Il y a du mouvement, constate "Dbibina", en regardant les vidéos qui tombent en cascade, opposant deux personnes qui étaient amies avant de devenir aujourd'hui les plus féroces ennemis. C'est, d'un côté, l'hystérique Hicham Jerando et de l'autre, son ancien collaborateur, Youssef Zerouali. Dans ses vidéos, Zerouali fait passer les enregistrements de ses conversations avec son ex-patron. «C'est décoiffant et en écoutant cela, Jerando doit perdre le peu de cheveux qui lui restent». D'ailleurs, depuis quelque temps, il ne prend même plus la peine de se raser la barbe, ni même de changer de t-shirt entre deux vidéos. Il est tellement bavard que même les autres vidéastes se sont tus, par prudence ; ils suivent comme "Dbibina" ce feuilleton qui aurait été passionnant si ce n'était un ramassis de mensonges. Mais c'est moins passionnant, c'est même inquiétant d'entendre ce qui se dit, comme menaces, insultes, dénonciations calomnieuses ; et tout cela dans un langage très ordurier, que "Dbibina" n'oserait pas écouter avec son meilleur ami tellement c'est vulgaire. Alors les deux anciens amis se révèlent. "Dbibina" a compris que Zerouali avait été le collaborateur de Jerando, qu'il aidait à faire les montages. Mais Zerouali, face à la furie qu'est devenu son patron, lui conseille la modération. En effet, Jerando, piqué par Dieu seul sait quelle mouche, est en proie à une crise de démence, folie, colère, épilepsie. "Dbibina" ne sait même pas comment qualifier ça. Le gars s'en prend au chef de la police Hammouchi en termes tellement enragés qu'il doit être interné. Il menace physiquement le haut fonctionnaire et menace de s'en prendre à sa famille proche, femme et enfants. En écoutant ça, "Dbibina" a failli tomber de sa chaise. Et il se pose deux questions. La première concerne l'audience de Jerando : comment des gens peuvent encore croire un mot de ce que dit ce type tellement il est vulgaire et enragé ; qui pourrait donner crédit à ses mots martelés de jurons particulièrement grossiers que "Dbibina" n'ose pas retranscrire ici, par respect. La deuxième question concerne le Canada : comment ce pays serein, calme, peut encore tolérer que de pareilles calomnies, insultes et menaces soient énoncées à partir de son territoire. "Dbibina" s'était déjà posé la question il y a quelques semaines, mais il la repose encore, sous une forme différente. Ou les services canadiens n'existent pas, ou alors ils sont nuls. Mais ils existent, "Dbibina" le sait, et conclut donc qu'ils sont nuls. Parce qu'il leur suffit d'écouter ce que dit Jerando sur les institutions sécuritaires marocaines puis d'aller vérifier. Ils vont trouver que Hammouchi est sollicité par presque tous ses homologues européens, dans le Golfe, en Afrique subsaharienne et même aux Etats-Unis, qu'il a rencontré le roi d'Espagne et qu'il vient d'être décoré de la Légion d'honneur. Les Canadiens pourront conclure que tout ce que dit Jerando, c'est de la diffamation et même de la menace. Ce qui, même au Canada, est interdit et condamné par la loi. "Dbibina" verra bien ce que feront les Canadiens maintenant, avec tout ce déluge de grossièretés et de mensonges. Descente infernale Pendant ce temps, Jerando continue de descendre sur sa pente de folie, glissant de plus en plus vite. Il devient gratuitement méchant et très menteur, pour faire du mal et uniquement pour cela. Il voit les quelques milliers de personnes qui le regardent et se voit pousser des ailes. Et il continue, encore, encore, encore. Dans les enregistrements de ses conversations avec Jerando, Zerouali en passe un où l'on entend Jerando, clairement identifié, dire : «Il fera à Hammouchi ce qu'il a fait à Mansouri, le chef de la DGED», montrant que tout ce qu'il a dit sur cet homme, c'était des mensonges. Il dit qu'il va faire la même chose à Hammouchi, qu'il accuse d'être responsable de sa condamnation à quinze ans de prison par contumace pour extorsion, menace, injures et diffamation, et de la condamnation aussi de sa famille pour complicité. Hammouchi est chef de la police, pas juge, mais pour Jerando, ça n'a aucune importance. Il s'est lancé dans une guerre personnelle avec Abdellatif Hammouchi. Ça en devient obsessionnel. «Ce type est devenu fou, complètement cinglé», constate "Dbibina", en regardant la fréquence de ses vidéos, au nombre de trois, quatre ou cinq chaque jour, plus les statuts écrits. À entendre et lire cela, on aurait l'impression que le Maroc, c'est la jungle et la règle de la jungle. Et pour lui aussi, ce sont de trois choses l'une : ou Jerando est véritablement fou et il faut le soigner, ou il ment en connaissance de cause, ou il ignore tout de la réalité du Maroc et du dynamisme de sa société. En pensant à tout cela, "Dbibina" regarde des vidéos d'autres internautes, Lmra-bête et Aziz, et d'autres vidéos sur des individus comme Hijaouy, cet escroc qui s'est fait passer pour le numéro deux de la DGED. Ces gens s'éloignent tous de Jerando, devenu trop toxique à leurs yeux. Et en suivant tout cela, "Dbibina" voit ce que Jerando ne voit pas encore : que tout le château de cartes autour de lui s'effondre, que ses anciens amis ou donneurs d'ordres se retirent et s'éloignent de lui. Jerando n'a pas encore compris que sa fin est proche, soit par la folie définitive, soit par l'effet de la justice. Ou peut-être, se corrige "Dbibina", qu'il le sait et c'est pour cela qu'il devient hystérique et dit tout et n'importe quoi sur n'importe qui. En effet, Jerando est en roue libre, totalement libre, qu'il va tellement vite que le crash sera d'autant plus douloureux.