L'Agence fédérale d'enquête (FIA) du Pakistan a annoncé mardi l'arrestation d'un homme recherché pour son rôle dans le naufrage survenu en janvier au large des côtes marocaines, qui avait coûté la vie à de nombreux migrants pakistanais. Le suspect, nommé Ghulam Mustafa, a été interpellé à Faisalabad. Selon un communiqué de la FIA, «depuis 2023, cet individu agissait comme passeur par voie terrestre, facilitant des départs vers l'Europe en passant par le Maroc». L'embarcation, partie de Mauritanie avec 86 passagers — dont 66 ressortissants pakistanais — tentait de rejoindre les îles Canaries, territoire espagnol situé dans l'océan Atlantique. Le naufrage avait eu lieu au large du Maroc, provoquant la mort de plusieurs dizaines de personnes. Les autorités marocaines avaient indiqué, le 16 janvier, avoir secouru 36 naufragés. Le gouvernement pakistanais avait confirmé que parmi eux figuraient 22 de ses ressortissants. Une filière organisée avec des relais africains D'après la FIA, Mustafa opérait au sein d'un réseau structuré, aux côtés d'Abdul Ghaffar et Muhammad Sarfaraz, déjà arrêtés en février pour leur participation au même convoi maritime. Les enquêteurs affirment que ces trois hommes étaient en contact avec un trafiquant connu opérant en Afrique sous le nom d'Abubakar. «Les suspects extorquaient des millions de roupies à leurs compatriotes sous prétexte de leur offrir un passage vers l'Espagne», précise le communiqué. Ils facilitaient le transport clandestin par des itinéraires maritimes périlleux. Selon l'organisation non gouvernementale Walking Borders, 10 457 migrants sont morts en 2024 en tentant de rejoindre l'Espagne, soit une moyenne de 30 décès par jour. La plupart ont péri sur la route de l'Atlantique, entre la côte ouest-africaine — notamment la Mauritanie et le Sénégal — et les Canaries. Face à cette tragédie humaine, les autorités pakistanaises affirment vouloir poursuivre leurs efforts contre les filières clandestines. Le Premier ministre, Shehbaz Sharif, a exhorté ses services à coopérer plus étroitement avec Interpol pour démanteler les réseaux de traite humaine opérant au-delà des frontières nationales.