La cour d'appel d'Alger a confirmé, ce mardi, la peine prononcée en première instance contre le romancier Boualem Sansal. Ce dernier avait été condamné le 27 mars à cinq ans de prison pour des déclarations faites en octobre dernier à un média français, dans lesquelles il affirmait que la France, durant la période coloniale en Afrique du Nord, avait annexé une partie du territoire marocain au profit de l'Algérie. Il était poursuivi pour «atteinte à l'unité nationale», «outrage à un organisme de régulation», «pratiques de nature à nuire à l'économie nationale» et «détention de vidéos et publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays». Lors de son procès, Sansal a déclaré au juge : «Je ne fais pas de politique. J'exprime simplement mon opinion sur l'histoire», précisant que «c'est la France qui a tracé les frontières, mais heureusement, après l'indépendance (en 1962), l'Union africaine a décrété que les frontières héritées de la colonisation étaient intangibles». Âgé de 80 ans et atteint d'un cancer de la prostate, Boualem Sansal est devenu le centre d'un important contentieux diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à l'aéroport d'Alger, le 16 novembre 2024. Son cas a ravivé les tensions entre Paris et Alger, déjà exacerbées en juillet 2024 après la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Le Premier ministre français François Bayrou a exprimé l'espoir que des «mesures de clémence» soient prises par le président algérien Abdelmadjid Tebboune. Il a déclaré que «la situation à laquelle Boualem Sansal est confronté est intolérable pour tous les Français, ainsi que pour le gouvernement français, et cette indignation est légitime. Maintenant que le jugement a été rendu, nous pouvons espérer des gestes d'apaisement, surtout au vu de l'état de santé de notre concitoyen».