"Dbibina" avait essayé de s'intéresser à autre chose, parce que l'actualité est riche et inquiétante. Mais voilà que chaque jour et même plusieurs fois par jour, il tombe sur des vidéos de Jerando, plus fou et hurlant que jamais. Il hurle encore plus et il s'en prend à tout le monde. Mais ce qui est plus grave est que maintenant, il attaque les responsables dans leur intimité et il essaie de créer la discorde au sein des services. Et tout ça évidemment dans le silence froid des Canadiens. Qu'il est facile, pense "Dbibina", d'afficher la photo d'un homme public et de se mettre à enchaîner les attaques contre lui et sa famille. À entendre ce type, on a l'impression que le corps de la police marocaine est gangréné jusqu'à l'os. Ah, ce n'est pas ce qui se voit au premier regard, et même avec un regard en profondeur. Sauf à penser que les deux millions de visiteurs qui sont allés visiter l'exposition de la DGSN à El Jadida il y a un mois ont tous été conduits sur les lieux à la baïonnette. C'est peut-être même pour cela, pour cet immense succès, que Jerando et surtout ses commanditaires s'énervent. En réfléchissant aux éléments de langage utilisés par Jerando, "Dbibina" est maintenant sûr qu'il a été promu au rôle de remplaçant de Ferhane, arrêté en Italie. Contrairement au Canada, l'Italie met de l'ordre sur son territoire ; la liberté d'expression, c'est bien et ça doit être respecté partout, on est bien d'accord, mais la liberté d'expression ce n'est pas s'en prendre aux familles, conjoints, enfants, proches, et ce n'est pas non plus passer aux menaces. Dans n'importe quel pays civilisé, la menace est sanctionnée par la loi, et "Dbibina" se met à douter que le Canada soit un pays civilisé qui prévient le crime et protège les biens et les personnes. "Dbibina" y reviendra. Et en écoutant les diatribes de Jerando, son but ou plutôt celui de ses commanditaires devient plus clair. Frapper la DGSN, insulter son chef, sortir des photos de responsables sécuritaires, monter les uns contre les autres ou au moins essayer ou vouloir le faire. Tout cela va dans un seul objectif, et c'est celui de diviser le service, de déclencher même une guerre des services et même une guerre au sein de chaque service. Mais le jeu le dépasse et lui, Jerando, est tellement concentré sur l'argent qu'il ramasse sur les réseaux qu'il répète tout ce qu'on lui dit de dire, sans comprendre la portée de ce dans quoi il s'est engagé. Quand "Dbibina" regarde les vidéos de tous ces gens, il fait les liens entre les uns et les autres. Si Jerando prend la place de Ferhane, voilà que Lmra-bête vient lui aussi sortir ses 'révélations', toujours dites sur un ton savant. Mais remplies de 'seum' parce que lui aussi travaille à répandre son venin sur les services, agitant des noms et inventant des rencontres et des rendez-vous. Pourquoi "Dbibina" pense que tout cela, ce que dit Jerando et les autres, est inventé ? Il a trouvé la réponse à sa question, et c'est parce que les différents services marocains ont fait la preuve de leur compétence et ce qu'ils font, ils savent le garder secret. Donc tout ce que les autres présentent comme des 'révélations' ne sont que des mensonges ; "Dbibina" en est encore plus sûr que jamais. Jerando, être nuisible par méchanceté et avidité Et là, "Dbibina" se surprend à sourire : avec ses amis et les amis de ses amis, les Algériens, Jerando agit comme une petite main des services algériens et de leurs alliés traîtres au Maroc. Et voilà comment Jerando devient Djerando ! Mais, pense "Dbibina", ce gars-là n'a pas assez de puissance ou de connaissance pour se mettre en lien direct avec les Algériens ou leurs alliés marocains. Djerando est actionné par ces derniers, et certains lui disent des choses qu'il va stupidement raconter dans ses vidéos bien calibrées pour ne durer qu'une minute. Normal, il n'y a strictement rien à dire en plus longtemps. Attaquer par exemple Hammouchi ou d'autres responsables sur des affaires inventées et très peu crédibles de trafics divers, il faut juste une minute pour vomir ses mensonges sans avoir le temps de prouver quoi que ce soit. Et parfois, Djerando n'a même plus besoin de recevoir des ordres et des choses à "révéler" ; en effet, concentré sur ses audiences et en manque d'argent et de notoriété, il invente en partant du principe que plus c'est gros et plus ça passe. Sauf que, se dit "Dbibina", ça ne passe plus. Ça ne passe plus car, comme dans une maladie, le débit des délires de Djerando a augmenté et il dit tout et n'importe quoi. C'est parfois des rumeurs qu'il présente comme des vérités, c'est parfois des choses qu'il a lues dans les médias, et le reste du temps, ce sont des mensonges. "Dbibina" se demande encore comment le Canada peut laisser dire de telles choses, de pures calomnies et diffamations, et il se dit ce qu'auraient fait les Canadiens si un Canadien était venu s'installer au Maroc pour insulter, calomnier, diffamer son pays et ses dirigeants, en montant les uns contre les autres. Bref, à être nuisible par méchanceté et avidité. Bah, se dit "Dbibina", que Djerando continue ses injures et ses fake news, ça ne l'étonne pas, mais que le Canada de Carney continue de ne rien dire et de laisser faire, ça, ce serait étonnant et décevant.