette rencontre, inscrite dans le prolongement du partenariat d'exception renforcé signé en octobre 2024 par le roi Mohammed VI et le président Emmanuel Macron, a été l'occasion d'un resserrement méthodique de la coopération entre les deux pays sur les enjeux migratoires. Vers une lecture partagée des flux migratoires Les deux délégations ont réaffirmé leur volonté de bâtir un cadre structuré autour de la circulation légale des personnes, de la dissuasion des départs irréguliers, de la coopération consulaire et d'une coordination accrue avec les pays de transit. «Nous construisons une lecture commune des enjeux migratoires, appuyée sur des indicateurs partagés et des méthodes convergentes», a déclaré un haut responsable français. Une réunion préalable des ministres de l'intérieur à Rabat, le 14 avril, avait permis de poser les fondements de cette convergence. Une mission conjointe, mandatée en avril par les deux ministres, a présenté ses conclusions après des déplacements en France et au Maroc en mai et juin. Elle portait sur les procédures d'identification et de délivrance des laissez-passer consulaires (LPC). «Les recommandations formulées permettent d'envisager un traitement plus fluide et mieux encadré des dossiers», a indiqué un membre marocain du groupe. Mobilité saisonnière et communautés binationales Les deux parties ont évoqué la structuration des mécanismes de migration circulaire, en particulier pour les travailleurs saisonniers. «Nos deux pays partagent une exigence : garantir des mobilités humaines maîtrisées, respectueuses du droit et des personnes», ont affirmé les coprésidents. Elles ont en outre salué la contribution des communautés marocaines en France et françaises au Maroc, qualifiées de «vecteurs vivants de rapprochement». Un accent particulier a été mis sur la situation des étudiants et chercheurs, décrits comme «les passeurs de savoirs et de culture entre les jeunesses méditerranéennes». Enfants non accompagnés et lutte contre les réseaux criminels S'agissant des mineurs non accompagnés, la partie marocaine a rappelé les instructions royales concernant leur retour dès identification. Les deux pays ont convenu d'appliquer la déclaration d'intention de décembre 2020 entre leurs ministères de la justice, offrant un cadre rigoureux et protecteur conforme aux engagements internationaux. La réunion a enfin été l'occasion d'un échange sur les menaces transversales, en particulier les réseaux criminels organisés. «Le Maroc et la France font front commun contre les déstabilisations régionales alimentées par les trafics en tous genres», ont conclu les deux délégations.