Le Groupe populaire au Sénat a officiellement retiré une motion par laquelle il exhortait le gouvernement espagnol à élaborer un plan intégral de sécurité pour les villes de Sebta et Melilla, conformément aux engagements pris dans la Stratégie nationale de sécurité 2021, en y intégrant les mesures nécessaires pour garantir, selon ses termes, le «soutien du modèle commercial, économique et social de ces villes» et «soulager l'effet que les décisions du gouvernement du Maroc ont sur ce modèle». La présidence du Sénat a confirmé le 18 juin la décision de retrait, prise «à tous les effets». Elle a été notifiée au gouvernement, à la Commission mixte de sécurité nationale, au Congrès des députés et aux porte-parole des groupes parlementaires, avant d'être publié dans le Bulletin officiel des Cortes générales (série A, no 160) en date du 1er juillet. La motion, initialement enregistrée sous les numéros 661/000913 (S) et 161/001682 (CD), avait été rendue publique dans le même bulletin le 11 février. Le texte se fondait sur le constat d'une détérioration des conditions économiques et sociales dans les deux cités. Par cette formulation, le Groupe populaire visait notamment la fermeture du poste douanier de Beni Enzar à Melilla en 2018 ainsi que le durcissement des flux commerciaux à Sebta, deux mesures qui ont entraîné, selon Madrid, un net affaiblissement des échanges transfrontaliers et des économies locales, traditionnellement fondées sur le commerce de proximité. Aucune justification n'a été rendue publique quant au retrait de la motion. Toutefois, ce renoncement intervient dans un climat où les relations hispano-marocaines demeurent puissantes, notamment depuis le ralliement diplomatique de Madrid en 2022 sur la question du Sahara, qui avait conduit à un rapprochement spectaculaire avec Rabat. Le texte retiré appelait à une action ferme de l'Etat central afin de préserver l'ordre public, les équilibres sociaux et l'activité commerciale dans ces territoires de souveraineté espagnole, régulièrement contestée par les autorités marocaines, lesquelles continuent de considérer Sebta et Melilla comme des villes occupées.